Philippe Meirieu,vice-président du Conseil régional, accuse Collomb d'avoir "kidnappé la démocratie"

Philippe Meirieu,vice-président du Conseil régional, accuse Collomb d'avoir "kidnappé la démocratie"
Philippe Meirieu - LyonMag

Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes et candidat malheureux aux dernières législatives, était ce vendredi l’invité de Jazz Radio dans l’émission Ça jazz à Lyon, proposée en partenariat avec Lyonmag.

Plusieurs mois après l'élection législative de la 1e circonscription du Rhône, Philippe Meirieu revient sur sa campagne dans un livre Le Khmer et le maire. Il y dévoile toute son amertume sur les méthodes du camp Braillard-Collomb.
Ecrit cet été, l'ouvrage lui a permis d'être moins en colère : "Je le suis beaucoup moins. L’amertume comme la colère est mauvaise conseillère. J’ai éprouvé le besoin de mettre à distance ce qui s’est passé, que j’avais trouvé assez violent et de tirer des leçons plus générales au-delà de la situation spécifiquement lyonnaise. Cet exercice m’a été utile et peut être profitable pour faire progresser les pratiques démocratiques."

Le soir du premier tour, en apprenant sa 3e place derrière Thierry Braillard et Michel Havard, Philippe Meirieu s'était contenté de lire à la presse un communiqué, ne répondant à aucune question : "Le soir même j’ai dit un certain nombre de choses qui restent vraies. Mon indignation devant un certain nombre de méthodes, la fusion entre le local et le national, ma difficulté à faire entendre les problèmes de fond face aux querelles de clans.
En revanche j’ai analysé depuis un certain nombre de choses. J’ai découvert par exemple que le mot territoire avait deux racines : terre, terrain et aussi terreur. J’explore cette ambivalence dans ces quelques pages."


A la lecture du Khmer et du maire, la rancœur est palpable envers Gérard Collomb. Mais Philippe Meirieu s'en défend : "Je n'ai pas de comptes à régler. Les cas des personnes sont réglés. Thierry Braillard est élu député, il le restera probablement car le recours que j’ai déposé n’aboutira certainement pas. Ce que je dis, c’est qu’il y a une confusion des niveaux du politique, entre le maire, la mairie, la communauté urbaine et puis la Région puisque le maire me reproche mes votes à la Région. C’est à ce titre qu’il se met à s’opposer à une élection nationale. Tout ça se télescope au détriment des citoyens. Je veux qu’on en tire des conséquences."

Ce qui n'empêche pas l'écologiste de donner son opinion sur le cumul des mandats dont se targue le maire de Lyon : "C’est comme si le président de la République était à la fois premier ministre et président de l’Assemblée nationale ! C’est trop de pouvoirs dans les mains d’un seul homme. Et ces pouvoirs donnent à cet homme la tentation d’imposer ses personnes, de préparer en permanence d’autres élections et d’être toujours deux ou trois coups en amont. C’est une manière de kidnapper la démocratie."

Philippe Meirieu ne veut toutefois pas mettre un nom et un visage sur ce qu'il combat : "la vraie nature de Gérard Collomb ne m’intéresse absolument pas. Je veux montrer les dangers d’une démocratie locale pervertie par trop de centralisations. On ne peut pas reprocher à un conseiller régional de ne pas voter des subventions pour Lyon et de s’opposer à son élection de député, moi, en tant qu’élu régional, j’ai aussi à cœur de développer la Drôme, l’Ardèche, l’Ain, la Loire. J’entends qu’on respecte les échelons territoriaux.
Moi je n’ai pas de relations personnelles avec Gérard Collomb. J’ai essayé d’en avoir et ça n’a pas été possible. J’aimerai cependant avoir des relations avec le candidat qui a été élu. Quand j’étais candidat, je m’étais engagé en cas de victoire à revenir auprès des électeurs de la 1e circonscription une fois par mois. J’attends de voir Thierry Braillard revenir pour expliquer ce qui se passe à l’Assemblée, pourquoi il vote tel ou tel projet. Mais mes relations personnelles avec Gérard Collomb n’ont aucune importance, ce sont les fonctionnements que je mets en cause. J’ai vécu un déni de démocratie dans la vie politique et j’ai voulu apporter un témoignage pour faire évoluer la démocratie."


Le livre est à retrouver gratuitement ICI.

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1 commentaire
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jm le 14/09/2012 à 13:49

Syndrome local Perrin-Gilbert, il était moins disert quand il mangeait dans les gamelles du Régime Collomb...

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