Jean-Marc Rebouillat, directeur de la sûreté départementale : "Des professionnels qui cambriolent 5 fois par jour à Lyon"

Jean-Marc Rebouillat, directeur de la sûreté départementale : "Des professionnels qui cambriolent 5 fois par jour à Lyon"

Jean-Marc Rebouillat, le directeur de la sûreté départementale était l’invité ce lundi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Les grandes vacances vont bientôt débuter. Le coup d’envoi ce sera le 6 juillet. Beaucoup de Lyonnais s’apprêtent à partir. Il y a toujours une crainte ; celle d’être cambrioler pendant son absence d’autant que ces faits ont augmenté de 12% en 2012. Quelles sont les précautions à prendre avant de partir ? "Les précautions à prendre sont de deux ordres ; on peut protéger son domicile, et curieusement l’expérience nous montre qu’il y a très peu d’appartements qui sont protégés par des alarmes. Or sur des appartement en secteur urbain, il y a une entrée à protéger, c’est la porte d’entrée".

Donc la première précaution est de mettre une alarme ? "On peut mettre une alarme de contact tout simplement qui se déclenche à l’effraction de la porte et qui suffit dans tous les cas à faire fuir les cambrioleurs".

Majoritairement les cambrioleurs passent par la porte ? "A 95% ils passent par la porte d’entrée. C’est soit par effraction soit avec l’usage de fausses clés mais c’est toujours par la porte d’entrée".

Combien de temps restent les cambrioleurs dans un appartement ? "En gros, c’est entre trois et cinq minutes. Sur Lyon, c’est à peu près le délai d’intervention qu’il faut à une patrouille à partir du moment où l’alerte est donnée. Ce sont des visites d’appartements très sommaires ; on va principalement dans les pièces de vie, on fouille très peu la cuisine…".

Finalement le conseil à donner est de bien cacher ses effets de valeur ? "De les mettre dans des endroits les moins accessibles possibles".

Quels sont les profils de ces cambrioleurs ? "On a l’arrivée sur Lyon de cambrioleurs professionnels, notamment originaires des pays de l’est et qui arrivent à commettre entre 20 et 25 cambriolages par jour".

Ce sont finalement des cambrioleurs qui sont organisés. Les cambrioleurs qui font ça une fois de temps en temps, ça existe moins ? "Ça existe un peu la nuit sur des commerces mais là les préjudices sont minimes. Les vrais professionnels du cambriolage s’attaquent exclusivement et essentiellement aux appartements".

Ils attaquent en journée ? Vers quelles heures ? "Le créneau à risques c’est entre 11 heures et 15 heures puisqu’il y a très peu de gens qui rentrent chez eux déjeuner. Il y a très peu de monde dans les immeubles".

Statistiquement, vous voyez que juillet et août sont deux mois particulièrement visés ? "Particulièrement visés pas vraiment, après il y a des périodes comme au mois de janvier où traditionnellement les cambriolages atteignent un certain niveau. On sait qu’à cette période il y a des tablettes tactiles, des nouveaux portables, des bijoux…".

Et que fait la police alors ? "La police agit à plusieurs titres. En amont, c’est la prévention avec les patrouilles, et notamment la reconduction chaque année de l’opération Tranquillité vacances".

Dites-nous en plus sur cette opération. "Les gens sont invités à contacter le commissariat dont ils dépendent et puis à signaler les dates de leur absence. Les patrouilles seront alors renforcées avec un fléchage plus particulier et une montée dans les allées et dans les immeubles".

C’est efficace ? "L’an dernier, sur 3000 personnes qui se sont déclarées auprès des services de police, on a déploré que quatre victimes".

Comment faîtes-vous pour lutter contre ces cambriolages en général ? "Sur les grosses équipes professionnelles, le travail se fait exclusivement en amont c'est-à-dire qu’on travaille sur des modes opératoires dont on sait qu’elles sont la panache de certaines équipes. On va chercher les gens quand l’enquête est quasiment terminée. Et puis ensuite il y a tout le travail sur l’exploitation de traces et puis le travail de flagrant délit".

A Lyon, quels sont les quartiers les plus visés ? "Ce sont essentiellement les quartiers du centre-ville avec les 3e et 6e arrondissements qui sont plus régulièrement".

Comment seront les chiffres de 2013 ? "On a connu une accalmie au mois de mai mais les quatre premiers mois était encore à la hausse sur ces faits".

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