Le lyonnais Descroix-Vernier: les billets de la discorde

Le lyonnais Descroix-Vernier: les billets de la discorde

C’est le couac du week-end. A Paris, la société Rentabiliweb, autorisation de la police acquise, devait distribuer 50 000 euros en petites coupures pour promouvoir son entité web Mailorama. Une opération de street-marketing unique en France. Ce sont quelques 7000 personnes qui se sont retrouvées, samedi à 14h, sur le Champ de Mars pour recueillir la manne financière. Résultat : pas de distribution de cash et des échauffourées. Et derrière Rentabiliweb se cache un Lyonnais, Jean-Baptiste Descroix-Vernier (JBVD). Portrait.

JBDV, c’est d’abord l’histoire d’une réussite personnelle singulière. Né à Lyon, ses premières années ne se passent pas sous les meilleures auspices. «J’ai grandi dans la banlieue lyonnaise où j’étais le seul blanc» confie-t’il. Porteur d’une foi sincère, JBVD semble plutôt attiré par la prêtrise : «Je suis resté très croyant, et cela reste une force pour moi». S’il en tire aujourd’hui une force et une sérénité quasi-contemplative, JBVD opte pour une voie bien différente. Diplômé en droit, il débute sa carrière comme avocat d'Affaires à Lyon. Et malgré un certain succès, il décide, au début des années 2000, de se lancer dans le numérique. Après une première expérience dans la presse puis une seconde chez Newtech, il crée dès 2001 le groupe Rentabiliweb, l'un des champions français de l'internet et de la "monétisation d'audience".

Et JBVD est à l’image de ses expériences : protéiforme. Sa société Rentabiliweb est déclarée en Belgique, et emploie des personnes en France, en Russie, en Roumanie et en Bulgarie. L’homme, lui, vit à Amsterdam, sur une péniche. Un côté insaisissable et décalé qu’il cultive aussi à travers son look. Les kilts ne lui sont pas étrangers, et il porte des dreadlocks. Mais se fier uniquement à son apparence singulière serait mal connaître le sérieux de l’homme. Fin 2006, sa société entre sur la marché boursier. Dans la foulée, le concept de sa société, qui revient à faire dépenser les internautes en les incitant à appeler des numéros surtaxés, séduit les plus grand. Stéphane Courbit, actuel PDG de Banijay, possède 10,4% du capital. Bernard Arnault, grand patron de LVMH, possède lui 6,3% de Rentabiliweb. Aussi, deux des administrateurs de la société ne sont autres que Jean-Marie Messier et Alain Madelin.

JBVD, aujourd’hui 407ème fortune de France (selon le magazine Challenge, il pèse quelques 57 millions d’euros), doit aujourd’hui faire face à la polémique intervenue ce week-end à Paris pour le lancement de son entité web Mailorama. Et n’a pas tardé à répliquer dans un communiqué : « C'est à la suite d'un changement d'avis de la préfecture, et à la demande expresse des services de police, que Rentabiliweb a décidé d'annuler une opération qui avait été, de son côté, montée avec toutes les précautions, toutes les garanties de bon déroulement et tout l'esprit de responsabilité requis en pareilles circonstances. » La responsabilité de la préfecture qu’il engage clairement, reste à déterminer. Alors, manque de communication, panique de dernière minute des autorités face à une foule trop nombreuse venu se masser au Champ de Mars ? Tout a été fait dans les règles du côté de Rentabiliweb : « La direction de Rentabiliweb rappelle que sa filiale Maillorama avait reçu l'autorisation formelle et écrite d'organiser la manifestation […] au lieu même fixé par la préfecture de police. Sans cette autorisation, sans l'accord expressément notifié par les autorités de police, sans l'assurance expressément donnée que toutes les mesures seraient prises pour qu'il ne soit pas porté atteinte à l'ordre public, Rentabiliweb n'aurait pas pris l'initiative de ce cashback sympathique, convivial et bon enfant. » Une responsabilité que JBVD ne souhaite pas porter, des initiatives du même type ayant déjà eu lieu à New-York, sans la finalité tragique qu’a connu celle de Paris ce week-end.

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2 commentaires
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Alain M le 16/11/2009 à 17:08

Il est bien dommage que la France bride ces jeunes talents. Comment voulez-vous encourager les initiatives avec toute cette bureaucratie contre-productive. Il est vrai que dans notre France d'assistés nous préférons l'immobilisme.

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Pierrot le 16/11/2009 à 16:53

J'étais au champ de mars. je pense que si la police n'avait pas demandé l'annulation, il n'y aura pas eu ce type de débordement. Les annulations de dernière minutes, ça n'apporte rien que de la violence (cf match marseille paris annulé a la dernière minute)

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