Immolation d'un agent du Grand Lyon : à Vénissieux, "c'est Guantanamo !"

Immolation d'un agent du Grand Lyon : à Vénissieux, "c'est Guantanamo !"
Dépôt du Grand Lyon à Vénissieux où l'agent s'est immolé - Photo Lyonmag.com

Le drame qui a secoué le Grand Lyon et la subdivision vénissiane du service Nettoiement jeudi a mis en lumière un mal-être chez les salariés.

Par respect, personne ne veut relier le geste malheureux de Manuel Gongora à l’ambiance pourrie qui règne à Vénissieux mais les langues se délient. Un agent de maîtrise, qui connaissait bien la victime, décrit une situation révoltante pour les "petits salariés". "Les "anciens" sont vraiment en place. Ils connaissent tout le monde, ils s’arrangent entre eux. Un système quasi mafieux. Pour les petits nouveaux qui arrivent comme moi et comme Manuel Gongora, c’est très dur. Les anciens ne sont jamais contents de notre travail et ils se pavanent devant nous. Certains prennent leur véhicule de fonction pour aller faire des courses personnelles ou se balader. Tout ça a entrainé des tensions et Manuel s’est battu avec un autre agent en mars ou en avril. Ils en sont venus aux mains, les chaises ont volé. C’est pour ça qu’il est passé en conseil de discipline".
Manuel Gongora écopera d’une sanction de douze jours de mise à pied. "Le Grand Lyon a tenu à conserver cette punition malgré la baisse finalement réclamée par le conseil, précise Pascal Bouchard, délégué CFDT. Jeudi soir, le vice-président aux ressources humaines Pierre Crédoz a indiqué aux syndicats que la tolérance zéro était appliquée".
Selon les premiers éléments de l’enquête, cette sanction serait à l’origine du geste dramatique de Manuel Gongora. "La veille de l’accident, je l’ai entendu discuter et crier au téléphone, probablement avec son syndicat à propos de la sanction, indique son ami agent de maîtrise. Il était de plus en plus isolé, le vilain petit canard dont on surveillait chaque faits et gestes. Moi, j’ai discuté avec Manuel ce jour là. On parlait de sport et des vacances, jamais j’aurais pu croire qu’il tenterait de se suicider". Du côté du Grand Lyon, on précise que la sanction n’a pas été "notifiée et qu’elle n’était pas définitive".

Désormais, les différents acteurs s’écharpent. Lors de la réunion extraordinaire entre Pierre Crédoz et l’ensemble des partenaires sociaux, le comportement du vice-président a choqué la CFDT. "On a été très surpris du discours car la responsabilité a été mise sur les syndicats. Soi-disant, ce drame résulterait des guerres entre syndicats", indique Pascal Bouchard, non présent à la réunion par respect pour la famille Gongora. Très ému, le délégué syndical n’a pas apprécié que l’esprit de tolérance zéro soit rappelé par Pierre Crédoz : "on a trouvé qu’aborder ce sujet alors que notre collègue est entre la vie et la mort, c’était grave. Je suis scandalisé. On a rien retenu de France Télécom ? Tout ça pour faire du chiffre ?"
La responsabilité des syndicats est toutefois décriée par certains agents du Grand Lyon. "Déjà, il y a trop de syndicats. Ca ne sert à rien. Entre eux, ils se bouffent la gueule, on l’a vu durant l’épisode de la grève des éboueurs. Et en plus, ils se préoccupent surtout de faire rentrer au Grand Lyon des membres de leurs familles. Ces arrangements font empirer notre sentiment de révolte. Je sais que c’est partout pareil mais à Vénissieux, c’est pire. Entre nous, la subdivision, on l’appelle Guantanamo", se plaint le collègue de Manuel Gongora.
Enfin, le président du Grand Lyon Gérard Collomb en prend également pour son grade pour son manque de réaction. "J’aurais bien aimé voir un communiqué de sa part. La seule chose que je vois, c’est qu’ils essayent de se justifier par rapport à une sanction qui a été maintenue. Il fait quoi le président ? Il est en vacances alors qu’il y a un agent dans un état grave. En 30 ans, je n’ai jamais connu ça", déplore Pascal Bouchard. Vendredi, le Grand Lyon a publié un communiqué dans lequel il tient à rappeler "que durant ces derniers mois plusieurs incidents graves se sont produits à la suite de conflits internes entre agents. A chaque fois, l'administration a fait des enquêtes, saisi le conseil de discipline et prononcé un certain nombre de sanctions proportionnées à la gravité des faits reprochés".
Brûlé à 80% après s’être immolé jeudi matin, Manuel Gongora, 47 ans, se trouve toujours dans un état critique à l’hôpital Edouard-Herriot.

