Pascal Le Merrer, DG des JECO : "les Lyonnais sont très curieux de l'économie"

Pascal Le Merrer, DG des JECO : "les Lyonnais sont très curieux de l'économie"
Pascal Le Merrer - LyonMag

Pascal Le Merrer, directeur général des Journées de l'Economie de Lyon (JECO), était l’invité ce mercredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Les 5e JECO débutent jeudi. Durant trois jours, une question sera notamment posée : "Comment faire autrement ?". Une façon de dire que les politiques n'ont toujours pas trouvé la solution à la crise ? Pascal Le Merrer tempère : "C'est surtout une question qui est partagée par tous les milieux. A la fois les politiques, les chefs d'entreprise, les acteurs sociaux, les chercheurs... Et c'est assez normal. On s'est demandé pourquoi il y avait une crise économique, combien de temps va-t-elle durer, et désormais on est d'accord sur un point : la croissance économique demain sera différente de celle que l'on a connue. On ne refera pas la même industrie. Quand on parle de ré-industrialisation, un sujet qu'on voit très souvent en Rhône-Alpes, on sait que le modèle productif devra changer, avec l'imbrication ion entre l'industrie et des services par exemple."

Ces derniers jours, l'actualité nationale a été trustée par le rapport Gallois et le choc de compétitivité attendu. C'est déjà ça, faire une politique économique autrement ?
"Je pense que le but est de provoquer une décision forte au niveau du gouvernement, sur un point évident : nous avons un modèle productif vieillissant en France, il n'est pas assez innovant. Alors le terme de compétitivité, on pense tout de suite aux coûts salariaux trop élevés. Mais le vrai problème, c'est comment arriver à faire des gains, comment innover et comment créer des emplois qualifiés et donc mieux rémunérés ?"

Pour la première, les Journées de l'Economie à Lyon se dérouleront sous un gouvernement socialiste. Pascal Le Merrer n'a pas pour autant chambouler l'organisation des JECO.
"Difficile de dire ce que ça change. Ce qui est intéressant, c'est que ceux qui étaient  en charge de produire des idées alternatives sont désormais au pouvoir. Donc on va voir s'ils ont autant envie de communiquer sur des idées qui permettraient de faire avancer le changement. Le ministre de l'Economie sera là. Ils veulent jouer le jeu, pour répondre aux thèmes des conférences et pour être en interaction avec les autres. C'est important que ces politiques interviennent dans le débat et acceptent de répondre aux questions.
On n'a toutefois pas changé les thèmes et les invités en fonction de la couleur politique du gouvernement. Je cherche toujours à avoir les acteurs des grands sujets économiques. Vous aurez des politiques, des grands chefs d'entreprises, des acteurs sociaux, des journalistes économiques, des universitaires et des experts de l'administration. Ce sont les mêmes qui viennent mais dans un contexte différent. "


En passant du diagnostic et l'analyse à l'action, c'est une manière d'être mieux entendu par le gouvernement ?
"C'est d'abord pour être au service de l'ensemble des citoyens. Une des choses qui facilitera le changement, c'est que les citoyens aient une vision un peu plus claire des enjeux, des débats et des implications que cela aura dans leur vie quotidienne. Si vous parlez de la finance, ca inspire une méfiance totale. Mais quand vous abordez les finances personnelles, on nous répond "on les gère bien, on sait quand prendre un crédit", ils ont confiance dans leur agence bancaire du coin de la rue. Mais ils ne voient pas les relations avec les grandes questions d'économie générale. Pourtant les deux sont dans une interaction très forte mais pas immédiate. Et ca va peser sur votre revenu, votre pouvoir d'achat, votre mode de vie, la manière dont les enfants trouveront du travail...
Les Lyonnais et les Français sont réellement curieux. De plus en plus de personnes s'inscrivent aux JECO. Je suis convaincu que l'éducation du 21e siècle sera une éducation de tous les âges et une éducation ouverte. C'est-à-dire qu'on apprendra pas que à l'école mais dans toutes les situations sociales. Pour cela, il faut créer des moments forts, des contextes où l'on se retrouve pour entendre et débattre avec ceux qui, sur le sujet, ont travaillé et réfléchi depuis longtemps."


Plus d'informations sur journéeseconomie.org

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