La Maison Borie liquidée : le chef Viron reste introuvable

La Maison Borie liquidée : le chef Viron reste introuvable
La maison Borie est fermée depuis deux mois, faute de chef-cuisinier - LyonMag

Mardi matin, le tribunal de commerce s’est prononcé sur le cas du restaurant du 7e arrondissement.

La Maison Borie, qui n’avait pas rouvert au mois d’août dernier, a été liquidée et des repreneurs sont activement recherchés.
Cette affaire, comme il peut en exister plusieurs par mois dans l’agglomération lyonnaise, n’a pourtant rien de commun. Elle s’apparente plutôt au cas de la rue Le Bec, sorte de vaudeville où se mêlent politique et gros ego. Jugez plutôt : le chef Manuel Viron a disparu, les actionnaires sont pessimistes sur les chances de retrouver leurs investissements et les cinq salariés n’ont pas été payés en juillet et en août. Pour l’établissement qui fut le lieu de retrouvailles de la haute lyonnaise, la chute est d’autant plus dure qu’elle était presque prévisible.

Gérard Duc, actionnaire à 39%, reprochait à Viron, actionnaire majoritaire à 51%, de ne pas fournir de bilans comptables depuis 2006 et de plus tenir d’assemblées générales. Et comme le restaurant faisait déjà l’objet d’une procédure de redressement judiciaire, Gérard Duc a impliqué la justice : "J’ai déposé une plainte en juillet 2011. Le parquet de Lyon par le biais de sa section économique et financière m’a dit qu’il n’y avait pas suffisamment de preuve pour qu’il y ait l’ouverture d’une instruction".
Un duel à distance s’ouvre alors entre l’actionnaire qui a mis 300 000 euros sur la table et son chef "qui ne venait presque plus en cuisine". La confrontation aura enfin lieu cet été après que Gérard Duc ait saisi le tribunal de commerce en référé pour révoquer Manuel Viron. Après s’être expliqué sur les difficultés financières de la maison Borie, le chef va prendre une décision quasi-irrévocable : vider la cave à vins, prendre les ustensiles de cuisine et disparaître de la circulation. Durant deux mois, personne n’aura de nouvelles, pas même son avocat. Manuel Viron n’est pourtant pas parti loin, "je sais qu’il est encore sur Lyon, indique Gérard Duc. Samedi je suis passé devant la maison Borie et sa voiture était garée dans la cour". Le chef aurait visiblement décidé de ramener quelques affaires subtilisées il y a deux mois.

A présent, les différents acteurs de l’affaire sont tous dans le flou. Gérard Duc et une autre actionnaire ne parviennent pas à chiffrer le passif de l’affaire, faute de bilans. Quant au Grand Lyon, gestionnaire des lieux, et les Voies Navigables de France, propriétaire, il leur faut désormais trouver un nouvel élan avec un nouveau chef. En 2001, Manuel Viron avait remporté la concession commerciale au nez et à la barbe de Paul Bocuse notamment. Pour Gérard Duc, il faudra un repreneur de ce niveau pour tenir la réputation initiale de l’établissement.

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