La Fourmi ferme ses portes, nouveau coup dur pour le cinéma indépendant à Lyon

Dimanche soir à 20h, les spectateurs de Broken, To Rome With Love et La petite Venise ont assisté aux dernières projections de la Fourmi. Le cinéma du 3e arrondissement a depuis gardé sa grille baissée.
La nouvelle ne s’est pas ébruitée, c’était le souhait de François Keuroghlian, directeur de la Fourmi depuis 38 ans. Seul "employé" du cinéma, il a pris la décision d’arrêter l’activité il y a déjà trois mois. Comme pour de nombreux cinémas indépendants ou d’art et essai, c’est le passage au numérique qui pose notamment problème : "Pour s’approvisionner en films, il faut désormais changer nos installations, passer de l’argentique au numérique. Pour ce chantier, j’avais obtenu des aides, des financements de la part de la Région Rhône-Alpes, du CNC… C’est quand j’ai vu les contraintes qui suivaient comme l’accès aux handicapés que j’ai décidé de rénover l’intégralité du cinéma, le remettre au goût du jour. Mais je n’avais pas envie de repartir pour 20 ans d’endettements".
François Keuroghlian veut désormais passer la main à la nouvelle génération et espère trouver des repreneurs : "J’ai des pistes. Si je le pouvais, je choisirais un repreneur qui continuerait le cinéma ou qui ferait de la Fourmi un lieu culturel".
Réputé pour continuer à diffuser des films longtemps après leurs retraits des salles du Pathé ou d’UGC, l’établissement est désormais en sursis. Après le CNP Odéon, c’est un autre monument du cinéma indé à Lyon qui pourrait ne jamais rouvrir ses portes.