Votre réaction aux menaces sur le budget de
Najat Vallaud-Belkacem : Je suis atterrée. D’abord parce qu’on est dans un mouvement de fond extrêmement préoccupant. Pendant la campagne électorale présidentielle, Nicolas Sarkozy souhaitait d’ailleurs fusionner les ministères de
Le ministère de
Oui et c’est un discours qui n’est pas très sincère. Car si la ministre de
Comment cela se traduit en Rhône-Alpes et à Lyon ?
En Rhône-Alpes cette baisse de 6 % signifierait 2,4 millions d’euros en moins rien que pour le spectacle vivant. Ça ferait par exemple 240 représentations en moins et 15 000 jours de travail en moins pour les intermittents du spectacle en Rhône-Alpes. A Lyon c’est aussi 400 000 euros en moins pour l’Opéra et 100 000 euros supprimés pour
La culture est en danger ?
Oui. Et la culture dans son ensemble : l’architecture, les musées, les enseignements culturels, les chantiers de rénovation des monuments... La médiation culturelle, qui permet d’attirer un nouveau public, devrait même voir son budget diminuer de 50 % !
Mais l’Etat n’a plus d’argent !
Tout est question de priorités. Quand on gère un budget, on décide où va l’argent. Et depuis Malraux, le premier ministre de
La culture n’est plus une priorité pour l’Etat ?
En fait il y a une vraie incohérence entre le discours officiel et la pratique. Dans la lettre de mission que le président Sarkozy a adressée cet été à la ministre de
Mais la culture doit faire des efforts !
Les institutions culturelles ont déjà fait tous les efforts possibles et fonctionnent avec le minimum.
Quelles sont les solutions ?
Je n’en vois pas beaucoup. On dénonce le retrait historique de l’Etat dans la culture et il faut en appeler à sa responsabilité. Quand l’Etat s’engage auprès de l’Opéra de Lyon et décide finalement de dénoncer la convention en réduisant ses subventions, ce n’est pas responsable. Et du coup l’Etat ne peut pas demander des obligations de résultats alors qu’il ne respecte pas ses engagements. En tout cas, une chose est sure, les collectivités locales et régionales, les communes, ne pourront pas pallier les défaillances de l’Etat. On ne pourra pas donner plus de subventions. En Rhône-Alpes, on est prêt à engager une concertation nationale sur la place de la culture, débattre des financements publics et privés... On est fermé à rien mais on ne supporte pas que les décisions soient prises en haut et sans concertation. En tout cas cette régression culturelle va faire très mal. Et il faut que l’Etat en soit conscient.