C’est toujours compliqué d’écrire une tribune sur la police

C’est toujours compliqué d’écrire une tribune sur la police
Romain Blachier - DR

C’est toujours compliqué d’écrire une tribune sur la police quand on est progressiste.

La femme ou l’homme de gauche qui la rédigent seront, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent, toujours traités de laxistes inconscients. Souvent avec haine et dénigrement. Aux côtés de  l’immigration et des questions de religion, le sujet de la police est l’un des plus passionnels en France. Dans un jeu où l’on est toujours le laxiste de quelqu’un.

Le progressiste, même si il essaye de parler le langage des plus durs, évoque la possibilité de tirer au bazooka sur les délinquants et d’enfermer pour vingt ans jusqu’aux mémés du 6e qui font pisser leur chien sur la voie publique sera toujours traité de naïf. Toujours.

Même quand la gauche met fin aux hémorragies des effectifs de police procédées sur la droite sarkozyste. Quelles que soient les efficacités et les inefficacités du toujours plus de lois sécuritaires pour nous protéger des menaces qui peuvent peser sur nos vies.

Ceci dit soyons honnête : TOUTE tribune sur la police, qu’elle provienne des progressistes comme des conservateurs, est toujours polémique. Toujours. Trop libertaire. Trop sécuritaire. Alors que nos sécurités et nos libertés ne devraient pas être des sujets si polémiques et instrumentalisées en République.

Une instrumentalisation des plus problématiques quand on voit que Rodolphe Schwartz, frontiste et non policier, candidat lors des dernières élections municipales à Paris, être à la manœuvre lors du départ du mouvement de la police pour faire de la récupération. Un mouvement non légalement déclaré en préfecture, avec des manifestants le visage caché à Lyon comme à Paris. Il n’est jamais sain de ne pas suivre la loi quand on a pour métier de la faire respecter. Surtout quand les plus durs du mouvement votent à l’extrême-droite en prétendant que c’est pour mieux faire respecter la loi. Et alors que de nombreux policiers, les Lyonnais peuvent en témoigner, sont de grands professionnels.

Les membres du gouvernement à majorité socialiste actuelle qui connaissent aujourd’hui ce mouvement social des policiers ont pourtant satisfait nombre de revendications des forces de l’ordre. Comme l’enterrement du contrôle au faciès, promesse du candidat Hollande.  Et ont, sans toutefois, crise oblige, ramener la police au niveau qui était le sien avant Nicolas Sarkozy, stoppé la baisse des effectifs policiers.

De façon plus polémique, de Fraisse à Traoré, en passant par les manifestations contre la loi travail, les gouvernements ont, c’est un reproche qui leur est fait, souvent prêté peu d'attention aux victimes de bavures policières. Des bavures réelles alors que dans nombre de circonstances dramatiques, d’autres policiers ont été d’un calme admirable face à des provocations et des actes de haine.

Droite, gauche, le rapport des français aux policiers est quelque chose d’ambivalent. Parfois traités d'empêcheurs de vivre librement ou d’oppresseurs pénibles, la police reste pourtant une des dernières institutions respectées des habitants de notre patrie. Quelles que soient nos opinions.

Il n’empêche, au-delà des questions d’étiquettes et de manipulation et même si les chiffres parlent d’une très légère baisse des violences contre les forces de l’ordre, qu’il y a un vrai malaise dans la police. Un vrai. Loin des question politiciennes.  Au niveau des violences subies. Des matériaux parfois vétustes mis à disposition. Et puis de la pression.

La police est vue comme solution à tous les maux du pays. Ils doivent être partout. Tout le temps. Dans une période de crise et de terrorisme.  

Les policiers, ceux du terrain, sont confrontés au pire. A la misère dans une société atteinte de ce que certaines ONG nomment la pauvrophobie. A la violence. A la haine. Aux femmes battues et aux bébés dans les poubelles. Aux viols et aux meurtres. Aux émeutes et aux cocktails Molotov dans l’Essonne. Ou à Vénissieux. Pas étonnant qu’ils expriment un malaise.

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Romain Blachier

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Dietrich le 22/10/2016 à 19:02

""Les policiers, ceux du terrain, sont confrontés au pire. A la misère dans une société atteinte de ce que certaines ONG nomment la pauvrophobie. A la violence. A la haine. Aux femmes battues et aux bébés dans les poubelles. Aux viols et aux meurtres. Aux émeutes et aux cocktails Molotov dans l’Essonne. Ou à Vénissieux. Pas étonnant qu’ils expriment un malaise.""

OK. Il faut espérer que lors de leur formation, on leur explique tout cela et qu'il s'agit également d'un métier à risques afin d'éviter les surprises.
En fait, ils jouent le rôle "" d'éboueurs "" de la Société.
Par contre, pas top de défiler avec des capuches comme
... ( devinez) . Toutefois, quel que soit le parti politique au pouvoir de MLP à JLM, il aura besoin de la Police.

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