Pour qui vous voteriez aux élections présidentielles américaines ?
Bruno Gollnisch : Pour Ron Paul, qui a été le dernier candidat républicain à s’incliner aux primaires devant John McCain. En fait, c’est un libertarien, c’est-à-dire qu’il place la liberté comme principe absolu de vie. Je ne partage pas toutes ses idées, notamment en économie, mais il est pour le retrait américain de l’Irak. Donc ce n’est pas un défenseur de l’impérialisme américain.
Et si vous deviez choisir entre McCain et Obama ?
Je choisirais McCain, pour son expérience et ses positions plus conservatrices. Pourtant, mes amis américains qui partagent mes opinions sont paradoxalement plutôt en faveur d’Obama, parce qu’ils pensent que McCain trahira davantage l’électorat conservateur. Même si le choix de Sarah Palin les a réconfortés.
Ce que vous reprochez à Obama ?
Il a été mis sur orbite comme une icône du mondialisme. Sur les plans culturel, ethnique, spirituel... Car c’est le fils d’un Africain et d’une mère blanche, il a fait ses études en Indonésie... Alors que moi, je suis plutôt favorable à la défense des identités.
Allez, avouez que c’est aussi parce qu’il est noir !
Ce n’est pas le problème.
Vous seriez prêt à voter pour un noir comme président ?
Je préfère un bon président noir qu’un mauvais président blanc. Sans hésiter.
Même s’il a un père musulman ?
Si j’étais moi-même noir dans un pays musulman, ça ne me gênerait pas. Mais dans un pays européen de culture chrétienne, je préfère voter pour quelqu’un dont je me sens plus proche.
Mais Obama n’est pas musulman !
On ne sait pas. Son deuxième prénom, Hussein, est musulman, il a étudié dans une école coranique en Indonésie, il a fréquenté des musulmans extrémistes sulfureux... Encore une fois, ce qui me gêne, ce n’est pas qu’il ait un père kenyan, qu’il soit musulman, ou qu’il ait été élevé en Indonésie... Mais si j’étais américain, c’est l’ensemble qui me ferait voter pour un candidat un peu plus enraciné.
Vous vous êtes contrôlé tout au long de l’interview pour ne pas déraper ?
J’ai été élevé par des Japonais, donc j’ai un self-control absolu. Ce qui est une grande qualité pour diriger un parti, en particulier le mouvement national qui est persécuté sur tous les plans, politique, financier, judiciaire, médiatique...
Fini les dérapages ?
Je n’ai pas du tout le sentiment d’avoir déjà dérapé.