La SACVL présente Antiquaille-sur-Fourvière !

La SACVL présente Antiquaille-sur-Fourvière !

La Société Anonyme de Construction de la Ville de Lyon qui aménage, construit et gère son patrimoine, a présenté jeudi ses dernières réalisations inscrites dans le cadre du programme de reconversion de l’Hôpital de l’Antiquaille. Désaffecté depuis juin 2003, le site a pour ambition de recréer « un morceau de ville », à l’objectif « multifonctionnel. »

« Est-ce qu’il ne vont pas tout saccager ? » L’interrogation était de mise au moment du rachat du site par la SACVL en Octobre 2004, pour une somme de 7,1 millions d’euros. Et Gérard Collomb, accompagné mercredi par Michel Le Faou, président de la SACVL, pour la présentation du lieu, se plait visiblement à la rappeler. Esthétiquement, le site convainc. On respire, les volumes sont agréables, et le panorama est époustouflant. Le maire de Lyon l’assure, « c’est une des plus belles vue de Lyon. » Il l’avait déjà rappelé, lundi, en séance du Conseil municipal, au moment où l’ordre du jour atteignait la question du réaménagement du site de l’Antiquaille. Mercredi, place à sa découverte.



Des logements, des studios étudiants et Christian Têtedoie

La mixité des projets immobiliers est au coeur du projet. Au niveau du privé, un ensemble de 22 logements est déjà sorti de terre. Du T1 au T6, les lots sont déjà en cours de vente. En sous-sol, 36 stationnements assurent aux usagers automobiles leur autonomie. Crée par l'architecte Clément Vergely, l’ensemble est haut-de-gamme, avec ses terrasses privatives offrant une vue unique sur le lycée Saint-Just. Au final, ce sont 160 logements qui sont prévus sur le site. 74 logements étudiants occupent le bâtiment voisin : des studios équipés du confort ménager et avec toilettes et salles de bains personnelles. De plain-pied, les bureaux du CROUS sont installés. Cet ensemble dédié aux étudiant a pris le nom de Jean Meygret, en hommage à ce résistant du mouvement Combat déporté au camp de Dora et mort à 26 ans en 1945. L’histoire envahit les lieux, et c’est bien-là l’objectif. « Chaque fois que nous faisons un quartier nouveau, nous en préservons l’âme et le coeur » rappelle Collomb. Dans l’enfilade des deux bâtiments, c’est le restaurateur Christian Têtedoie, col tricolore qui investit le lieu. Le Testa d’Oca (tête d’oie en italien - NDLR) est une splendeur. Le restaurant est ouvert depuis avril 2010. Sa vue sur Lyon est unique. Trois niveaux, 944 m2 dont 200 m2 de terrasse, une pâtisserie et une cave. Le bâtiment, propriété de la SACVL, est loué au restaurateur par bail commercial.



Hôtel 4*, musée du Christianisme et une grande entreprise en prévision

A croire qu’il s’agit d’un impératif du cahier des charges de réhabilitation des anciens grands centres hospitaliers lyonnais. L’Antiquaille aura donc son hôtel grand luxe, comme l’Hôtel-Dieu. Le programme est en cours de vente, et les travaux devraient démarrer en 2011. Sur ce projet spécifique, la maîtrise d’ouvrage incombera à une société privée. Et les murs devraient être la propriété de la grande entreprise qu’attend le site. « Six à huit semaines » annonce Collomb pour rendre public cette dernière, et « avant la fin de l’année », assure Michel Le Faou, pour révéler l’enseigne hôtelière qui s’y installera. Concernant l’espace culturel dédié au Christianisme, il devrait voir le jour à la fin de l’année 2011, sur 980 m2. La maîtrise d’ouvrage revient à ECCLY. Il se situera sur le nord du site de l’Antiquaille et mettra en valeur le caveau de Saint-Pothin. La SACVL prendra à charge, pour garnir le lieu, le dépôt de fresques actuellement entreposées au musée de Saint-Romain en Gal. Le nord du site, initialement prévu pour accueillir deux niveaux de parkings en sous-soul et des bureaux, laissera finalement place à un parking de surface d’une dizaine de places. Au sud, deux bâtiments dont l’ancienne chaufferie, libéreront quelque 1 700 m2 de surface. Un projet de sept maisons de type « passive » est en cours d’étude, et Gérard Collomb assure qu’une enseigne de restauration rapide pourrait également s’y installer.



Debrousse sort de l’ornière, l’Hôtel-Dieu bientôt fixé

Cette présentation de l’Antiquaille a été, pour le maire de Lyon, l’occasion de faire le point sur les grands projets de réhabilitations des sites hospitaliers de Lyon. « Reconquérir les grands sites hospitaliers pour qu’ils recouvrent à nouveau une vocation sociale », voilà l’objectif de Collomb. Les sceptiques de l’Hôtel-Dieu grinceront peut-être des dents. Réponse le 1er octobre, quand le comité de pilotage du site rendra public le choix du projet de réhabilitation. Les avancées les plus notables sont à mettre au crédit du site de Debrousse. L’ensemble des service hospitalier ont suitté le lieu depuis 2008, transféré au HFME de Bron. La crise économique passant par là, le groupe promoteur Vinci minaudait pour racheter le site, propriété de l’Assistance Publique des Hopitaux de Paris depuis 1907. En avril 2009, il souhaitait revoir à la baisse son offre de 20,8 millions d’€, actée dans l’appel à projet, pour la ramener à 16 millions d’€. Gérard Collomb a annoncé que le protocole de vente a été signé en juillet, et que le permis de construire a été déposé. Le quartier résidentiel promis verra-t-il le jour ? Les anciens grands sites hospitaliers lyonnais sont en tout cas dans les clous.



L’Antiquaille se veut « emblématique », selon le terme de Le Faou, du nouveau souffle que veut prendre la SACVL. « La mer est moins forte, il ne reste plus que les clapotis » poétise Collomb, en référence aux différentes affaires qui ont secoué la société anonyme de construction de la ville de Lyon. Cette dernière a dépensé 17 millions d’€ pour l’acquisition et l’aménagement du site de l’Antiquaille, pour une somme globale de 50 à 60 millions d’€, partagée entre les différents partenaires privés, comprenant la réhabilitation et la construction de l’ensemble. En 2011, elle s’attellera aux projet « Les Jardins » dans le 7ème arrondissement, et à la barre Balmont à La Duchère. Pour 2013, elle promet de mettre les constructions énergétiques autonomes au centre de ses priorités. La machine semble lancée.

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3 commentaires
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chacha2 le 11/11/2016 à 19:05

La plaque en hommage aux victimes du personnel hospitalier des guerres 14/18 et 39/45 est en piteux état. En ce 11 novembre, la SACVL pourrait promettre et programmer la restauration de cette plaque. C'est scandaleux d'installer des commerces de luxe et de laisser ces monuments commémoratifs illisibles.

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C'est moi le 27/09/2010 à 22:09

Qui parle de portes palières métalliques. Se sont des portes en bois habillées de plaques d'aluminium anodisé. Toujours à critiquer. Faites-vous embaucher par la SACVL, vous aurez l'occasion de montrer vos talents.

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lyonnais le 17/09/2010 à 11:35

Mais vous l'avez déjà fait, César, oui vous l'avez déjà fait en ce qui concerne le bâtiment de la SACVL pour ce qui est des portes d'entrées. Osez mettre des portes métalliques en guise de porte d'entrée pour chaques appartements come si les gens allaient rentrés dans un hangar à bestiaux, surtout sur un site magnifique et classé par l'Unesco. Futé, non ça on le savait.

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