Les Lyonnais, une fausse promesse

Les Lyonnais, une fausse promesse
Les Lyonnais - DR

Le film qui sort mercredi pourrait être une histoire d'amour manquée avec le public rhodanien. Non pas qu'Olivier Marchal, l'expert du polar français, ait raté son film. Les Lyonnais est bien meilleur que MR-73. Mais plutôt parce qu'il laissait promettre une ode à la ville de Lyon et à sa sombre histoire. Et que finalement, les Lyonnais aurait pu s'appeler les Rennais sans que le spectateur n'y trouve rien à redire.

La fiction prend le dessus

Les Lyonnais
ressemble finalement à une production américaine. Celle qui prend allègrement ses distances avec la réalité pour mieux divertir.
Le long-métrage arrive clairement avec plusieurs années d'avance. Car les différents protagonistes du film sont encore en vie ou en liberté. Et surtout parce que le réalisateur s'est lié d'amitié avec son sujet d'étude.
Les Lyonnais rend hommage à Momon Vidal, à son code d'honneur, à la mentale qui a ému l'ancien flic. Pour ne pas le compromettre, Marchal et son scénariste Edgar Marie ont donc pris le parti de romancer la vie du gang. Exit certains membres, d'autres fusionnent pour former Serge Suttel (Tchéky Karyo), certains secrets sont tus et le spectateur se retrouve encore plus ignorant du sujet qu'il ne l'était avant la séance.
Ce qui différencie totalement Les Lyonnais du Mesrine de Jean-François Richet, pourtant décrié pour parfois porter l'ex ennemi public n°1 aux nues. Mais qui brandit fièrement son titre de biopic.
Le spectateur lyonnais qui voulait connaître la vie du gang sera évidemment déçu. Tout comme celui qui espérait découvrir sa ville sur grand écran. Les plus attentifs remarqueront le café du Soleil, le quai Pierre-Scize, la prison et la gare Saint-Paul… mais c'est tout. La scène représentant le mieux la ville reste celle de l'exécution place Saint-Jean où un homme se fait "fumer" devant la cathédrale. Avant que les spectateurs ne se jettent sur Internet pour en vérifier la véracité, nous pouvons les rassurer en leur indiquant que cette exécution a bien eu lieu, mais à plusieurs kilomètres de là. "Un hommage à la ville" d'Olivier Marchal. Lyon se serait passé d'une telle condescendance aveugle.

Michel Neyret à l'écran


Le plus intéressant avec ce film, c'est finalement le contexte dans lequel il sort. Michel Neyret, aujourd'hui derrière les barreaux de la Santé, a contribué à l'écriture du film. Son pote, Olivier Marchal, a même créé un personnage à son image, le commissaire Max Brauner. Tout y est, la coupe de cheveux impeccable, le costard italien et la proximité avec les voyous. Le clone de Neyret est pourtant un bon flic efficace, à l'image de ce que pense (toujours) Marchal de l'ex numéro 2 de la PJ lyonnaise. Malgré les propos polémiques du réalisateur pour défendre Neyret, le buzz fourni par l'affaire risque de profiter aux Lyonnais.
Si en plus on rajoute l'importante promotion dont le film fait l'objet, sa future bonne santé au box-office rhodanien ne fait aucun doute. L'avis des différents critiques confirment cependant que beaucoup ne trouveront pas leur compte en sortant des salles obscures.

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1 commentaire
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Phreaker le 24/11/2011 à 00:37

La légende Les Décinois et l'inconscient collectif...

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