"Il ne me paraît pas inéluctable de gagner les élections locales sur une ligne réformiste et de perdre les élections nationales avec un programme qui paraît irréaliste aux Français." Présent à la mairie du 5e arrondissement à l'annonce des résultats définitifs dimanche soir, Gérard Collomb a profité de la victoire du candidat centriste Thomas Rudigoz avec 53,4% des voix face à l'UMP Joëlle Sangouard, pour défendre son modèle lyonnais.
Entouré de deux centristes, Azouz Begag et Gilles Vesco, et de l'écologiste Etienne Tête, il a expliqué que cette élection démontrait la justesse de sa "politique de rassemblement". Mais il en a aussi profité pour souligner le décalage entre des élus pragmatiques de terrain comme lui qui ont réussi à conserver leur mairie aux dernières élections municipales, et la direction nationale du PS qui s'enferme dans une certaine rigidité idéologique.
Il faut dire que pour cette cantonale partielle, Gérard Collomb avait pris le risque de soutenir un centriste, ce qui avait provoqué une candidature PS dissidente, celle du Pr Daniel Malicier. Distancé au 1er tour, ce dernier a finalement soutenu Rudigoz au second tour, tout comme les Verts.
La victoire de ce centriste valide donc l'efficacité de la stratégie de Gérard Collomb auprès de l'électorat lyonnais, d'autant qu'elle fait suite à sa victoire aux municipales mais aussi à l'élection de deux députés PS en 2007. Reste à savoir si l'élection de Thomas Rudigoz au conseil général pourrait changer le rapport des forces dans cette institution actuellement présidée par l'UDF Michel Mercier grâce à une alliance avec l'UMP.