C’est cette semaine que le Conseil régional propose à ses élus l’étude de son budget 2012.
2,44 milliards d’euros, pour 785 millions d’euros d’investissement,
malgré un gel des dotations de l’Etat et la perte du levier fiscal de la
taxe professionnelle. Insuffisant pour Pierre Bérat. "Je
ne suis pas satisfait du budget 2012, explique-t-il. Il est présenté
comme étant volontaire et responsable. Nous pensons qu’il est
volontairement irresponsable", peste l’élu, qui porte un objectif beaucoup plus ambitieux pour Rhône-Alpes. "Compte
tenu de l’inefficacité de certaines dépenses régionales, nous allons
proposer une réduction de 1% du budget de fonctionnement, sur des
postes comme certaines coopération internationale qui ne sont pas
prioritaires et qui se traduisent par des déplacements des
vice-présidents. Sur des postes comme la démocratie participative où
l’on ne sait pas trop ce que l’on finance. Nous proposons également une
réduction des indemnités d’élus. Mis bout à bout c’est 15 millions
d’euros d’économisé", expose-t-il.
L’élu est également intervenu mardi au sujet de la future ligne à grande
vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL). Un itinéraire de
substitution au traditionnel Paris-Lyon, déjà saturé. Si la Région
concède que l’infrastructure est fondamentale pour l’aménagement du
territoire, elle ne veut pas mettre la main au portefeuille. "On parle
d’une liaison Lyon-Paris, dans un schéma européen de transport, dans ce
cas, les financements émanent de l’Etat et de l’Europe", rappelle Bérat.
Et si le projet n’a pas d’effectivité avant 20 ans, la question du
financement fait déjà débat. Même si le conseiller régional concède que
la collectivité locale pourrait toutefois faire un effort. "On parle de
la desserte de Saint-Etienne, qui pourrait être améliorée, les arrivées
de trains à Perrache également, précise-t-il. Il peut y avoir une petite
partie des projets qui puisse se faire grâce à un financement des
collectivités." Un investissement qualifié de "marginal" au regard du
coût global du projet, entre 11 et 14 milliards d’euros.
Plus surprenant dans ce projet, la desserte de Clermont s’efface
petit à petit au profit de celle de Roanne. "Dans les objectifs, il y a la desserte de Clermont. Même un itinéraire qui passe par
Roanne va améliorer la desserte de Clermont, et le temps de parcours
entre l’Auvergne et Paris. Il ne faut pas l’oublier. L’objectif, c’est
un Paris-Orléans-Clermont-Lyon, pour créer un itinéraire alternatif à la
ligne classique qui va être saturée. Ce n’est pas un projet
Paris-Clermont", recadre l’élu régional. Difficile pourtant de
comprendre pourquoi Roanne et pas Clermont. "Le temps de parcours est
fondamental pour nous Lyonnais. Ce projet vise à constituer un
itinéraire alternatif pertinent à l’actuelle ligne Lyon-Paris. Il faut
comprendre derrière ces mots qui si demain nous avons une saturation sur
la ligne classique, le Lyon-Paris risque de se faire par le POCL. Si
nous n’avons pas un temps de parcours performant, cela pourrait
desservir Lyon. Il faut viser un itinéraire qui permette un temps de
trajet d’une heure quarante-cinq. Par Roanne, c’est envisageable, par
Clermont, c’est plus long."
L’interview complète à retrouver en podcast sur LyonMag.com.
Clair et pertinent.
Signaler RépondreTrès bonne analyse de Pierre Bérat, un élu qui travaille efficacement et en toute discrétion... ca change des élus de gauche qui à la région ne pensent qu'à se montrer pour se fait élire sur un autre poste plus en vue et plus rentable surtout...
Signaler Répondre