François Turcas (CPME) : "L’entrepreneur doit faire le dos rond et attendre des jours meilleurs"

François Turcas (CPME) : "L’entrepreneur doit faire le dos rond et attendre des jours meilleurs"
François Turcas - LyonMag

En pleine épidémie de coronavirus, la situation est très inquiétante pour les entreprises lyonnaises. François Turcas, président de la CPME, est en première ligne pour recueillir les doléances des entrepreneurs.

LyonMag : Pour les entreprises, la France vit la crise la plus grave depuis des décennies. Des dizaines de milliers d'entrepreneurs ne savent pas où ils vont, pas plus que leurs centaines de milliers de salariés. Que vous disent vos adhérents ?

François Turcas : Ils sont inquiets bien entendu. Nous sortons déjà de périodes difficiles avec les gilets jaunes et les grèves à répétition...

Les gilets jaunes, ça risque de faire pâle figure à côté du coronavirus...

Je vous l'accorde. La prise de conscience après tous ces évènements fait qu'aujourd'hui, l'inquiétude est là.

Les entrepreneurs pensent d'abord à leurs salariés. Ensuite ils pensent à leur chiffre d'affaires, comment ils vont payer les gens et les fournisseurs. Le souci premier d'un chef d'entreprise, c'est de penser aux autres.

Que peut faire un chef d'entreprise sans revenu aujourd'hui ?

Il va faire le dos rond et attendre des jours meilleurs. S'il n'a plus d'argent, il trouvera la solidarité de sa famille, de ses amis, des fournisseurs. Il y a la bonne volonté des grands groupes de payer d'avance ou de soulager les trésoreries.

Combien de temps peut durer cette situation ?

On sait qu'on est partis pour au moins cinq semaines de difficultés. A la CPME, on a réuni le personnel pour déléguer le télétravail à la maison pour qu'il y ait le moins de personnes possibles avec le siège.

Les restaurants sont fermés depuis samedi soir. Il n'y a plus d'argent qui rentre et le personnel est au chômage technique. Le patron qui a un emprunt qui tombe en fin de mois, peut-il dire "je ne paye plus" ?

Oui car le gouvernement a mis en place plusieurs solutions comme celle de la BPI qui couvre 90% des crédits en cours. Il y a aussi le report des charges de l'URSAFF. Il y a quand même une solidarité qui est née, qui est réelle. Maintenant, il faut la mettre en place, la huiler un peu pour que tout le monde ait accès aux solutions proposées.

Avez-vous entendu parler de licenciements à cause du coronavirus ?

Non. Il y a du chômage partiel. Nous demandons aussi que l'on profite de ce chômage pour former les gens. On peut le faire par télétravail, vidéoconférence, etc.

Est-ce que l'on peut imaginer que cette crise nous amène à relocaliser certaines de nos productions ?

C'est la chose la plus optimiste que l'on peut obtenir demain. Qu'une partie en tout cas de nos produits pris aujourd'hui sur les marchés étrangers revienne et soit fabriquée en France.

Quid de l'export ?

Il y a eu une baisse considérable de plus de 50% des activités extérieures. On va continuer à exporter, les produits sont transportés, et on essaiera tant qu'on pourra le faire.

Vous êtes également consul de Russie. Quelles nouvelles avez-vous du pays ?

La Russie est moins touchée que nous aujourd'hui. Mais notre problème sera celui des Russes demain. En matière d'exportation, ils étaient déjà pénalisés par un embargo. Avec le coronavirus en plus, ce n'est pas facile.

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11 commentaires
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69.rg le 23/03/2020 à 08:00

Faire le dos rond : quand un entreprise n’a pas de fond de roulement, quant un gestionnaire non salarié (chef d’entreprise) n’a pas d’aides social (chômage ?) il pourra tenir un temps très limité Faire le dos rond après les gilets jeunes les grèves ... et après ce virus Les chefs d’entreprises s’épuisent à tenir l’économie de ce pays Et qui va payer ? Aujourd’hui nous parlons de report aucune aide pour les chefs d’entreprises Nous avons besoin de nos fédérations et syndicats !!!! Pour une fois !!!

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agents commerciaux le 18/03/2020 à 07:23

Tous les agents commerciaux affamés de l’immobilier vont enfin disparaître ! C’était prévisible car les agences n’ont plus de salariés ! Le nettoyage fera le plus grand bien à la profession !

