Fermée au public depuis une vingtaine d'années pour des raisons de sécurité, puis désacralisée, l’église Saint-Bernard, située sur les pentes de la Croix-Rousse, s’apprête à tourner définitivement une page de son histoire. Après plusieurs années d’incertitude, la Ville de Lyon et la société Carré d’Or s’apprêtent à officialiser un nouveau projet de réhabilitation, qui sera acté par la signature d’un bail emphytéotique de 50 ans, soumis au vote du conseil municipal en janvier 2026.
Construit au milieu du XIXe siècle par l’architecte lyonnais Tony Desjardins, l’édifice, de style néo-gothique, constitue un élément fort du patrimoine local. Ses vitraux font l’objet d’une attention toute particulière dans le cadre du projet. "L’idée est de faire vivre ce patrimoine autrement, sans jamais le dénaturer", a expliqué Julie Nublat-Faure, adjointe aux Sports.

"C’est un projet qui permet à la fois de mettre en valeur un patrimoine exceptionnel et de développer la pratique sportive dans un arrondissement qui en manque cruellement. Le 1er arrondissement est très dense et dispose de peu d’équipements sportifs", a continué l’élue, avant d’ajouter : "On veut que ce site soit accessible à tous : pour grimper, travailler, se poser, admirer. La hauteur exceptionnelle de l’église offre une mise en valeur unique de l’escalade et du bâti".
Si l’ambition est forte, le chantier s’annonce complexe. L’église repose sur un sous-sol fragile, creusé de nombreuses galeries, typique de la Croix-Rousse.
"Le plus grand défi, c’est la structure du bâtiment, le poids des installations et la préservation des vitraux classés", a déclaré Julie Nublat-Faure. "Cela nécessite des études longues et une ingénierie très précise".

Porté par la société Colbert, filiale de Carré d’Or, le projet prévoit la réhabilitation de 1 800 m² afin d’y installer une salle d’escalade, complétée par des espaces de yoga, fitness, un café-restauration ainsi que des bureaux et du co-working. Un investissement estimé à près de 4,85 millions d’euros.
Pour Sylvain Godinot, adjoint à la transition écologique et au patrimoine, le constat est le même : "Le projet présenté aujourd’hui est une actualisation nécessaire. Celui de 2017, pensé comme un centre d’affaires, n’était plus adapté au contexte actuel, ni techniquement, ni économiquement". Selon lui, la nouvelle orientation fait sens : "Ce lieu va devenir un espace de vie ouvert à toutes les générations, avec des amplitudes horaires larges, et une vraie utilité pour les habitants de la Presqu’île".
Les travaux, prévus pour durer environ 18 mois après le dépôt du permis de construire en juin 2026, pourraient permettre une ouverture du site à l’horizon 2029. Un projet de long terme, pensé comme étant un héritage architectural et de nouveaux usages urbains.
Désacralisé et interdit au public, ce n’est plus un lieu religieux depuis plus d’un quart de siècle.
Signaler RépondreInutile de hurler au scandale !
De quoi parle t’on ? ce bâtiment qui menace ruine, est désacralisé et interdit au public depuis le siècle dernier. Si cette opération permet sa restauration par un partenaire privé sans énormes charges pour les lyonnais et son utilisation comme lieu d’activité sportive (à ce jour peu présents dans cette partie de la ville), c’est une opération potentiellement positive pour ses habitants.
Signaler RépondreVraiment un gâchis
Signaler RépondreJ'aurais préféré une mosquée au lieu de ce centre commercial
C'est une très grande tristesse que d'abandonner un lieu de recueillement où l'élévation de l'Esprit peut s'accomplir et l''Ame réaliser sa progression ;La société de consommation de par les forces noires nourrira grassement le corps physique et flattera le mental .
Signaler RépondreEn espérant que la salle d'escalade sera en concurrence de Climb-up, ces derniers abusant de leur situation de monopole (18 Euros l'entrée! Honteux)
Signaler RépondreLa construction du lieu de culte n’a jamais été terminée faute de financement (démarré en 1852, fermé en 1999) ça fait plus d’un quart de siècle que la mairie cherche des solutions pour financer l’entretien du bâtiment avant qu’il ne s’écroule.
Signaler RépondreL’association catho qui a fait un procès à la ville pour bloquer l’opération l’a perdu (classé sans suite) en 2021.
Alors si je comprends bien...les élus écologistes offrent à un promoteur (ou équivalent) un bien public d'une belle valeur architecturale et patrimoniale pour une belle opération commerciale . Si je comprends bien toujours, les élus veulent que ce soit un bien ouvert à tous pour faire du sport...GRATUITEMENT j'espère !? Parce que si c'est payant ce n'est pas ouvert à tous!!! Merci d'arrêter de nous prendre pour des c...s!
Signaler RépondreAu moins quand c'était une église, l'entrée était gratuite et ouverte à tous.
Transformer un lieu de culte catholique en un lieu commercial, tout ça pour faire du yoga ou de l'escalade, ces gens à la mairie n'ont vraiment honte de rien !
Signaler RépondreJ'espère que Jean-Michel Aulas et son équipe bloqueront ce projet quand ils arriveront à la mairie en mars prochain !!