Rixe mortelle de Saint-Jean : les images accentuent la tension aux Assises du Rhône

Rixe mortelle de Saint-Jean : les images accentuent la tension aux Assises du Rhône
Les images de vidéosurveillance communiquées par la police en janvier 2011 - Photo DR

Jurés et public ont pu visionner les images des caméras de
vidéosurveillance, mettant en cause les trois accusés dans la bagarre mortelle, en janvier 2011 dans le Vieux-Lyon.

C’est sur une toile tendue dans un coin de la salle C du TGI de Lyon, réquisitionnée à l’occasion de ce procès d’Assises, que les quatre extraits vidéo de l’agression ont été projetés. Quelques minutes avant, René Lambert, l’un des avocats de la défense, avait prévenu : "C’est un film muet que nous allons voir." Les séquences, non sonorisées, proviennent des deux caméras de vidéosurveillance de la boulangerie Bredz, devant laquelle s’était déroulé le drame le 9 janvier 2011. On y aperçoit les trois accusés, Mohamed Chebbab, Djilali Hendi et Mohamed Zini, entrer dans le commerce, commander des paninis et suivis quelques instants plus tard par Mustapha Rihane accompagné de deux autres hommes. "Quand on est rentré dans la boulangerie, on rigolait tellement qu’on faisait rire tout le monde à l’intérieur. Jusqu’à que Mustapha Rihane arrive", raconte D.Hendi à la barre. Visiblement agressifs et très alcoolisés, les six protagonistes se disputent d’abord à l’intérieur, puis à l’extérieur, toujours devant la boulangerie. Une dernière bagarre mortelle ponctuée d’insultes, de coups de couteau et de coups de pieds.

La vidéo du drame, pourtant partiellement masquée par un store de la boulangerie, est insoutenable pour certains membres de la famille qui préfèrent sortir de la salle d’audience. A l’instant fatidique, passé au ralenti par le Président et commenté par Etienne Holbecq, le directeur de l’enquête au sein de la sureté départementale, on distingue Mustapha Rihane rattrapé par ses trois agresseurs, puis roué de coups de poings. M. Chebbab le poignarde avec un couteau "qui se bloque acheté chez Décathlon" quelques mois auparavant et qui aurait servi "à réparer un autoradio" le matin même selon son propriétaire. "Je l’ai gardé dans ma poche (…) J’ai sorti le couteau sans réfléchir. J’avais peur. J’ai perdu le contrôle de mes actes. Je n’ai pas réfléchi quand j’ai donné les coups", explique l’accusé principal, qui avoue avoir bu "six à huit bières" avant les faits et qui avait raconté à la police avoir donné des petits pics. Le Président le reprend : "Vous prenez votre élan, vous êtes extrêmement violent". "Ce ne sont pas des pics. C’est un plantage", argumente de son côté Bénédicte Del Vecchio, l’avocat de la première femme de l’homme tué. M.Zini, qui avait bu "4 à 5 verres de whisky/coca et une bouteille de vodka", tente lui de minimiser ses coups de pieds, assenés alors que la victime était au sol : "J’étais en colère, c’était plus fort que moi. Je l’ai frappé pour lui faire mal comme il m’a fait mal (…) Je suis sorti ce soir-là sans violence, sans haine. Je suis sorti pour faire la fête, c’est tout."

Le visionnage, qui dure une vingtaine de minutes, ne laisse personne indifférent : quelques cris et soupirs s’élèvent parmi l’assistance ; au loin, les sanglots de la seconde femme de Rihane résonnent dans tout le palais de la Rue Servient. Les avocats eux commentent les images en chuchotant ; les accusés, pour certains prostrés sur leur siège, les regardent par intermittence et les jurés prennent des notes, impassibles. "Il faut expliquer la violence car des mots n’expliquent pas tout", expliquera à la suspension de séance Me Del Vecchio devant les journalistes, "et puis des images, c’est beaucoup plus parlant que des mots. Cette violence, la voir en face, la visualiser, je pense que dans l’esprit des jurés, on prend conscience de la gravité des faits." Des faits une nouvelle fois ressassés par le médecin légiste mardi après-midi, pour les détails de l’autopsie et des sept coups de couteau. Le verdict est attendu pour jeudi soir. Les trois hommes risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.

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13 commentaires
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Frodon le 02/05/2014 à 10:05
Ouf! a écrit le 30/04/2014 à 18h34

Ouf! Ce crime n'a pas été commis par "La Bête immonde" qui aurait sa tanière à St Jean!

Les citoyens peuvent dormir tranquille, les antifas ne s´occupent pas de ce genre d´évènements qui mettent à mal le "vivre-ensemble" et minorent "l´apport de la diversité et du multiculturalisme".

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Ouf! le 30/04/2014 à 18:34

Ouf! Ce crime n'a pas été commis par "La Bête immonde" qui aurait sa tanière à St Jean!

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hypocrisie le 30/04/2014 à 18:16
Chuuuttt a écrit le 29/04/2014 à 20h51

Une manifestation pour dénoncer ce crime sera organisée à la Guillotière par des associations d’extrême gauche et des syndicats!! Ah?... Non?.... Bon ben tant pis...

Et oui, pour les militants d'ultra gauche, il y a les bonnes agressions et les mauvaises agression

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Kestion le 30/04/2014 à 09:57

Le Progrès avait-il relaté la nationalité des agresseurs ?

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Chuuuttt le 29/04/2014 à 20:51

Une manifestation pour dénoncer ce crime sera organisée à la Guillotière par des associations d’extrême gauche et des syndicats!! Ah?... Non?.... Bon ben tant pis...

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OEIL DE LYNX le 22/02/2014 à 11:38

Chutt, pas de bruit autour de ce fait divers qui ne va pas dans le sens de la pensée unique. Vous êtes certains que ces "jeunes" ne votaient pas à droite ????
Cette politique mensongère et suicidaire me dégoute profondément.

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Rebeyne le 22/02/2014 à 11:27
antifa a écrit le 22/02/2014 à 10h54

On comprend votre tristesse mais les agresseurs ne sont pas d’extrême droite, donc c'est pas assez médiatique pour nous, désolé

Et nous, nous nous servons de ce genre de fait divers pour monter les gens les uns contre les autres. Que les familles nous déteste on en a rien à foutre, c'est pas notre problème.

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antifa le 22/02/2014 à 10:54
tristesse a écrit le 21/02/2014 à 18h52

Et oui, pourtant là on parle de la mort d'un homme, un père de famille assassiné, et tout le monde s'en fiche...

On comprend votre tristesse mais les agresseurs ne sont pas d’extrême droite, donc c'est pas assez médiatique pour nous, désolé

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tristesse le 21/02/2014 à 18:52
clochette a écrit le 21/02/2014 à 18h47

Et là? Pas de rassemblement pour dénoncer cette agression?

Et oui, pourtant là on parle de la mort d'un homme, un père de famille assassiné, et tout le monde s'en fiche...

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clochette le 21/02/2014 à 18:47

Et là? Pas de rassemblement pour dénoncer cette agression?

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Séphia Rihane le 20/02/2014 à 22:01

Oh mon papa (Mustapha Rihane) tu ne méritais pas tans de violence.

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Constator le 13/06/2012 à 08:38

Pompier pyromane, la justice française gagnera en sérénité quand elle cessera de fourvoyer ses états d'âmes au Droit.

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beo le 13/06/2012 à 08:31

L'avantage de la vidéo surveillance, il serra bien difficile aux accusés de nier les faits.

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