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11 commentaires
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taboule le 11/08/2012 à 10:43

moi j ai entendu direque certain protitai bien de certaine situtation

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tidine69 le 22/07/2012 à 19:17

juste penser à lui à sa famille et à sa souffrance, à la solitude qui a du être la sienne pour en arriver à cette extrêmité...

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Ecoeure le 21/07/2012 à 20:54

Que fait Collomb ? Il est en vacances avec ses copains les riches ? C est lamentable car c est lui le patron!!!

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éboueur de class le 21/07/2012 à 18:03

le changement c'est toute suite monsieur colomb sa vous rapel rien moi je suis au dépôt de gerland labas aussi c'est la merde dehor la mafia

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liberté chérie le 21/07/2012 à 13:59
Yvan a écrit le 20/07/2012 à 21h05

Lorsque j'ai lu cet article, j'ai pleuré.
Les causes qui ont conduit cet Homme, à s'immoler sont assez similaires à celles que j'ai subit à la ville de Lyon.

En résumé, des titulaires qui font ce qu'ils veulent. Une hiérarchie et des syndicats complices.

Toi tu est honnête. Tu mets beaucoup d'espoirs dans ton nouveau poste. Tu vit mal, ce qui se passe autour de toi et tu t'exprime.

Du jour au lendemain, tu devient le pestiféré et le souffre douleur d'ordures.

En décembre 2008, un agent du services des fêtes et festivités de la ville de Lyon, s'est donné la mort, devant son lieux de travail dans le 8ème arrdt.
Sa jeune collègue, elle aussi victime de harcèlement a été mutée à la mairie du 4ème.


La hiérarchie et les syndicats ont demandé aux agents de se taire...
Jusqu'à quand les langues vont restées liées ?


Du fond du coeur, j'espère que cet Homme va rester en vie, pour qu'il s'exprime sur les causes et désigne les individus responsables de son acte.
J'ai dit tous. Du plus bas de la hiérarchie au plus haut en passant par les pseudos défenseurs des agents.

J'adresse toute ma sympathie et tristesse, à cet Homme et sa famille.

www.yvandelyon.blogspot.com

Curieux d'ailleurs l'empressement des syndicats à reporter la responsabilité de ce drame sur leur direction...comme s'ils n'avaient pas la conscience tranquille

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dommage le 20/07/2012 à 21:23

ben c'est sûr que si vous n'avez que le PIERROT pour dialoguer, c'est un "politique" et vous vous n'aurez en face de vous que quelqu'un qui a montré à DECINES dans la phase finale de sa carrière de Maire inféodé à Collomb, une irresponsabilité notoire.

Et d'ailleurs puisqu'il n'est plus Maire (STURLA, l'effet-Maire lui succède suite à une combine électorale), comment se fait il qu'il ait encore un siège de Vice Président ???
Il cumule lui aussi ?

Quelqu'un aurait une réponse ?
i a été fonctionnaire tout sa vie - payé par ses conitoyens -

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Yvan le 20/07/2012 à 21:05

Lorsque j'ai lu cet article, j'ai pleuré.
Les causes qui ont conduit cet Homme, à s'immoler sont assez similaires à celles que j'ai subit à la ville de Lyon.

En résumé, des titulaires qui font ce qu'ils veulent. Une hiérarchie et des syndicats complices.

Toi tu est honnête. Tu mets beaucoup d'espoirs dans ton nouveau poste. Tu vit mal, ce qui se passe autour de toi et tu t'exprime.

Du jour au lendemain, tu devient le pestiféré et le souffre douleur d'ordures.

En décembre 2008, un agent du services des fêtes et festivités de la ville de Lyon, s'est donné la mort, devant son lieux de travail dans le 8ème arrdt.
Sa jeune collègue, elle aussi victime de harcèlement a été mutée à la mairie du 4ème.


La hiérarchie et les syndicats ont demandé aux agents de se taire...
Jusqu'à quand les langues vont restées liées ?


Du fond du coeur, j'espère que cet Homme va rester en vie, pour qu'il s'exprime sur les causes et désigne les individus responsables de son acte.
J'ai dit tous. Du plus bas de la hiérarchie au plus haut en passant par les pseudos défenseurs des agents.

J'adresse toute ma sympathie et tristesse, à cet Homme et sa famille.

www.yvandelyon.blogspot.com

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camarade le 20/07/2012 à 20:32

quoi? des syndicats mafieux? rohhh ça se saurait...

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karim le 20/07/2012 à 19:17

""Les "anciens" sont vraiment en place. Ils connaissent tout le monde, ils s’arrangent entre eux. Un système quasi mafieux."
Tout est dit...

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On compatit le 20/07/2012 à 17:57

On connait bien Pierre Crédoz : il était maire de Décines. Vous n'en tirez rien. Sa seule fonction est d'être à la botte de Collomb pour ne trop se mouiller.
Courage à cet agent malheureux et à sa famille.

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