Le réveil du musée gallo-romain de Fourvière

Le réveil du musée gallo-romain de Fourvière
L'une des salles de Lugdunum - LyonMag

Le musée gallo-romain est en cours de réveil.

Traité de "bel endormi" par les équipes d’OnlyLyon chargées de valoriser les ressources touristiques de la Capitale des Gaules, un petit train de mesures en cours d’application doit permettre d’augmenter la fréquentation d’un musée qui n’a pas encore atteint ses 50 ans. Changer le jour de gratuité en premier dimanche de chaque mois a permis d’atteindre jusqu’à 1 000 visiteurs ce jour. La possibilité d’une entrée par le bas, directement depuis le théâtre romain qu’emprunte depuis cette année un bon tiers des 100 000 visiteurs de 2017 a également joué son rôle dans l’augmentation récente de la fréquentation.  Cette nouvelle entrée permet également d’entamer la visite par le haut, de suivre le parcours en lacet descendant des collections permanentes du musée et de sortir par l’entrée basse.

Le parcours des visiteurs va d’ailleurs être le grand enjeu des années à venir pour le musée gallo-romain qui disparait sous ce nom pour être intégré  - avec le fantastique Théâtre romain + l’Odéon -  sous la marque chapeau de "Lugdunum". L’enjeu est de parvenir à récupérer une partie supplémentaire du flot des touristes qui montent sur la colline pour admirer le Théâtre romain et qui aujourd’hui n’entrent pas dans le musée. Autre projet,  gigantesque celui-là : mieux mettre en valeur l’immense collection d’inscriptions que possède le musée et dont une partie est en train de déménager pour des locaux à Villeurbanne.

Actuellement les inscriptions latines gravées sur de la pierre sont d’un abord un peu difficile pour qui n’est pas agrégé de lettres classiques comme l’est -notamment - Gérard Collomb.  Au hasard de ses déambulations dans le musée, le visiteur tombera par exemple sur un carton "expliquant" le texte d’une inscription sur une base de statue (qui n’a pas été retrouvée) de l’incompréhensible façon suivante :  "Fulvius Gavius Petronius… parvient en 202 à la questure, jointe exceptionnellement à la curatèle de la colonie de Lugdunum,… et fut prêteur sans passer par le tribunat ou l’édilité". Hugues Savay-Gueraz, directeur du musée, reconnaît qu’il y a un travail considérable à mener pour mieux valoriser les centaines de textes gravés actuellement en possession du musée gallo-romain. Mais dans le court terme, l’heureux directeur a une botte secrète pour terminer brillamment son mandat.

Un retour de la barque pour 2018 ?

L’immense barque romaine de 5 mètres de large et de 15 mètres de long (originellement longue de plus de 27 mètres) retrouvée de part et d’autre du mur de confinement du parking Saint-Georges (Lyon 5) en 2003 pourrait prendre place au rez-de-chaussée du musée gallo-romain dès 2018. Le déménagement des réserves va libérer la place destinée à accueillir ce témoignage de l’habileté gallo-romaine sur le tumultueux Rhône (en latin : Rhodanus). Actuellement dans les locaux grenoblois de l’entreprise qui a assuré sa restauration (c’est-à-dire remplacer l’eau par de la résine, isoler le millier de clous en fer qui tenaient les planches attachées les unes aux autres, etc.), la barque est  prête, mais le musée gallo-romain ne l’est pas. Le fer des clous s’est diffusé dans le bois, se transformant au fil du temps en pyrite (sulfure de fer) qui par réaction avec l’humidité de l’air se transformerait en acide sulfurique destructeur de l’ensemble de la barque.

Pour empêcher ce mortifère processus, il faut contrôler l’humidité de la future pièce d’exposition de la barque en dessous de 30%. Le musée gallo-romain est actuellement à 50%. Comment faire? Les solutions possibles à ce dilemme devaient être présentées par un bureau d’étude spécialisé autour du 20 décembre dernier, mais la complexité a obligé ce dernier à repousser quelque peu ses recommandations. Faudra-t-il isoler la barque dans un gigantesque sarcophage de verre ? Quel que soit la réponse, les élus de la Métropole, et parmi eux Myriam Picot, vice-présidente à la culture, prendront leur décision tout début 2018. Ce sont eux qui portent le projet Lugdunum censé donner un second souffle au Musée gallo-romain. La barque gallo-romaine en est une étape essentielle.

@lemediapol

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2 commentaires
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Marc ANTOINE le 28/12/2017 à 18:10

Reconfigurer la scénographie du musée est lucide. Ce qui attire et renouvelle la venue des visiteurs, c'est la dynamique créative comme au MAC ou au MBA. Cette prise de conscience devrait aussi se porter sur l'amphithéâtre des 3 Gaules à la Croix-Rousse. Il n'a plus fait d'attention importante depuis les années 60 ! Encore faudrait-il dégager le dernier tiers sous la chaussée de la rue Lucien Sportisse, recommandée par Amable Audin archéologue sous le mandat du maire Louis Pradel !.

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polo69 le 26/12/2017 à 22:24

Cette embarcation ça sent la galère... romaine... . Les lyonnais vont devoir s’alléger de quelques sesterces

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