Projet de loi Asile et Immigration : "Cette loi divise les bons et les mauvais immigrés"

Projet de loi Asile et Immigration : "Cette loi divise les bons et les mauvais immigrés"
Photo d'illustration - LyonMag

Ce mardi à Lyon, le collectif de soutien aux réfugiés et migrants s'est à nouveau réuni pour dénoncer le projet de loi Asile et Immigration, dont l'examen s'opère cette semaine à l'Assemblée.

Comme un symbole, c'est dans la rue, devant les locaux de la Police aux Frontières, et non en salle de presse que le collectif de soutien aux réfugiés et aux migrants exprimait ses revendications ce mardi. Pour lutter contre les nouvelles orientations du gouvernement, la cohésion des différents groupes est le mot d'ordre. Ainsi, les étiquettes étaient multiples pour faire de ce collectif une fédération d'organisations, syndicales comme associatives. Des différentes branches de la CGT à ATTAC en passant par les collectifs Agir Ensemble et Amphi Z, tous les mouvements locaux un temps soit peu sensibles à la question des migrants se sont donnés rendez-vous pour exprimer leur colère et leur inquiétude quant à cette loi qu'ils qualifient de "xénophobe et liberticide".

"Cette loi divise les bons et les mauvais immigrés"

Parmi les mesures introduites au sein du texte porté par le ministre de l'intérieur et ancien maire de Lyon Gérard Collomb, on retrouve certaines orientations qui tendent à renforcer les droits des migrants : c'est le cas pour les apatrides et les bénéficiaires de la protection subsidiaire qui devraient voir leur titre de séjour s'étendre sur 4 ans contre 1 an auparavant. Le texte prévoit également la réunification familiale pour les enfants ayant obtenu l'asile. Or, ce qui fait l'objet des dénonciations du collectif, c'est le simple fait que cette protection soit "réservé à une ultra-minorité". Armand Creus, membre du collectif Ensemble, va plus loin : "on veut limiter la protection à une catégorie très étroite et cette loi est grave car elle divise les bons et les mauvais immigrés", regrette-t-il.

Durcissement et anticipation

Egalement marqué par une réduction significative des délais administratifs relatifs à l'obtention des recours, ce projet de loi fait aussi des mécontents chez les avocats de la Cour Nationale du Droit d'Asile. "Les avocats sont en grève car ils ne peuvent plus travailler dans ces conditions, avec les délais qu'on leur impose" ajoute Armand Creus. L'utilisation plus large des recours aux audiences vidéo est également pointée du doigt par la fonction : "On va instaurer les audiences en visioconférence mais où est la place de l'avocat, où est l'humanité ?" s'insurge-t-il.

Mais ce que dénonce ce bénévole, c'est également l'anticipation de cette loi, qui selon lui se manifeste à travers la durée de la détention des mineurs. La loi prévoit que cette détention puisse s'étendre sur 16 heures, or dans les faits, l'activiste estime que les largesses de la Police aux Frontières sont de plus en plus fréquentes : "Là, on passe allègrement au-delà de 16 heures sous prétexte que la loi le permettra d'ici peu" soupire-t-il, emprunté d'un brin de fatalisme.

Pour conclure cet échange, plusieurs intervenants ont prôné la convergence des luttes, alors que les grèves à la SNCF, du personnel hospitalier ou encore les revendications étudiantes secouent l'actualité. Ces mouvements sont selon eux l'expression et le marqueur d'une "restriction considérable de nos droits".

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35 commentaires
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Non à LaRem le 18/04/2018 à 16:32
logique de rassemblement a écrit le 18/04/2018 à 15h32

entre la gauche qui traite de fascisme cette loi et la droite de laxisme,le bon sens veut que la gouvernement marque encore des points en misant sur des règles apaisantes face à 2 courants contradictoires et à la rage de ses détracteurs si opposés et clivants sur un sujet complexe

C'est cet argumentaire que Monsieur Griveaux a développé ce matin à la radio.
A force de rabâcher ces paroles, les français vont finir par comprendre que cette loi est parfaite.
Tous les députés de LREM sont dans l'obligation de voter cette loi (dixit Monsieur le "maréchal" Ferrand).
Les députés LREM qui ont l'outrecuidance de ne pas voter cette loi risquent l'exclusion.
Des relents d'assemblée nationale populaire de Chine !!!

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logique de rassemblement le 18/04/2018 à 15:32

entre la gauche qui traite de fascisme cette loi et la droite de laxisme,le bon sens veut que la gouvernement marque encore des points en misant sur des règles apaisantes face à 2 courants contradictoires et à la rage de ses détracteurs si opposés et clivants sur un sujet complexe

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julie69 le 18/04/2018 à 13:43

L'immigration est une chance pour la République. Il n'y a pas de différence entre "bons" et "mauvais" immigrés. Il n'y a que des futurs citoyens que nous devons accueillir dignement. C'est l'honneur de la France.

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oui oui le 18/04/2018 à 11:52

La France est une grande maison
et comme dans toutes les maisons, chez vous, chez moi, on n accepte pas que des gens s incrustent et tapent dans le frigo ou squattent le canapé, sans avoir rien demandé avant
...
l immigration c est pareil... les clandestins n ont rien a faire sur notre sol! de base, ils ne nous respectent pas, et respectent encore moins nos lois!

ajoutons a cela la profonde débilité du regroupement familiale... qui se voit étendu en transformant la jeunesse comme une denrée d'émigration pour les familles et les passeurs.... si ça c est défendre les droits de l Homme....

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Hum le 18/04/2018 à 11:24

"Cette loi divise les bons et les mauvais immigrés"

Excusez-nous de vouloir choisir qui peut entrer chez nous et qui ne le peut pas...
Excusez-nous de veiller à notre sécurité.
Excusez-nous de faire attention au poids économique que représentent les immigrés.
Excusez-nous d'être soucieux de notre mode de vie et de sa continuité...

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