L'ancien Pdg de Smoby en prison

L'ancien Pdg de Smoby en prison
Jean-Christophe Breuil

Soupçonné de malversations financières, Jean-Christophe Breuil, l'ancien Pdg et petit-fils du fondateur de fabricant de jouets Smoby, a été placé en détention jeudi 27 mars après avoir été interrogé par la section financière de la police judiciaire de Dijon.

Il avait été interpellé mardi 25 mars à Lyon puis placé en garde à vue. Hervé Korsec, le juge d'instruction en charge du dossier l'a en effet mis en examen pour abus de biens sociaux et complicité d'abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée d'abus de biens sociaux, publication de faux bilans sociaux, faux et usage de faux, et corruption. Le procureur adjoint de Nancy a aussi indiqué que "certains faits de malversation sont reconnus, même s'il y a des contestations sur leur montant." Jean-Christophe Breuil risque 10 ans de prison et 750 000 euros d'amende.
Une information judiciaire avait été ouverte en octobre par le procureur de la République de Lons-le-Saunier, après que Smoby, le numéro 1 français du jouet, avait été placé en redressement judiciaire, avec une dette supérieure à 270 millions d'euros.
Les policiers soupçonnent notamment Jean-Christophe Breuil d'avoir mis en place un vaste système de détournement de fonds, à travers des sociétés-écrans comme Effective Label Ltd. Cette entreprise chinoise aurait acheté en Chine des jouets qu’elle revendait ensuite à Smoby contre une commission de 6%. Alors que Smoby produit ses propres jouets dans le pays. Or Effective Label Ltd serait détenue à 100% par la famille Breuil.

Breuil dénonce un complot
Les enquêteurs se sont également aperçus que la filiale espagnole de Smoby devait 1 million d’euros à Smoby Hong Kong. Mais cette somme n’a jamais été remboursée. En plus, un stock de 6,6 millions de jouets aurait disparu. D’ailleurs en 2005, la filiale espagnole s’était déjà fait remarquer : entre 2004 et 2005 son directeur avait réussi à masquer une dette de 7 millions d’euros en surévaluant la valeur de ses stocks de jouets. Une dette qui avait contribué à creuser les pertes de Smoby, qui ont atteint 26 millions d’euros en 2006, pour un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros avec 2 750 salariés. Et pour une dette cumulée de 270 millions d’euros. Enfin, l’enquête pointe du doigt les 18 cartes bancaires de Smoby qui permettaient de réaliser des dépenses sans faire de note de frais.
Mais l’ancien Pdg Jean-Christophe Breuil a toujours nié toutes les accusations et se dit victime d’un complot. Il affirme notamment n’avoir utilisé personnellement qu’une seule carte bancaire, les autres étant destinées aux 70 cadres de l’entreprise.

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