C’est à son arrivé à Corbas le 18 mars dernier, dans l’attente de son procès qui s’ouvre à Lyon la semaine prochaine, qu’il aurait été placé directement en isolement. Contacté par l’observatoire international des prisons (OIP), la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) aurait avancé plusieurs raisons pour justifier ce placement. "Selon eux la médiatisation de l’affaire nécessite une gestion particulière, explique Lionel Perrin de l’OIP. Mais ils avancent aussi la surpopulation de l’établissement, c’est ahurissant".
La DISP aurait donc en effet été dans impossibilité de placer le détenu en cellule individuelle en détention ordinaire. "C’est sûr que c’est très compliqué vu la situation actuelle de Corbas et son taux de sur-occupation. La maison d’arrêt ne peut pas assurer la sécurité convenablement, donc même si la personnalité des détenus ne le justifie pas, elle décide de les placer à l’isolement", dénonce-t-il. Les cellules individuelles sont en effet attribuées prioritairement aux personnes présentant des problèmes comportementaux, psychiatriques ou ceux bénéficiant de transcriptions médicales.
Selon la réglementation, un détenu peut être placé à l’isolement soit à sa demande par mesure de protection, soit par sécurité à l’initiative de l’administration pénitentiaire. Mais dans ce cas, cette dernière doit apporter des éléments précis et circonstanciés de risques d’évasion ou d’atteintes à la sécurité d’autrui, par exemple. Des critères qui n’ont pas été respectés selon l’observatoire international des prisons.
Le détenu a saisi le juge administratif en référé-liberté. Il y a pourtant peu de chances que le juge accède à cette requête avant le début de son procès, mardi prochain. "Il faudrait qu’il accepte de juger l’affaire en urgence, ce qui demeure extrêmement peu probable au vu de la jurisprudence défavorable en la matière, explique Lionel Perrin. Mais dans ce cas là, il y a urgence à ce que l’intéressé retrouve une détention normale afin de préparer correctement sa défense. Car à l’isolement, le détenu ressent très vite un affaiblissement psychique et rationnel".
Le placement en isolement n’est pas une sanction, à l’inverse du quartier disciplinaire, mais les conséquences en sont tout aussi radicales. "Le détenu ne voit jamais aucun autre détenu à l’intérieur de la prison, précise Lionel Perrin. Il est en permanence seul dans sa cellule et lors de ses promenades. Il n’a aucune activité non plus. Que ce soit dans la cellule ou dans la cour, la possibilité de voir le ciel est illusoire. Il y a un isolement social et sensoriel quasi complet".
Contacté par LyonMag.com, la direction interrégionale des services pénitentiaires n’a pas souhaité faire de commentaires sur le sujet.
Mise à jour : le juge a accédé à la demande de ce détenu. Son recours sera étudié vendredi par le tribunal administratif de Lyon. Le juge devra alors apprécier si son placement en isolement est justifié ou non.
Société 28-03-2013 à 13:29
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Tags : maison d'arret | prison corbas |
Commentaires 2
Déposé le 28/03/2013 à 19h04
Par Tonton Simon Citer
Je ne pense pas que ce genre de traitement aide à éviter la récidive notamment.
Déposé le 28/03/2013 à 18h03
Par Tata Simone Citer