Pourquoi vous exigez le démantèlement de cette antenne ?
Bernard Cosyns : Parce que couper cette antenne relais n’est pas suffisant. On veut que SFR la démonte ! Tout simplement pour respecter le principe de précaution. Car on a eu deux cas de cancers au sein de cette école du 2ème arrondissement, à un an d’intervalle. On peut donc légitimement se poser des questions. D’autant plus que les enfants en pleine croissance sont plus électro-sensibles.
Mais il n’y a aucun lien démontré entre ces cancers et l’antenne !
C’est vrai. Mais les connaissances ne sont pas encore assez pointues pour déterminer précisément les effets de ces technologies. En revanche, on sait déjà que ces ondes pulsées peuvent provoquer des maux de tête, des difficultés de concentration, des pertes d’appétit, des troubles du sommeil... Et on peut très bien découvrir dans quelques années qu’elles ont des conséquences plus graves. Comme l’amiante par exemple qui est aujourd’hui une catastrophe sanitaire alors qu’il y a quelques années encore on estimait ce produit inoffensif. D’où notre mobilisation. Une mobilisation qui a payé puisque la mairie a fait couper cette antenne en s’engageant à faire la même chose pour les autres écoles concernées : Lamartine et Albert Camus, mais aussi Gerson.
Mais les mesures relevées étaient dans les normes !
Tout à fait. Mais est-ce qu’on a fait les bonnes mesures, au bon moment ? Est-ce que ces normes sont vraiment valables ? On ne sait pas. D’autant plus que les experts ne sont pas forcément indépendants. Donc on demande une plus grande concertation entre les différentes acteurs : les opérateurs de téléphonie mobile, la mairie, les parents d’élèves mais aussi les organismes indépendants. Et une conférence devrait avoir lieu en avril.
Vous êtes contre les téléphones portables ?
Pas du tout. On ne peut pas se passer des portables aujourd’hui. Mais on reste persuadé qu’on peut inventer des technologies pour continuer à bénéficier de ce service en toute sécurité. Alors que jusqu’à présent, ce secteur s’est développé de façon anarchique. Avec des antennes relais posées n’importe où, sans concertation. Aujourd’hui, au contraire, on veut des garanties.