Lyon Mag : Comment s’est passé la remise en route de la plateforme ?
Yannick Aillerie : La mise en route, depuis lundi soir, 20h, a été délicate. C’est toujours une opération délicate de faire redémarrer un aéroport. Nous nous sommes organisé en cellule de crise, dans laquelle nous retrouvons l’ensemble des administrations, des compagnies aériennes et les aéroports de Lyon. Nous essayons de coordonner les décisions à prendre pour remettre en route le plus rapidement possible. Concrètement, nous avons traité depuis mardi matin 16 vols à l’arrivée et 25 au départ. Nous arriverons à la fin de la journée à traiter environ 33% du trafic prévu initialement pour cette journée. Cela correspond à 120 vols.
Pour les prochains jours, faut-il s’attendre à un trafic similaire, ou cela va-t-il monter en puissance ?
J’espère que ça va monter en puissance, surtout pour les passagers bloqués qui attendent dans les aéroports. Nous faisons tout pour mettre en oeuvre le dispositif le plus efficace possible pour accueillir et faire décoller le maximum d’avions. Ceci dit, ce sont des couloirs aériens qui nous permettent de réaliser notre trafic, avec des capacités qui sont inférieures aux capacités initiales. Nous ne sommes pas complètement réouvert au trafic aérien, et nos capacités sont réduites.
Tout se passe bien à l’intérieur de l’aéroport avec les passagers ?
C’est vrai que quand nous avons fermé samedi matin, nous avons énormément travaillés en cellule de crise avec les tour-opérators et les compagnies aériennes. Les médias ont énormément relayé le message, pour indiquer aux passagers de retourner chez eux, et de rappeler leur compagnie avant de revenir sur la plate forme. C’est vrai que sur Lyon, cela a été très efficace. Collectivement, il y a eu un gros travail de réalisé. On s’est rapidement retrouvé, samedi après-midi vers 16h, avec très peu de passagers sur la plateforme.
Mardi, les passagers sont venus car ils savaient qu’ils allaient avoir un vol ?
Tout à fait. Progressivement, quand les compagnies et les tour-operators relancent et reprogramment leurs vols, ils reprennent contact avec leurs passagers qui peuvent se diriger vers l’aéroport.
Comment se remettent en place les réapprovisionnement en kérosène, ou les services de sécurité ?
Par rapport aux services de sécurité et sureté, nous avons aujourd’hui un effectif normal pour faire fonctionner une journée classique. Ce qui est le plus délicat, c’est que nous avions plus de cinquante appareils stationnés sur notre plateforme, et qu’il faut remettre en ligne ces avions, reprogrammer l’ensemble des équipages. C’est assez compliqué pour les compagnies, et cela prend du temps.
Le retour à la normale complet peut, à votre avis, intervenir dans combien de temps ?
Nous faisons le maximum pour être prêts, et pouvoir remonter en puissance. C’est à dire avoir un retour à la normale et optimal dans quelques jours. Ceci dit, nous savons que la situation est en train d’évoluer et évolue heure après heure du côté du volcan. On s’attend à tout.
Y a-t-il une possibilité d’arrêter l’aéroport si le nuage reprend de plus belle ?
Oui. En fonction de l’évolution du nuage, il se pourrait que la direction générale de l’aviation civile décide de refermer certaines plateformes. c’est ce que l’on peut voir sur certains espaces aériens européens.
En attendant peut être une décision dans ce sens, vous faites le maximum ?
Nous faisons le maximum, nous optimisons nos opérations, et nous nous tenons prêts.