Jean-François Carenco marque son territoire

Jean-François Carenco marque son territoire

Jean-François Carenco invitait vendredi la presse pour sa prise de fonction à la préfecture du Rhône. Si l’homme s’est présenté, il a également détaillé sa feuille de route pour Rhône-Alpes, et présenté ses premières mesures mises en place dès la semaine prochaine pour l’hébergement d’urgence suite à la vague de froid.

« Je suis un malade de la République » commence Carenco, dont le nom se chante, comme on prononce « Stendhal ». L’exemple littéraire n’est pas anodin, et l’homme, originaire du sud-ouest, confie « avoir la réputation d’être cultivé, d’être à l’écoute, de connaître les dossiers. » Marié, père d’un petit garçon, Carenco est un surdiplômé : formation de droit, HEC et ENA ! Il ne donne pourtant pas l’impression d’austérité propre à la haute fonction publique que pouvait renvoyer le préfet Gérault. Ce qu’il reconnait sans mal. « J’essaie de paraître jeune » confie-t-il. Et si son prédécesseur singeait parfois jusque dans le langage corporel son ex-patron Nicolas Sarkozy, il est clair que Carenco a récupéré beaucoup de son ancien chef Jean-Louis Borloo : attitude et sensibilité écologique.

Le routier réduit à sa portion congrue, le rail et le fluvial relancés


Un choix des priorités que l’on retrouve lorsque Carenco évoque les grands projets d’infrastructures incombant à sa fonction préfectorale. Les dossiers du COL et de l’A45 aiguisent forcément la curiosité. Mais le préfet du Rhône semble nourrir d’autres ambitions. « Ce n’est pas l’A45 ou le COL qui sont des sujets forts, recadre Carenco. Pour le routier, ma priorité, c’est de réaliser la liaison entre l’A89 et l’A6 » Un développement routier réduit à sa portion congrue, le nouveau préfet jouant des discordances locales pour justifier son point de vue. « Le COL, je ne suis pas sûr que ce soit une demande prioritaire, explique-t-il. Il faudra un consensus entre les élus, non pas à 100%, mais à 80%. Quand on veut, on fait des efforts. » Une pique lancée sans doute à l’attention des conseillers généraux, dont les positions clochemerlesques fragilisent évidemment la mise en place du projet. Côté A45, qui doit relier Lyon à Saint-Etienne, Carenco fait la moue : « l’A45 est un sujet difficile sur l’insertion dans l’environnement, sur l’insertion de l’arrivée de l’autoroute à Lyon, et du coup, sur le surcoût que ces deux prérogatives vont engendrer sur le financement. »
Il se montre par contre beaucoup plus sensible aux enjeux du rail et du fluvial. « Ma priorité absolue, c’est le CFAL », tranche-t-il. Ce projet de contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) doit conduire à la création d’une nouvelle ligne ferroviaire qui permettra aux trains de marchandises d’éviter de transiter par Lyon et la gare de la Part-Dieu. Une liaison qui doit permettre d’accompagner le développement du fret ferroviaire dans le cadre du report modal de la route vers le rail, répondant ainsi aux objectifs du développement durable. Carenco souhaite également « travailler le Plan Rhône », sur la base d’un partenariat mis en place par l’État, le Comité de Bassin Rhône Méditerranée, les Conseils régionaux Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes, Bourgogne et Franche-Comté, ainsi qu’avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR). Une mutualisation qui doit permettre la construction d’un projet global de développement durable sur le fleuve et sa vallée.

Economie et sécurité au menu

C’est en tout cas l’ambition affichée par le préfet du Rhône. Après les épisodes Lejaby sur la région, et plus récemment Eryma à Caluire, le tissu économique local fait les frais de la crise. « Il nous faut une volonté industrielle : acheter ce qui est produit en France » insiste Carenco. Plus cocardier, il souhaite également « donner l’estime de la nation à ceux qui créent l’industrie et l’emploi et être attentif aux développement des entreprises existantes. » Pour l’exemple particulier, le préfet du Rhône veut « réactualiser »  l’installation du Pôle Electronique de Lyon via l’entreprise ST Microelectronics.
Côté sécurité, pas d’angélisme. « Il faut se battre pour notre tranquillité. Je suis sans états d’âme. » Une rectitude qui tranche avec l’accessibilité du personnage. « La sécurité, c’est notre bien commun, insiste-t-il. Il faut être très répressif et très préventif en même temps. Ce n’est pas moitié-moitié. » Et l’homme veut passer la surmultipliée concernant les stupéfiants : « sur la drogue, il faut se battre. C’est juste insupportable. Il n’y a aucune excuse. » Sur le passage de certaines communes du Rhône de la zone gendarmerie à la zone police, Carenco assure que « ce n’est pas une révolution copernicienne. » Le projet de transfert concerne quatre communes : Feyzin, Chassieu, Rillieux-la-Pape et Ecully.

Vague de froid : une structure d’hébergement d’urgence ouverte dès la semaine prochaine

Moins sur le long terme, Carenco doit faire face également à la vague de froid qui touche Lyon, et à tous ses enjeux d’urgence sociale. Dans le dur ! C’est ainsi que la préfecture du Rhône mettra dès la semaine prochaine à disposition des plus défavorisés une structure d’hébergement d’urgence, ajoutant ainsi aux deux gymnases ouverts par la ville de Lyon. « L’ouverture est prévue la semaine prochaine, annonce-t-il. Une structure d’une capacité de 100 places. » Gymnase, immeuble, structure mobile, le nouveau préfet n’en dira rien. Mais affiche un objectif élevé. « L’objectif, c’est zéro appel sans réponse pour les personnes qui appellent au 115 » confie-t-il. Quid des moyens mis à disposition, des personnels réquisitionnés, nous n’en saurons rien... pour l’instant.

Grand Stade de l’OL ? Carenco préfère le rugby !

Attendu au tournant sur la question du Grand Stade de l’OL , Carenco assure que l’enjeu ne concerne plus la préfecture. « C’est un sujet de niveau local et national, pas préfectoral » coupe-t-il. Et de confier : « je ne suis pas un footeux, je suis rugby ! » Il fallait s’y attendre. « J’essayerai de répondre à tout, même pour dire que je ne réponds pas » confiait Carenco au début d

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2 commentaires
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a3cfal le 04/12/2010 à 08:07

Serais ce la preuve de méconnaissance, ou juste un argument "facile" pour communiquer ? Aujourd'hui 2 trains de camions sur rail / jour en France. Aucun document de RFF n'envisage d'arriver à 20% du trafic fret en ferroutage. On ne fera pas circuler des trains de fret sur des rails en OR. Sauf à continuer d'invoquer l'écologie CAVIAR ou BTP. Tout le département de l'AIN, propose de faire mieux pour moins cher et plus rapide, pour l'exploitant. A qui cela pourrais t'il déplaire ?

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Dada le 03/12/2010 à 18:46

Pas tout à fait, car son prédécesseur a béni l'opération de défrichement d'un bois de 5 ha pour construire un parking et garer les 4/4 de gens dans le besoin, les VIP. Espèce à protéger car ce sont des supporters de foot très friqués qui sont membres de la franc maçonnerie et donc des pots à Collomb et par là même intouchables. Et puis être footeux ou rugby quel est le pb? on peut aimer ou ne pas aimer le foot ou le rugby, le stade de Décines reste une connerie. Enfin l'aménagement de l'échangeur N°7 concerne l'état, donner son accord à cette modification, c'est donner son accord au stade à Décines ! Non le préfet ne s'échappera pas par une pirouette !

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