Génocide arménien: "Les élus du Rhône ont toujours été solidaires"

Génocide arménien: "Les élus du Rhône ont toujours été solidaires"
Gérard Collomb avec à sa droite l'adjoint à la culture de la Ville de Lyon Georges Képénékian. A l'arrière-plan entre les deux élus, lunettes de soleil sur le nez, le maire de Décines Pierre Crédoz - DR

L’assemblée nationale a adopté jeudi le texte de loi pénalisant la négation des génocides. Le président de la fédération des associations arméniennes de Rhône-Alpes Arthur Derderian évoque une nécessité "démocratique et politique", alors que la polémique sur l’implication du législateur dans l’Histoire bat son plein. Interview.

Lyon Mag : Le texte de loi pénalisant la négation des génocides a été adopté jeudi par l’assemblée nationale sur fond de polémique avec la Turquie, qui ne reconnait pas le génocide perpétré sur les Arméniens en 1915...
Arthur Derderian : La loi Gayssot contre la négation de la Shoah n’a pas fait autant de bruit. Il n’y a pas eu le même tapage. Ce qui est dommageable, c’est que la Turquie évoque des représailles économiques en réponse à cette loi. Alors que l’enjeu est démocratique. Il s’agit de reconnaitre un génocide organisé, planifié, avec des preuves, des reportages, des photos, des films de personnes non arméniennes. Ce génocide est avéré.

Pénaliser une pensée, quelle qu’elle soit, est-ce bien du ressort du politique ? On a l’impression que la problématique est plus morale, voire philosophique...
Le problème est politique. Le génocide arménien s’est déroulé il y a maintenant près d’un siècle. Tant que les politiques ne régleront pas ce problème d’une manière saine, dans l’intérêt de la démocratie, nous n’aurons pas gain de cause.

On a pourtant le sentiment que les peuples se rapprochaient, sans avoir besoin de l’intercession du politique...
L’assassinat de Hrank Dink (journaliste turc d’origine arménienne assassiné par un fondamentaliste turc en 2007 à Istanbul - NDLR) a été pour cela un électrochoc. Lors des manifestations à Ankara, ce sont près de 5 000 personnes qui hurlaient "Nous sommes tous des Hrank Dink." La communauté turque et la communauté arménienne, pour leurs franges objective et sincère, ont de la sympathie. Et de manière réciproque. Car il y a une reconnaissance des faits. Le peuple turc aujourd’hui est pour la reconnaissance du génocide arménien. J’ai énormément de retour en ce sens de personnes qui vivent en Turquie. J’ai des cousins en Arménie qui sont en affaire avec des Turcs. Et c’est remarquable. Il faut voir l’entente et la complicité économique qu’il y a entre eux. Ce n’est pas le cas des politiques turcs. Cela les grandiraient pourtant.

Le Rhône a toujours eu une attention particulière pour la communauté arménienne...
Déjà, à l’époque de Charles Hernu (député-maire PS de Villeurbanne), de Louis Mermaz (maire de Vienne), de Jean Poperen (député-maire de Meyzieu), des affiches ont été collées en Turquie en disant que ces messieurs, ministres ou députés, voulaient la reconnaissance du génocide, autorisant dans leurs villes l’érection de mémoriaux. Depuis une trentaine d’années, nous menons la même action. Mais le gouvernement turc les condamne systématiquement ceux qui sont dans le sens de l’histoire et de la démocratie.

Les hommes politiques locaux sont-ils sensibilisés aux enjeux de la communauté arménienne...
Que cela vienne du député de la Loire François Rochebloine, du maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret, du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb ou du maire de Décines Pierre Crédoz, tous les élus, et ceux de Rhône-Alpes en particulier, ont toujours été solidaires et unis dans ce combat de reconnaissance du génocide. Aujourd’hui, je pense que leur attitude est respectable. Il y a une continuité dans l’action de toute cette équipe politique.

Quel est le sentiment de la communauté arménienne ?
La communauté arménienne est fière. La députée Boyer à a eu le courage de présenter cette loi. En janvier 2001, le gouvernement français a reconnu le génocide sous la présidence de Jacques Chirac. Nous sommes fiers que la France soit toujours là, auprès de sa communauté arménienne.

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4 commentaires
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jm le 22/12/2011 à 23:24

@Algérien. Tout à fait d'accord mais ce sera fait quand les harkis voterons....

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La buse le 22/12/2011 à 22:25

quel journaliste aura les couilles d'interviewer un diplomate turc, un chef d'entreprise turc, un artiste turc ou un sportif turc EN FRANCE en lui posant la question : La Turquie a t elle commis un génocide sur les arméniens ?

Faisons confiance à Sarkozy. Après le vote de cette loi, il est maintenant interdit de nier que la France a commis des génocides en Algérie, en Afrique noire et à la St Barthelemy.
Des fois, j'ai honte d'être français. Socialistes et UMP, vous êtes des raccoleurs. Tout ce que vous cherchez, c'est le bulletin de vote.

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algérien le 22/12/2011 à 21:30

vive les harkis La France a peut être oublier son génocide contre les algériens : 1) 45. 000 algérien tuer en 3 jour le 8 mais 1945 2) 1. 5 million d’algérien tuer entre 1954-1962 3) Essai de la bombe nucléaire au Sahara algérien. 4) Sans oublier les massacres entre 1830-1954 5) Et les crime contre l'humanité en Afrique Cela, c'est que la partie voyante de l'iceberg.

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algérien le 22/12/2011 à 19:53

harkis il faudrait déjà indemnisé les harkis pour la guerre d'Algérie

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