Lyon s'offre une cure de Lumière

Lyon s'offre une cure de Lumière
Faye Dunaway et Thierry Frémaux - LyonMag

Tout juste dégrisés de la folie Tarantino qui avait soufflé sur leur
ville l’an dernier, les Lyonnais ont repris lundi soir  le chemin de la
Halle Tony Garnier pour fêter l’ouverture du 6e Festival Lumière.

Conscient qu’un palier avait été franchi lors de l’édition précédente en termes de notoriété de l’événement et d’osmose entre le public et l’invité principal, Thierry Fremaux avait précisé ces derniers temps que s’il serait difficile de faire mieux, l’on ne ferait pas moins bien mais différemment.
Les records de billetterie encore dépassés cette année confirmaient que les spectateurs viendraient en masse pour voir ou revoir des films avant même de savoir quelles célébrités du cinéma les présenteraient. La programmation de Maëlle Arnaud qui propose cette année, entre autres choses, de voyager dans les univers de Capra et Sautet, de Coluche et Sergio Leone, en passant par Tomu Ushida, Tarkovski et les Aliens, a convaincu le public et respecte l’esprit d’éclectisme qui fit le succès du festival dès sa première mouture.

C’est donc devant une Halle comble, chaleureuse et réactive comme à chaque inauguration que les derniers doutes de Thierry Fremaux et Bertrand Tavernier ont du se dissiper. Le cérémonial a obéi à un protocole que tous les festivaliers connaissent désormais : bandes annonce, montée des invités sur scène, absence de discours des présidents du Grand Lyon et de la Région (qu’il convient de remercier pour leur silence !), lecture collective et désordonnée de la proclamation d’ouverture du festival etc..

On se prêtait néanmoins à regretter l’absence du récipiendaire du Prix Lumière, Pedro Almodovar sur scène ou dans les travées. Certes Quentin Tarantino en 2013 avait dérogé à la règle, en se précipitant dès le premier soir pour rendre à Jean Paul Belmondo un hommage vibrant qui avait ravi la salle. Pedro Almodovar ne sera lyonnais qu’à compter de jeudi et visible lors de plusieurs présentations de films outre une rencontre avec son public aux Célestins vendredi après midi (complète) et la remise de son prix. Mais aura-t-il le temps de lancer une movida lyonnaise en trois jours seulement alors que son bouillant prédécesseur avait pulpfictionnisé la ville de jour comme de nuit,  une semaine durant ? Le défi est lancé !

Point d’orgue de la soirée, l’hommage rendu à Faye Dunaway. Monument féminin du cinéma américain, icone du septième art, elle n’en fut pas moins très émue face au public qui la saluait debout. Très impressionnant lorsque l’on a visionné à de multiples reprises des chefs d’œuvre comme l’Affaire Thomas Crown, l’Arrangement ou Chinatown, de voir cette grande actrice hollywoodienne en personne. Un mythe du septième art est éternel car la mémoire rétinienne du cinéma l’emporte toujours sur le temps qui passe. L’ovation des spectateurs à l’issue de la projection de Bonnie and Clyde fut à la hauteur de l’admiration suscitée par son talent et sa beauté.

Eric Pelet

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