Atoubus, ces heures qui changent tout

Atoubus, ces heures qui changent tout
Depuis le dépot de Vaise, la valse des bus débute. Entre 4h30 et 7h, 197 bus quitteront le site pour rejoindre la route - LyonMag

Le nouveau réseau de surface des transports en commun lyonnais est entré en fonction lundi. Entre 5h30 et 7h30, ce sont 870 bus, aux itinéraires modifiés, qui sont sortis des onze dépôts lyonnais. L’aboutissement d’un projet majeur, lancé il y a trois ans par le Sytral, autorité organisatrice des transports en commun lyonnais, et de son délégataire Kéolis. Lyon Mag a suivi lundi, dès potron-minet, la valse des machines et des hommes au sortir de trois dépôts de bus lyonnais.

Lundi matin, au dépôt Alsace des TCL, Le C2 et le C5 s'apprêtent à rejoindre le nouveau réseau de surface des TCL, baptisé Atoubus - LyonMag
Lundi matin, au dépôt Alsace des TCL, Le C2 et le C5 s'apprêtent à rejoindre le nouveau réseau de surface des TCL, baptisé Atoubus - LyonMag

« Il y aura sans doute des difficultés au niveau de la mise en route, on va un peu dans l’inconnu. » Les propos de Youssef peuvent paraître alarmistes. Particulièrement quand ce dernier, chauffeur de la ligne 89, s’apprête à prendre son service. Il est un peu plus de 6h au dépôt de Vaise, et le ballet des bus à déjà débuté depuis près d’une heure. « Mais croyez-moi, Atoubus, c’est une bonne chose », se reprend tout sourire le conducteur. Ne pensez pas que Youssef traine les pieds. Il expérimente seulement le trac des grandes premières. Car en trente ans, la carte des bus lyonnais n’avait pas franchement changé. Pas du tout au tout. Pas comme cela. C’est d’ailleurs une première en Europe pour une agglomération de cette taille.
Un réseau de surface recalibré autour de 26 lignes majeures (identifiables au «C» précédant leur numéro), maillant à dessein un territoire désormais pensé au niveau de son agglomération. Un passage de « l’étoile » (un réseau centralisé avec des arborescences périphériques) à « la toile » (un réseau structuré via des lignes de surface fortes, s’appuyant sur l’interconnexion avec les transports lourds déjà existants), selon la formule consacrée, utilisée à l’envi par le président du Grand Lyon Gérard Collomb et le président du Sytral Bernard Rivalta. En appui, 71 lignes complémentaires et 35 lignes spécifiques.

« Ca va être la galère »

Un peu plus tôt dans la nuit, c’est au dépôt d’Alsace (6e) qu’on essuyait les plâtres. Il est 4h15 quand Michelle Vullien, élue au Sytral et Philippe Jacquesson, président de Kéolis, remettent symboliquement deux cadeaux aux deux premiers chauffeurs sortant du dépôt. A 4h22 très exactement, Gilles, au volant du nouveau C2 qui relie la Part-Dieu à Rillieux, quitte le site. Atoubus est en route. Comme pour la foire de Lyon et les grands évènements, deux petits drapeaux tricolores flottent à l’avant du bus. « Une initiative des chauffeurs », assure Rivalta.
5 heures du matin. C’est l’heure de pointe au dépôt des Pins, situé avenue Lacassagne (3e). Devant la salle des prises de service, Sabeur, dix ans de conduite dans le rétroviseur, fait la moue. Seul devant le nouveau plan des bus lyonnais, il révise le nouvel itinéraire de sa ligne, la désormais nommée C26. « Ca va être la galère, peste-t-il. On ne connait pas forcément tous les nouveaux numéros. Cela va être un bordel pour expliquer aux gens par où passer et eux ne vont pas s’y retrouver, prévoit-il. Pendant quinze jours, cela devrait être le bordel », insiste-t-il. Aux grilles du dépôt, le discours  de Michelle Vullien n’est pas très différent de celui du chauffeur. « 80% des gens seront satisfait par ces changements, 20% le seront moins, dont 10% sans doute très mécontents, explique-t-elle. Il faudra sans doute trois à six mois d’adaptation pour prendre ses repères. » L’élue confirme que des modifications, « marginales », précise-t-elle, pourront encore être faite en fonction des observations effectuées sur le terrain.

