Lundi matin, au dépôt Alsace des TCL, Le C2 et le C5 s'apprêtent à rejoindre le nouveau réseau de surface des TCL, baptisé Atoubus - LyonMag
« Il y aura sans doute des difficultés au niveau de la mise en route, on
va un peu dans l’inconnu. » Les propos de Youssef peuvent paraître
alarmistes. Particulièrement quand ce dernier, chauffeur de la ligne 89,
s’apprête à prendre son service. Il est un peu plus de 6h au dépôt de
Vaise, et le ballet des bus à déjà débuté depuis près d’une heure. «
Mais croyez-moi, Atoubus, c’est une bonne chose », se reprend tout
sourire le conducteur. Ne pensez pas que Youssef traine les pieds. Il
expérimente seulement le trac des grandes premières. Car en trente ans,
la carte des bus lyonnais n’avait pas franchement changé. Pas du tout au
tout. Pas comme cela. C’est d’ailleurs une première en Europe pour une
agglomération de cette taille.
Un réseau de surface recalibré autour de 26 lignes majeures
(identifiables au «C» précédant leur numéro), maillant à dessein un
territoire désormais pensé au niveau de son agglomération. Un passage de
« l’étoile » (un réseau centralisé avec des arborescences
périphériques) à « la toile » (un réseau structuré via des lignes de
surface fortes, s’appuyant sur l’interconnexion avec les transports
lourds déjà existants), selon la formule consacrée, utilisée à l’envi
par le président du Grand Lyon Gérard Collomb et le président du Sytral
Bernard Rivalta. En appui, 71 lignes complémentaires et 35 lignes
spécifiques.
« Ca va être la galère »
Un peu plus tôt dans la nuit, c’est au dépôt d’Alsace (6e) qu’on
essuyait les plâtres. Il est 4h15 quand Michelle Vullien, élue au
Sytral et Philippe Jacquesson, président de Kéolis, remettent
symboliquement deux cadeaux aux deux premiers chauffeurs sortant du
dépôt. A 4h22 très exactement, Gilles, au volant du nouveau C2 qui relie la Part-Dieu à
Rillieux, quitte le site. Atoubus est en route. Comme pour la foire de
Lyon et les grands évènements, deux petits drapeaux tricolores flottent à
l’avant du bus. « Une initiative des chauffeurs », assure Rivalta.
5 heures du matin. C’est l’heure de pointe au dépôt des Pins, situé
avenue Lacassagne (3e). Devant la salle des prises de service, Sabeur,
dix ans de conduite dans le rétroviseur, fait la moue. Seul devant le
nouveau plan des bus lyonnais, il révise le nouvel itinéraire de sa
ligne, la désormais nommée C26. « Ca va être la galère, peste-t-il. On
ne connait pas forcément tous les nouveaux numéros. Cela va être un
bordel pour expliquer aux gens par où passer et eux ne vont pas s’y retrouver, prévoit-il. Pendant quinze jours,
cela devrait être le bordel », insiste-t-il. Aux grilles du dépôt, le
discours de Michelle Vullien n’est pas très différent de celui du
chauffeur. « 80% des gens seront satisfait par ces changements, 20% le
seront moins, dont 10% sans doute très mécontents, explique-t-elle. Il
faudra sans doute trois à six mois d’adaptation pour prendre ses
repères. » L’élue confirme que des modifications, « marginales »,
précise-t-elle, pourront encore être faite en fonction des observations
effectuées sur le terrain.
1800 appels attendus sur la ligne Allo TCL lundi
Du côté des usagers, il flottait encore comme un parfum de vacances.
Particulièrement du côté du centre intermodal de Gorge de Loup. A 7h,
peu de monde. Les quelques travailleurs rejoignaient mécaniquement le
métro D ou leur arrêt de bus. Sans ciller. A 8h, du côté de la
Part-Dieu, la gare déverse son flux de travailleurs pendulaires jusqu’au
centre multimodal. Alors si les têtes cherchent effectivement les
numéros habituels des bus, il ne faut pas longtemps pour aux voyageurs
pour s’adapter à la nouvelle nomenclature. « Je prends mon bus à
Part-Dieu comme d’habitude, explique Fabienne. Il a changé de nom. Je
prends désormais le C 25 à la place du 53. » 470 agents d’information
sont présents sur le réseau depuis le 24 août jusqu’au 10 septembre,
pour guider les voyageurs. Et si tous les usagers ne sont pas
arrangeants comme Fabienne, la plupart de ceux qui sollicitent les
moyens d’informations du Sytral ne semblent pas perdus pour autant. « La
plupart des gens nous appellent pour se faire confirmer un horaire, un
itinéraire ou le changement de numéro de leur ligne habituelle, confirme
Laurence Soria, la responsable d’Allo TCL. Habituellement, nous
recevons un à deux appels entre 5h et 6h du matin. Ce lundi, sur ce même
créneau, nous en avons déjà reçu 17, s’amuse-t-elle. Et alors que nous
recevons habituellement 800 appels par jour, nous en attendons entre
1500 et 1800 aujourd’hui. » Des usagers visiblement au fait de ces
changement, il est toutefois amusant de constater que lundi, ces sont
plus les chauffeurs qui succombent au trac. Ce malgré leur
professionnalisme « Nous avons très peu de conducteurs en difficulté ce
lundi matin, confie depuis le PC sécurité de Kéolis Laurent Sénigout,
aux alentours de 8h. La plupart ont tourné ce week-end en véhicule
personnel pour repérer les itinéraires. » Et pourtant. « Un seul
conducteur s’est perdu ce matin, continue le directeur d’exploitation, un peu moqueur. Sur la ligne 46. Il a tourné du mauvais côté. »
Commentaires 7
Déposé le 09/09/2011 à 09h24
Par cerise Citer
Sans compter que j'en ai marre de payer en voyant chaque jour des dizaines de gens frauder...
Déposé le 31/08/2011 à 10h47
Par sissi Citer
et vingt mn apres je l'ai tjs pas?????????????
Déposé le 30/08/2011 à 18h06
Par TCLman Citer
Je ne les vois pas indiqué sur la carte et les plans.
Déposé le 30/08/2011 à 09h04
Par Constator Citer
C'est bon pour les autres, pas pour eux.
Déposé le 29/08/2011 à 21h09
Par Jacquot Citer
Déposé le 29/08/2011 à 16h38
Par lyonnais Citer
A mais c'est vrai ils se la pettent le Gégé (césar) Collomb et l'autre Rivalta. Ils veulent paraître plus grand qu'ils le sont !!
Déposé le 29/08/2011 à 16h11
Par foufou69 Citer
Trop cher pour des bétaillères !