Les 54 conseillers généraux étaient réunis jeudi après-midi pour élire leur nouveau président. C'est la doyenne de l'institution, la socialiste Jacqueline Vottero, qui a ouvert la séance, en regrettant la diminution du nombre de femmes dans l'assemblée. Puisque elles ne sont plus que 9 aujourd'hui, contre 10 dans la précédente mandature. Même si on compte 2 conseillères générales de plus parmi les 25 élus PS.
Le conseiller général centriste Jean-Jacques Pignard a ensuite pris la parole, au nom de la majorité départementale, qui réunit les 13 élus UMP, les 14 UDF et les deux radicaux. Et il a présenté leur candidat pour l'élection du président du conseil général du Rhône : Michel Mercier, qui occupe ce poste depuis 1990.
Pour le PS, c'est le président de groupe Bernard Rivalta qui a prononcé un discours assez amer, où il n'a pas hésité à dévoiler les différentes hypothèses étudiées par Michel Mercier pour former une majorité au conseil général, dont une alliance entre l'UDF et le PS. Mais Mercier a préféré reconduire son partenariat avec l'UMP. "Il devra en assumer seul les conséquences" a lancé Rivalta, avant d'ajouter que le PS ne présenterait pas de candidat. Contrairement au PC, qui a présenté le maire de Givors Martial Passi.
Le résultat du vote a été sans surprise : Michel Mercier a été élu avec les 29 voix de l'UMP, de l'UDF et des radicaux de droite. Alors que Passi a obtenu les 3 voix des conseillers généraux communistes. Et que les 22 élus PS ont voté blanc.
"Méli-mélo"
Michel Mercier a alors pris la parole pour expliquer qu'il n'avait pas forcément envisagé d'être de nouveau président du conseil général, car il était très attaché à Thizy, où il a été réélu maire dimanche dernier. "C'est la situation électorale qui a conduit à me représenter" a affirmé l'ancien président du Modem à Lyon, avant de justifier son alliance avec l'UMP : "Je suis attaché au modérantisme lyonnais par toutes les fibres de la démocratie chrétienne. Mais le modérantisme lyonnais, ce n'est pas un méli-mélo, un brouet sans saveur".
Vers 16h, la séance a été suspendue pendant près de 1h30. Le temps pour Mercier de réunir les différents présidents de groupe dans son bureau, afin de désigner les 15 vice-présidents. Des tensions seraient alors apparues entre l'UMP et l'UDF pour le choix du vice-président radical. Puisque l'UMP poussait Bernard Fialaire, maire de Belleville, alors que l'UDF préférait Daniel Pomeret, maire d'Anse.
Polémique avec le PS
Puis Mercier a annoncé qu'il voulait faire élire les 15 vice-présidents d'un seul coup. Ce qui signifiait que la gauche avait une heure pour présenter de candidats à ces postes, sinon l'élection était jouée. Une méthode utilisée en 2004 par Mercier, mais qui n'avait pas vraiment respecté le délai d'une heure. A l'époque, la gauche n'avait alors pas présenté de candidat.
"Avant on vous laissait faire ce que vous vouliez, maintenant ça va changer" a lancé Bernard Rivalta, le président du groupe PS, qui a finalement présenté deux candidats contre les députés UMP Dominique Perben et Christophe Guilloteau, qui veulent être vice-présidents. "Je suis prêt à changer, même à appliquer la loi" a répliqué Mercier, toujours aussi malicieux, qui va donc devoir faire voter les conseillers généraux pour élire les vice-présidents. Du coup, la séance a traîné en longueur jusque dans la soirée.