1800 appels attendus sur la ligne Allo TCL lundi

Du côté des usagers, il flottait encore comme un parfum de vacances. Particulièrement du côté du centre intermodal de Gorge de Loup. A 7h, peu de monde. Les quelques travailleurs rejoignaient mécaniquement le métro D ou leur arrêt de bus. Sans ciller. A 8h, du côté de la Part-Dieu, la gare déverse son flux de travailleurs pendulaires jusqu’au centre multimodal. Alors si les têtes cherchent effectivement les numéros habituels des bus, il ne faut pas longtemps pour aux voyageurs pour s’adapter à la nouvelle nomenclature. « Je prends mon bus à Part-Dieu comme d’habitude, explique Fabienne. Il a changé de nom. Je prends désormais le C 25 à la place du 53. » 470 agents d’information sont présents sur le réseau depuis le 24 août jusqu’au 10 septembre, pour guider les voyageurs. Et si tous les usagers ne sont pas arrangeants comme Fabienne, la plupart de ceux qui sollicitent les moyens d’informations du Sytral ne semblent pas perdus pour autant. « La plupart des gens nous appellent pour se faire confirmer un horaire, un itinéraire ou le changement de numéro de leur ligne habituelle, confirme Laurence Soria, la responsable d’Allo TCL. Habituellement, nous recevons un à deux appels entre 5h et 6h du matin. Ce lundi, sur ce même créneau, nous en avons déjà reçu 17, s’amuse-t-elle. Et alors que nous recevons habituellement 800 appels par jour, nous en attendons entre 1500 et 1800 aujourd’hui. » Des usagers visiblement au fait de ces changement, il est toutefois amusant de constater que lundi, ces sont plus les chauffeurs qui succombent au trac. Ce malgré leur professionnalisme « Nous avons très peu de conducteurs en difficulté ce lundi matin, confie depuis le PC sécurité de Kéolis Laurent Sénigout, aux alentours de 8h. La plupart ont tourné ce week-end en véhicule personnel pour repérer les itinéraires. » Et pourtant. « Un seul conducteur s’est perdu ce matin, continue le directeur d’exploitation, un peu moqueur. Sur la ligne 46. Il a tourné du mauvais côté. »

X

Tags :

atoubus

7 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
cerise le 09/09/2011 à 09:24

Boh perso la plupart des lignes que je prenais sont désormais hachées en plusieurs correspondances...ça ne m'arrange guère, les risques de retard sont plus grands, et je pense aux gens âgés, aux dames avec bébés etc...S'il faut changer 3x de bus plus compliqué.
Sans compter que j'en ai marre de payer en voyant chaque jour des dizaines de gens frauder...

Signaler Répondre

avatar
sissi le 31/08/2011 à 10:47

suis en recherche d'un plan bus pour arriver au lycee diderot
et vingt mn apres je l'ai tjs pas?????????????

Signaler Répondre

avatar
TCLman le 30/08/2011 à 18:06

Les berlines avec chauffeur font-elles partie du plan Autobus ?
Je ne les vois pas indiqué sur la carte et les plans.

Signaler Répondre

avatar
Constator le 30/08/2011 à 09:04

Ils me font rire ces élus qui vantent les transports en commun qu'ils ne prennent jamais.
C'est bon pour les autres, pas pour eux.

Signaler Répondre

avatar
Jacquot le 29/08/2011 à 21:09

bravo Bravo aux 2 commentaires. Heureusement qu'il y en a qui comprennent tout.

Signaler Répondre

avatar
lyonnais le 29/08/2011 à 16:38

Si le 53 est une ligne forte, il ne pouvait pas garder le N° 53, il ne pouvait pas tout simplement garder se chiffre et mettre le C devant??

A mais c'est vrai ils se la pettent le Gégé (césar) Collomb et l'autre Rivalta. Ils veulent paraître plus grand qu'ils le sont !!

Signaler Répondre

avatar
foufou69 le 29/08/2011 à 16:11

Ca me fait penser qu'il faut que je résilie ma carte TCL !
Trop cher pour des bétaillères !

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.