Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé la dissolution de Lyon Populaire et la Jeune Garde suite au conseil des ministres qui s'est tenu dans la matinée.
Le pensionnaire de la place Beauvau s'en "félicite" sur ses réseaux sociaux, avec la mention "Ne rien laisser passer".
Née dans le sillage des violences de l'ultradroite, la Jeune Garde antifasciste était jusqu'à récemment dirigée par l'actuel député lyonnais du Vaucluse, Raphaël Arnault.
Fondée à Lyon en 2018 dans un contexte de tensions croissantes avec les groupuscules identitaires, la Jeune Garde se présente comme un rempart contre l’extrême droite et l'ultradroite.
Le groupe, qui a gagné en visibilité lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, défend une stratégie d’autodéfense assumée. "On a décidé de s’engager politiquement contre les fascistes et l’extrême droite. À Lyon, ça passe forcément par se faire agresser physiquement, que ce soit lors de manifestations, de conférences, de meetings", nous expliquait il y a quelques semaines son nouveau porte-parole lyonnais Zine-Eddine Messaoudi.
Condamnations et mises en examen
Auprès de notre rédaction, le ministre de l’Intérieur avait affirmé, le 14 mai dernier, avoir engagé cette dissolution pour repousser cette même violence commise par les trois groupuscules visés : "Je ne trie pas la violence. Une ultragauche qui prétend combattre le fascisme avec des méthodes de fascisme. Je combats la violence pour l’ordre public, pour la tranquillité des Français, qu’elle vienne de l’ultradroite ou de l’ultragauche (...) Je ne tolérerai aucune forme de violence, aucun propos antisémite".
Outre les affrontements, son "vrai" travail se base sur des tractages, de l'implantation dans les quartiers et des vidéos de prévention contre l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Mais la réalité semble être bien différente.
En août 2020, Hamma Alhousseini, membre de la Jeune Garde, avait été condamné pour une agression survenue dans un bar du Vieux Lyon. Il a également été visé par une enquête pour apologie du terrorisme, après avoir relayé sur les réseaux sociaux des messages de soutien au groupe djihadiste Boko Haram, ainsi que des propos pouvant être interprétés comme une approbation de l’assassinat de Samuel Paty.
Au mois de juillet dernier, huit militants avaient été mis en examen pour des agressions antisémites dans le métro parisien sur un adolescent de 15 ans.
"On compte construire une défense solide avec notre avocat. On fera recours au Conseil d’État, parce qu’il nous faut une décision juridique et non politique. La lutte contre le fascisme continuera, même en cas de dissolution", nous précisait Zine-Eddine Messaoudi. Le groupe d’ultragauche compte se battre jusqu’au bout. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas avec les mains.
Quand des néo-nazis défilent dans Paris, vous ne réagissez pas.
— Anaïs Belouassa Cherifi (@BelouassaAnais) June 12, 2025
Quand c'est pour cibler et dissoudre un collectif antifasciste de lutte contre l'extrême droite, vous vous réjouissez dans la minute.
L'extrème droite a un beau porte-parole au ministère. Soutien à la Jeune Garde !
Lyon Populaire, la cible opposée du ministère de l’Intérieur
Créé en 2019, le groupuscule d’ultradroite Lyon Populaire est, lui aussi, dissous, un an après la procédure similaire engagée contre Les Remparts. Le ministère de l’Intérieur reproche à cette organisation de causer des troubles à l’ordre public, en plus de diffuser des idéologies racistes, homophobes, xénophobes et antisémites. Elle "exalte la collaboration avec l’Allemagne nazie", peut-on lire dans une lettre adressée au dirigeant de Lyon Populaire, le 28 avril dernier.

Le mouvement néofasciste multiplie depuis six ans des agressions et des attaques dans les rues de Lyon et aux alentours. Son fondateur, Eliot Bertin, est même passé par la case prison après avoir été mis en examen pour avoir participé à l'attaque d'une conférence sur la Palestine dans le quartier de Saint-Georges (Lyon 2e), en novembre 2023.
Lyon Populaire, tout comme la Jeune Garde, illustre la montée des tensions entre l’État et les mouvements autonomes.
une raclure haineuse en moins
Signaler RépondreIl était temps !
Signaler RépondreC'est une bonne chose que la Jeune Garde soit dissoute, ce sont des fachos, ils n'ont rien à envier aux SS.
Signaler Répondredonc on va pouvoir leur coller des baffes lorsqu'ils collent leur stickers et nous e....
Signaler Répondret sur les marchés comme à J.Mace ?
C'est quand tu vois ce gars sur la photo qui est devenu député, tu te dis que la France est très très malade !
Signaler RépondreExcellente nouvelle!
Signaler Répondre