Le fondateur de Majorette publie une lettre ouverte à Sarkozy

Le Lyonnais Emile Veron, fondateur de l’entreprise Majorette, vient de publier dans le Figaro une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy. Pour demander la suppression des charges patronales sur les heures supplémentaires. Interview.



Pourquoi vous avez écrit cette lettre ?
Emile Veron : J’ai écris cette lettre ouverte au président de la République Nicolas Sarkozy dans le Figaro, un journal qui me correspond. Ça m’a coûté cher mais je voulais défendre mes convictions. Le sens de ma démarche est très clair : la France est dans l’embarras, les particuliers ont des difficultés avec le pouvoir d’achat, les entreprises ont du mal à lutter contre la concurrence étrangère et à exporter. Et l’Etat est ruiné. On essaye de soigner les effets de tous ces problèmes, plutôt mal d’ailleurs, sans en chercher les véritables causes. Alors que c’est simple : ce pays ne travaille pas assez. Il faut se remonter les manches et travailler davantage.
Vous relancez le “travailler plus pour gagner plus” de Nicolas Sarkozy ?
Monsieur Sarkozy a fait le nécessaire, mais seulement à moitié. En fait il a défiscalisé les heures supplémentaires pour les salariés, mais pas pour les entreprises. Du coup, les employés veulent faire des heures en plus, mieux payées, mais les patrons refusent. Tout simplement parce que cette production leur coûterait plus cher. Il faut donc aussi défiscaliser les heures supplémentaires pour les entreprises. Ça coûtera un peu d’argent à l’Etat, mais ça rapportera infiniment plus. Car les entreprises augmenteront leurs bénéfices, résisteront mieux à l’international, distribueront plus de salaires... Or des salaires en hausse, c’est aussi plus de consommation et donc plus de TVA pour l’Etat.
Si c’était si simple, pourquoi ne pas avoir déjà appliqué cette mesure ?
On peut se le demander ! En tout cas c’est simple et ça marche. Seulement, pour décider cette mesure, il ne faut peut-être pas avoir fait trop d’études et avoir un peu de bon sens ! Peut-être que nos hauts fonctionnaires sont restés trop longtemps à l’école.
C’est surtout encore un cadeau aux patrons !
Mais pas du tout. C’est surtout un cadeau aux employés. Et en même temps ça motive les patrons. Au final tout le monde est gagnant. Le problème c’est qu’aujourd’hui, avec tous les prélèvements obligatoires, travailler ne rapporte pas grand choses de plus que le chômage. Le résultat c’est que beaucoup de Français tirent au flan, c’est évident. La preuve c’est que l’Etat est obligé de donner des primes en plus des salaires pour motiver les gens à chercher un emploi. C’est grotesque.
Ce sont donc les salaires qui sont trop bas ?
Oui. Mais parce que l’Etat se sert trop au passage. Du coup les entreprises ne gagnent pas assez leur vie et ne se développent pas suffisamment. Donc elles ne peuvent pas trop augmenter les salaires et c’est un cercle vicieux. La croissance est possible si on travaille plus. Cela donnera des emplois et de la fortune pour tous.

Propos recueillis par Laurent Sévenier
l.sevenier@lyonmag.com

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