"Je l'imaginais un peu distant mais j'ai découvert un homme sensible". Lors de l'inauguration jeudi soir de l'esplanade Raymond Barre à la Cité internationale, Gérard Collomb a livré un témoignage très personnel sur son prédecesseur en rappelant leur travail en commun pour la rénovation des quartiers sensibles de Lyon. En particulier le 8e et le 9e arrondissement. L'actuel sénateur-maire PS de Lyon a rappelé l'action nationale et international d'homme d'Etat de Raymond Barre, des premières études sur la monnaie européenne jusqu'à son ouverture aux préoccupations environnementales avec les Dialogues sur la Terre organisés à Lyon en 2002. Mais il a aussi souligné son rôle pour cette ville qui l'avait adopté en l'élisant député en 1978 avec l'installation d'Interpol, du conservatoire national de musique, d'Euronews ou encore de l'Ecole normale supérieure. Tout en insistant sur "sa rigueur morale" et la place "unique" qu'il occupait dans le paysage politique français. Alors que la journaliste Michèle Cotta parlait d'un "homme de vérité" qui se refusait aux promesses électorales intenables. "Un ovni". Et son fils a conclu en insistant sur les parallèles entre les valeurs de Raymond Barre et le "modérantisme lyonnais". "Mon père a été très fier qu'on lui confie ce mandat de maire au soir de sa vie électorale."
Dans la salle, étaient présents ses anciens adjoints à la mairie de Lyon, notamment André Soulier, Denis Trouxe, Jean-Marie Chanon et Alain Bideau, des patrons comme Alain Mérieux ou Olivier Ginon et les représentants des principales religions comme le rabbin Wertenchlag. Mais aussi Michel Noir, l'ancien maire de Lyon, auquel Raymond Barre avait succédé pour faire oublier les scandales Noir-Botton.