La croissance est aujourd’hui un thème important pour les politiques.
Vincent Cheynet est lui-même le défendeur d’une méthode à rebours basée
sur la décroissance et plus exactement sur l’objection de croissance. "En ce moment se tient à Vienne le colloque de l’ASPO, l’Association pour
l’Etude du Pic de Pétrole. Cette association nous dit qu’il faut
absolument changer de cap parce que nous sommes au moment du pic
d’extraction du pétrole sur la planète et qu’à partir de l’année
prochaine ou au plus tard en 2015, nous allons rentrer dans une phase où
l’extraction de pétrole va décliner de 5 à 7% par an. Et la croissance ;
contrairement à ce qu’on peut nous dire, ce n’est pas de l’agitation
des bras de chefs d’entreprises en majorité. A 95%, c’est de l’énergie,
donc moins de pétrole, c’est moins de croissance. La croissance, c’est
fini qu’on le veuille ou non" explique le candidat de la 2e
circonscription.
Mais qu’entend-on exactement par cette décroissance ? Une forme
d’écologie totale, autrement dit une préemption de la nature sur toute
autre forme d’activité humaine ? Pour Vincent Cheynet, ce n’est pas du
tout ça. "Aujourd’hui, la problématique écologique est importante mais
pour nous la première problématique est celle de l’humanisme. Pour nous,
le problème est avant tout anthropologique dans une société qui est une
société de la démesure. Nous avons besoin d’intégrer une notion de
limite" affirme t-il.
L’engagement politique de Vincent Cheynet est directement lié sa
trajectoire personnelle. En effet, dans les années 90, il a été
directeur artistique dans la publicité. "Je me suis aperçu des impasses
de ce système. Je vois à travers mon travail des tas d’autres personnes
qui ont été des petits soldats de la guerre économique, qui se sont
remis en cause et qui tiennent le même discours que moi. Chaque jour,
nous sommes entrain de nous enfoncer dans une impasse. Il est temps d’en
sortir et de prendre d’autres chemins plus humains" déclare le
candidat aux législatives.
C’est d’ailleurs la 4e fois qu’il se présente à ces élections avec
toujours le même objectif. "Notre objectif , avec ma suppléante Florence Leray, est de devenir député et qu’au
milieu de ces 577 députés, il y ait une voix discordante pour dire
qu’il va falloir sortir de cette logique. Bien évidemment, il y a peu de
chance que cela se produise, notre objectif est d’informer nos
concitoyens, de distribuer des circulaires pour informer d’une réalité
qui est très peu ou pas du tout évoqué dans les grands médias".
Egalement journaliste et directeur de la publication du mensuel La
Décroissance, Vincent Cheynet n’a pas une vision positive des actions
menées actuellement par les politiques locaux sur ses sujets de
prédilection. "Je pense que comme partout en France, nous sommes dans
un déni total, dans un délit de la réalité. On part sur des logiques et
on ne veut pas ouvrir les yeux sur la situation planétaire
d’aujourd’hui, les changements sociaux, les changements humains. On
croit qu’on va pouvoir continuer indéfiniment et Gérard Collomb incarne
parfaitement cet aveuglement" conclut-il.
Commentaires 2
Déposé le 19/06/2012 à 22h04
Par cheznesaisquetropbien Citer
Déposé le 08/06/2012 à 12h10
Par jm Citer