« Les Lyonnais »

« Les Lyonnais »
Eric Pelet

La réalité a dépassé la fiction.

Une semaine après l’avant-première du dernier film d’Olivier Marchal Les Lyonnais, consacré au gang du même nom, qui marqua une des pages les plus fortes du grand banditisme de notre ville, l’actualité produit une affaire retentissante qui marquera notre cité pour de nombreuses années. Les conséquences de la chute du numéro 2 de la PJ, Michel Neyret, sont encore difficiles à prévoir tant ce dossier risque d’ébranler les fondements de l’institution policière mais aussi certains cénacles lyonnais qui fréquentaient assidûment le flic déchu.

Les premiers éléments de procédure évoquent une affaire similaire et sulfureuse, qui défraya la chronique du Lyon de l’année 1975, avec l’arrestation du commissaire Tonnot, policier qui avait également franchi cette ligne, parfois ténue, qui sépare certains représentants de la loi de ceux de la pègre, personnages contrastés qui semblent parfois interchangeables à force de se côtoyer. La nuit, tous les chats sont gris, et les tentations sont grandes de glisser de l’autre côté, au risque de définitivement s’égarer. Les films d’Olivier Marchal ont toujours joué sur cette confusion, sur le caractère ambivalent du flic qui développe un mimétisme avec ses clients voyous. Le metteur en scène, dont la ressemblance physique avec Michel Neyret est par ailleurs étonnante, s’était d’ailleurs inspiré de l’allure et de la personnalité de ce dernier pour composer le personnage du commissaire qui traque Momon Vidal dans ce film, très efficace, qui sortira le 30 novembre prochain.

Loin des destinées de tragédie grecque que Marchal offre toujours à ses héros, la réalité de cette affaire sera, à n’en pas douter, beaucoup moins reluisante que la fiction qui pourra peut-être, plus tard, en être tirée.
Avant même d’en connaître les véritables développements et sans oublier le respect de la présomption d’innocence, le séisme causé par l’arrestation de Michel Neyret laisse un sentiment de gâchis. Tant au plan de sa personne que de sa corporation.

Si les faits sont avérés, le modèle que représentait celui que l’on présentait comme un « super flic » vaudra contre-exemple et démotivera certainement les services de police lyonnais spécialisés dans la lutte contre la criminalité. Une atmosphère de suspicion généralisée risque de contaminer l’hôtel de police, au bénéfice des réseaux de trafiquants qui, selon les premiers éléments, ne sont pas étrangers aux fuites ayant entraîné l’enquête diligentée par la police des polices. A l’heure où Lyon accueille la troisième édition de son festival de cinéma, les Lyonnais se seraient dispensés de vivre ce mauvais film.

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7 commentaires
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toctoc le 07/10/2011 à 17:49

et les juges ds tout ca, jamais inquiétés ? pas un seul qui vole pas un seul qui picole pas un seul qui frappe sa femme ou ses gosses maintenant je vais ds les tribunaux le dimanche matin plus ds les églises avec ts ces curés pédophiles qui picolent le vin de messe qui font des gosses a des femmes mariées.Pour moi Dieu c'est le président de la cour de cass. les apôtres les présidents de tribunaux et les enfants de choeur les avocats

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Lyonsot le 05/10/2011 à 11:04

A Lyon, c'est la technique de la barbichette du citoyen par le journaliste en pasant par le magistrat jusqu'à l'élu.

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette,
Le premier qui dénonce aura un procès.

Il n'a jamais été divulgué par exemple les sources publiques directes et indirectes des revenus de maitresses reconnues (polygamie) et/ou femmes pourtant sans diplômes et compétences particulières de certains élus, étonnant, non ?

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l'ADN de Lyon! le 05/10/2011 à 10:05

Depuis toujours on présente Lyon comme la ville de tous les mystères, l’ésotérisme, le sexe, la religion, la politique les flics, les juges, les truands (rappelons nous il n’y a pas si longtemps Charles Berrodier, sa mort dans les bras d’une prostitué, son coffre fort a la mairie bourré d’argent l’enlèvement du fils Mérieux)
La question qui se pose est : y’a-t-il une spécificité lyonnaise ou cela est il commun a toutes les grosses villes de province.
Connaissant bien Lille et Bordeaux même si la rubrique des faits divers dans les journaux ont aussi leurs lots d’histoires glauques semble plus transparente dans son fonctionnement
Marseille est plus lisible, les truands font la loi, le racket, la prostitution mais sans que la bourgeoisie y soit en général mêlé.
Il me semble que Lyon qui semble a première vue paisible, voir endormie, possède en plus profond de ses quartiers des histoires sordides ou la bourgeoisie et les truands de toutes espèces se mélange dans le plus grand secret.

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Le nouveau Merindol le 04/10/2011 à 16:19

Il nous manque parmi nos journalistes lyonnais de véritables enquêteurs qui sortent de leurs bureaux et de Google afin réaliser de véritables enquêtes indépendantes de toutes pressions.
Un peu de dynamisme!

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Eric Pelet le 03/10/2011 à 22:16

J ai lu les deux bouquins de Merindol, ils sont excellents et mériteraient d' être réédités ! Merindol décrit parfaitement les alliances parfois contre nature des différentes tribus qui tissent la société lyonnaise...

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Bis repetita le 03/10/2011 à 18:48

Je vous conseille de vous replonger ou de découvrir les 2 livres de Pierre Merindol, Lyon, le sang et l'argent, notre bonne vielle ville a toujours été généreuse en histoire à cauchemarder debout, flic et magistrats ripoux, bourgeoisie dévoyée, réseaux avec un pouvoir de nuisance puissant, (beaucoup de franc-maçonnerie, un peu de catho…).
Sans vouloir sombrer dans le ‘’ tous pourris’’ depuis quelques années nous nous apercevons que les mauvaises habitudes lyonnaises reprennent du poil de l’immonde bête !
Cette dérive touche nos élites qui perdent le sens des réalités, Gerard Collomb, Michel Mercier sont l’exemple même de ces dérives, ils sont surement honnêtes, mais une bande de courtisant installe dans notre ville des systèmes mafieux qui enfonce encor plus dans la misère les plus démunis.

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Le descriminateur le 03/10/2011 à 14:52

Avoir la gueule de l’emploi…. en effet il est surprenant de voir un certain type de personnalité ‘’limite’’ présentant des caractéristiques physiques identiques, légèrement bedonnant, la cinquantaine, bronzé toute l’année, regard perçant, sourire séducteur, barbe de quelques jours etc. etc.
Canon de beauté que l’on retrouve chez les flics haut gradés, les promoteurs, certains hommes d’affaires proche des milieux politique, notables de la culture (plutôt théâtreux) etc. etc.
Sinon ils sont tous de bon pères de famille !

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