Mardi matin ce sera différent, nous serons poliment laissés sur le
perron de l’Elysée après la poignée de mains d’accueil entre les deux
présidents. Puis nous les retrouverons lorsque François Hollande
raccompagnera Nicolas Sarkozy à sa limousine et le regardera partir,
dorénavant seul hôte de ce palais, avec dans la poche un bail
républicain d’une durée de cinq années.
Mais de ce qui se dira dans l’intervalle, nous ne saurons rien sauf
quelques broutilles que les journalistes les plus en cour parviendront à
grappiller. Or ce dialogue doit revêtir une densité incroyable. Les
deux candidats se sont durement affrontes durant plusieurs mois, chacun
pensait vaincre l’autre et se considérait meilleur mais là, il y un
vainqueur et un perdant et pour un court instant ils sont tous deux
présidents. Réunis dans ce bureau, en tête à tête, ils éprouveront
sûrement la sensation physique du changement de pouvoir. Les deux hommes
se connaissent depuis des décennies et se tutoient. Sarkozy, fair-play,
félicitera Hollande pour sa campagne, ce dernier le remerciera
conscient de l’immense difficulté pour son interlocuteur de quitter la
fonction présidentielle. Puis ils entreront dans le vif du sujet et les
thèmes ne manquent pas. Les derniers rebondissements de la crise
financière, le risque de dévissage de l’Euro seront sans doute
prioritaires. Les informations que communiquera Sarkozy sur les
stratégies, les hommes ou le futur G 20 seront très précieuses au
nouveau chef de l’exécutif. A ce niveau de responsabilité, dans cette
circonstance précise, il ne s’agit plus que de préserver les intérêts
de la Nation.
Hollande recevra enfin les codes nucléaires et sera destinataire de
quelques secrets d’états, de ceux qui se transmettent uniquement entre
présidents. On aimerait être invisible pour pouvoir assister à cet
entretien. Par curiosité mais pour aussi admirer ce passage de relais
s’effectuer entre deux athlètes républicains.
Lundi 14 Mai 2012 à 08h39
La passation
E. Pelet - LyonMag
S’il y a un événement auquel nous ne pourrons pas assister, c’est bien celui de la passation de pouvoir entre le président sortant et le président élu. Les chaînes de télévision nous ont désormais habitués à tout voir en direct, en temps réel, nous offrant de surcroît le don de l’ubiquité comme le soir de l’élection où nous passions de Tulle à la place de la Bastille, en un éclair de télécommande.
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en tout cas, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ...
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