TLM : "Nous devrons passer par une phase de licenciement"

TLM : "Nous devrons passer par une phase de licenciement"

La groupe Le Progrès, actionnaire de référence de Télé Lyon Métropole, a confirmé son intention de se séparer de la télé locale lyonnaise. Trois offres d’achats sont déjà arrivées sur le bureau des actionnaires du quotidien régional, dont une d’OL Groupe, qui n’emporte absolument pas la concorde des salariés. Les représentants du personnel privilégient l’offre de Jean-Pierre Vacher, l’actuel directeur de la chaine, qui leur garantirait le maintien de leur indépendance et de la ligne éditoriale. Mais toutes les offres impliquent de licencier. Une course à l’obtention du média audiovisuel local qui devrait trouver son épilogue fin février, date à laquelle le propriétaire de TLM souhaite boucler cette vente. Pour Emmanuel Bérard, représentant du personnel de la chaîne, la plus grande vigilance est de mise. Il s’agit de ne pas dénaturer le contenu local. Interview

Lyon Mag : Pouvez-vous nous expliquer le calendrier des derniers mouvements sur TLM ?
Emmanuel Bérard :
Depuis un an a été décidée la vente de TLM. Il y a eu des négociations avec plusieurs groupes, dont le groupe NRJ, le groupe Bolloré et Fiducial, qui n’ont jamais abouti sur une proposition. Depuis Décembre, le processus de vente à été accéléré. Et depuis mercredi matin, nous avons trois offres.

Quelles sont ces trois offres ?
La première offre émane de Bernard Krief Consulting qui a repris l’année dernière Cap 24, et qui essaie de reprendre Orléans TV. C’est une offre qui implique le départ de la moitié du personnel, si on se claque sur ce qui a été fait à Cap 24.
Ensuite, il y a l’offre de l’OL, qui implique le départ de 15 à 20 personnes, sachant que nous sommes 22 en CDI. Ce qui se cache derrière cette offre, c’est la prise en main de la fréquence de TLM sans ses salariés et son contenu local et original. Aujourd’hui, OL TV n’émet pas sur l’hertzien et la TNT, et c’est pour eux un moyen d’asseoir leur diffusion sur le local.
La dernière offre, qui a notre préférence, est celle de Jean-Pierre Vacher, actuel DG de la chaîne. Cette offre inclut également des départs, mais dans une moindre mesure, entre cinq et sept personnes. Il y a aussi une vraie idée derrière de mise en valeur des programmes et de changement de grille, avec en point de mire l’actualité lyonnaise.

Si TLM est reprise, il faudra forcément licencier ?

Oui. Aujourd’hui, nous sommes obligés de passer par une phase de licenciement pour pouvoir repartir sur des bases saines et arriver à moyen terme à l’équilibre.

Que s’est-il passé chez TLM pour que Le Progrès décide de se séparer de la chaîne locale ?

Je crois que ce n’est pas le Progrès qui décide de se séparer de la chaîne locale. Je pense que c’est une décision de l’actionnaire de référence du Progrès qui est le Crédit Mutuel. Nous avons rencontré un représentant du personnel, Mr Lucas, président du Crédit Mutuel, qui nous a personnellement dit qu’il ne croyait pas aux télés locales, qu’il n’y avait jamais cru, et qu’il décidait de ne pas continuer l’aventure.

Pourquoi, dès l’acquisition du Progrès par le Crédit Mutuel, l’investisseur n’a-t-il pas pris cette décision immédiatement ?

Le Crédit Mutuel n’a pas eu tout de suite les coudées franches car il n’était pas majoritaire. Il n’avait que 49% de la holding qui contrôle le Dauphiné et le Progrès. C’est pour cela qu’ils ont attendu. Aujourd’hui, le Crédit Mutuel étant majoriatire dans le groupe Progrès, il a décidé de se séparer de TLM.

Que craignez-vous pour TLM après cette annonce ?
Si l’offre de l’OL est retenue, je pense qu’à court ou moyen terme l’existence de TLM est compromise. Si la fréquence est reprise par cette société, ils s'en serviront uniquement pour diffuser leurs programmes d’OL TV sur la région lyonnaise. A l’époque, il y avait un décrochage d’OL TV sur TLM. TLM aura peut être le droit a un décrochage minimaliste d’infos sur OL TV. C’est l’inverse qui risque de se produire.

Quels sont les prochaines échéances ?

Il n’y a aucun rendez-vous de prévu. Ce que l’on sait, c’est que le Progrès souhaite aller très vite, et que tout soit finalisé fin février.

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