Jean-Jack Queyranne : "La Région Rhône-Alpes sera le chef de file des autres collectivités"

Jean-Jack Queyranne : "La Région Rhône-Alpes sera le chef de file des autres collectivités"
Jean-Jack Queyranne - LyonMag

Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, était l’invité ce jeudi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Jeudi et vendredi se tient le congrès annuel des régions de France, le 8e du nom. Et en 2012, c'est l'Hôtel de Région de la Confluence qui attire l'événement. Avec le changement de gouvernement et la promesse d'une réforme, ce congrès se déroulera dans un contexte apaisé selon Jean-Jack Queyranne : "Nous avons entendu le discours de François Hollande, nous l'avons rencontré le 12 septembre dernier, c'était une première. Nous avons adopté ensemble des résolutions pour faire face à la situation actuelle, à la crise. Nous voulions voir comment les régions, qui sont en première ligne, peuvent être engagées avec l'Etat. Le congrès arrive donc à un moment charnière. Nous avons les perspectives d'une réforme territoriale, elle n'aurait de sens que si elle est une réponse qui donne plus d'efficacité à l'action publique. Il ne s'agit pas de demander du pouvoir ou des moyens pour en avoir plus."

Pour les Français, les responsabilités des Régions, des Départements sont floues. On parle souvent de millefeuille. Cette réforme pourrait-elle clarifier la situation ? "C'est l'objectif qui est affiché, il faut qu'on sache qui engage les politiques sur le terrain.
Le président de la République ne supprimera pas les départements, c'est abandonné. C'est une structure vieille de 200 ans mais qui a trouvé un nouveau sens, sur les politiques sociales, le handicap, en direction des personnes âgées...
Mais en même temps il faut que nous sachions qui est le chef de file."


François Hollande veut donner aux Régions le pilotage de l'ensemble de la politique de l'emploi et de la formation professionnelle. Elles deviennent ainsi chef de file en matière d'aide aux entreprises... Concrètement, qu'est-ce-que ça va changer dans le travail de Jean-Jack Queyranne ? "Ça pourrait changer ce qui est déjà en cours. Ça vient consacrer un mouvement que nous avons lancé depuis plusieurs années. A la région Rhône-Alpes, nous avons créé un fond de garantie pour les entreprises, un fond régional d'investissements... Les réponses que nous donnons sont rapides, on remonte pas toujours à Paris pour prendre des décisions.
Ce changement nous donnera aussi, nous l'espérons, des moyens supplémentaires. Il ne faut pas que l'on pense que ce seront des impôts nouveaux.
Dans mon esprit, c'est l'Etat qui doit dire "ça y est, maintenant je ne peux plus tout faire, je charge les Régions d'assumer cette responsabilité".
Si on veut avoir ce tissu de PME qui sont un facteur d'emploi, qui permet d'aller sur la création d'idées nouvelles, ca se passe au niveau régional, ca se passe au niveau de Rhône-Alpes."


Avec ce nouveau pouvoir, la Région Rhône-Alpes devra se faire respecter des autres collectivités. Sans toutefois devoir forcer la main selon le président : "Il ne s'agit pas d'avoir la tutelle ou le jacobinisme régional. On ne va pas réveiller des querelles de territoire, des batailles de beffroi. Je pense qu'on peut travailler, on le démontre en Rhône-Alpes. Il y a un bon état d'esprit, que les collectivités soient de gauche ou de droite. Dans la région, il y en a 4 de gauche, 4 de droite. C'est une question de bonne entente parce qu'aujourd'hui les gens se moquent de la couleur politique, ils veulent que ca marche. On a un devoir de réussir ensemble mais en même il faut un chef d'orchestre. Et la Région, dans de nombreux domaines, le sera."

En échange de ces concessions, le président de la République a prévenu que les Régions devront se serrer la ceinture. Du côté de Montrochet, on reste confiant : "La situation financière de la région Rhône-Alpes est bonne, nous avons été noté AAA par les agences de notation. Nous n'avons aucun emprunt toxique. Notre capacité de désendettement est un peu inférieur à 4 ans donc nous sommes peu endettés par rapport à nos responsabilités. L'emprunt se justifie puisque les Régions n'ont pas le droit au déficit. Par contre il faut participer à l'effort national. Depuis deux ans, nous n'avons pas augmenté nos ressources mais nous restons sur un budget stable. J'ai demandé que l'on prépare 2013 sur le même objectif."

Moins de moyens signifie-t-il plus d'impôts ? Le socialiste s'en défend :"Non. Nous n'avons pas de capacités fiscales, les ressources de Régions proviennent de transferts. Le seul revenu que nous pouvons faire varier, ce sont les cartes grises. Mais nous n'avons pas l'intention de le faire évoluer, il ne faut pas taxer les automobilistes et surtout les ventes et achats de voitures. Donc il faut faire avec. Il faut couper dans les budgets d'investissements, ce qui peuvent paraître superflus."

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4 commentaires
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Spartacus d'Ainay le 19/10/2012 à 14:15

Laissons nos pieux gouvernement et région se servir du pays (impôts taxes) oupppps pardon servir le pays. Le siège démesuré ayant coûté quasi le double du devis initial à cause de mauvais choix et retards à gogo. Finalement à l'image de ce sinistre nouveau quartier qui tombe déjà en décrépitude. Certain vont avoir des lendemains difficiles aux prochaines élections (comme c'est notre seul moyen de protester).

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jm le 18/10/2012 à 17:28

Après le modèle lyonnais de Collomb, le modèle régional de Queyranne, quitte à faire dans l'énorme autant avoir un prix de gros.

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hiphop69 le 18/10/2012 à 16:41

@Lucien attends il y apire à venir >>>>>le TGV lyon-turin qui va te tuer d'impôts et te faire crever la région sur 2 générations ^^

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Lucien le 18/10/2012 à 16:36

Ah oui Rhône-Alpes, sera la chef de file des Régions ?!
Mais dans quel domaine ?

Certainement pas en matière de gestion financière !

12.000€ pour un tableau...
700.000€ versés annuellement aux syndicats...
Un siège pharaonique qui à couté très, très cher...

Encore une fois, les journalistes servent la soupe et ne posent pas les questions qui dérangent.

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