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brol le 18/03/2020 à 05:22
Impressionnant a écrit le 17/03/2020 à 17h11

je ne vous conseille pas l'échange...pour moi c'est 0.

Les "salaires" diplômant à 700€, les retraites à 1000€ et moins, ce sont déjà les cas…...

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brol le 18/03/2020 à 05:19

Dans moins de 3 mois, on verra les statistiques des dépôts de bilan, licenciement, suicides !….

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turcas le 18/03/2020 à 00:38

J’espère qu’il va annuler les cotisations des adhérents mais la Cpme de Lyon doit payer ses commerciales qui démarchent les entreprises et ont des commissions comme dans les entreprises classiques alors qu’il s’agit apparemment d’un syndicat professionel !!

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MDR Yellow le 17/03/2020 à 19:57
Impressionnant a écrit le 17/03/2020 à 15h17

Tout le monde prendra sa part, mais pour les salariés ce sera tout de même moins difficile, car ils ont des filets de sécurité efficaces (chômage notamment). Vivre avec 84% de son salaire habituel pendant quelques semaines ou quelques mois n'est comme pas si difficile, d'autant qu'il y a quelques dépenses en moins (pour les déplacements notamment) Pour les entrepreneurs c'est beaucoup plus compliqué.

Certains pourront sortir ce qui ont mis à gauche avec les chantiers au black et les arrangements ( je connais la pelote )

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Impressionnant le 17/03/2020 à 17:11
Sakura a écrit le 17/03/2020 à 16h50

@ impressionnant, doute fort que soyez smicard pour penser qu on puisse vivre qu avec que 84 % d un smic. Pour info, je suis aide à domicile, le taux de chômage partiel ne sera que de 80 %. Donc si pour vous il est tout à fait possible de vivre avec 80 % de son salaire, suggère qu on échange.

je ne vous conseille pas l'échange...pour moi c'est 0.

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brax le 17/03/2020 à 17:02

Certaines entreprises pourront faire le dos rond, d'autres ont déjà le dos au mur.

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Sakura le 17/03/2020 à 16:50
Impressionnant a écrit le 17/03/2020 à 15h17

Tout le monde prendra sa part, mais pour les salariés ce sera tout de même moins difficile, car ils ont des filets de sécurité efficaces (chômage notamment). Vivre avec 84% de son salaire habituel pendant quelques semaines ou quelques mois n'est comme pas si difficile, d'autant qu'il y a quelques dépenses en moins (pour les déplacements notamment) Pour les entrepreneurs c'est beaucoup plus compliqué.

@ impressionnant, doute fort que soyez smicard pour penser qu on puisse vivre qu avec que 84 % d un smic. Pour info, je suis aide à domicile, le taux de chômage partiel ne sera que de 80 %. Donc si pour vous il est tout à fait possible de vivre avec 80 % de son salaire, suggère qu on échange.

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Impressionnant le 17/03/2020 à 15:17
Sakura a écrit le 17/03/2020 à 14h31

Comme bon nombre de salariés, qui ne savent pas si ils vont avoir un salaire à la fin du mois, si ils vont garder leur taf. Perso, je fais aussi le dos rond, cat ne sais pas si je vais être mis en chômage partiel ou licencié, si le mois prochain je vais pouvoir payer mon loyer, mes factures etc. Et faut arrêter avec le chômage partiel, pour certain cela couvrira le loyer et les factures, mais quid de l alimentaire.. Car les 20 % de salaire en moins pour certains, reprennent pour bon nombre leur budget alimentaire.

Tout le monde prendra sa part, mais pour les salariés ce sera tout de même moins difficile, car ils ont des filets de sécurité efficaces (chômage notamment). Vivre avec 84% de son salaire habituel pendant quelques semaines ou quelques mois n'est comme pas si difficile, d'autant qu'il y a quelques dépenses en moins (pour les déplacements notamment) Pour les entrepreneurs c'est beaucoup plus compliqué.

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Sakura le 17/03/2020 à 14:31

Comme bon nombre de salariés, qui ne savent pas si ils vont avoir un salaire à la fin du mois, si ils vont garder leur taf. Perso, je fais aussi le dos rond, cat ne sais pas si je vais être mis en chômage partiel ou licencié, si le mois prochain je vais pouvoir payer mon loyer, mes factures etc. Et faut arrêter avec le chômage partiel, pour certain cela couvrira le loyer et les factures, mais quid de l alimentaire.. Car les 20 % de salaire en moins pour certains, reprennent pour bon nombre leur budget alimentaire.

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