Essai transformé

Essai transformé
Eric Pelet

Le succès d’audience des débats télévisés et le buzz médiatique qui caractérisaient l’intérêt croissant des français pour les primaires socialistes n’ont pas été démentis dimanche dans les urnes.

Sachant qu’il s’agissait d’un essai, inédit dans la vie politique de notre pays, chacun devra reconnaître - et ses adversaires en premier - que le PS l’a transformé avec succès. Parvenir à déplacer, en dehors d’une échéance électorale républicaine, près de deux millions de nos compatriotes dans des bureaux de votes parfois difficilement localisables, démontre que la gauche a réussi son pari démocratique. Même s’il faut relativiser la portée de ce vote qui ne représente que 5% du corps électoral, il peut traduire le premier élan qui pourrait conduire les socialistes à retrouver le chemin du pouvoir exécutif en 2012. Excepté les cinq années de gouvernement Jospin, la gauche a perdu les trois dernières élections présidentielles.  Depuis une décennie, elle cherche en vain à déclencher un mouvement de fond au sein du peuple français, de nature à favoriser les conditions d’une nouvelle alternance politique, comparable à celle qui fut vécue le 10 mai 1981, puis après quatorze ans de mitterrandisme, par l’élection de Jacques Chirac en 1995. Les leviers de cette bascule ont peut être été enclenchés à l’occasion de ces Primaires. Ce n’est pas seulement la personnalité du futur candidat socialiste qui fondera cette possible victoire, le deuxième tour puis l’après primaires réservant encore des surprises compte tenu des fractures idéologiques que cette campagne a révélé entre les candidats, mais la capacité de l’opposition à exploiter la profonde volonté de changement qui s’ancre désormais dans une grande partie de l’opinion. Marquer un essai ce n’est pas pour autant gagner le match.

Chacun sait que Nicolas Sarkozy sera dur à battre lorsque il se jettera dans la mêlée, d’autant plus s'il ne part pas favori. Il poussera son adversaire à la faute et capitalisera le moment venu sa conquête, sur son expérience de Président de crise. La première phase de jeu est socialiste, la partie reste ouverte. Elle sera  rude, passionnante et arbitrée cette fois par l’ensemble du peuple français. Jusqu’au coup de sifflet final.

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2 commentaires
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Observator le 12/10/2011 à 14:34

Du pain et du sang réclame le peuple.
Les primaires PS nous donnent tout ça.
Merci

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Remarque! le 12/10/2011 à 11:44

Il est clair qu’à ce jour le PS a marqué un point ! Les deux candidats restant en ligne commence a durcir leurs positions, ca peut exploser ! une phrase assassine en général provenant d’un des lieutenants peut tout enflammer…on verra. Ce qui me déprime c’est Montebourg que l’on a vu pleurer lorsqu’il a failli perdre son poste de député suite a un très mauvais premier tour de législative, et qui maintenant parade car en grand opportuniste il est arrivé a bien positionner son discours !
Quelle arrogance et comment ce donneur de leçons peut accepter que sa compagne arbitre des débat politique dans le grand cirque de la télé, la la confusion des genres ne le gène pas !

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