“Nous avons placé le développement économique au cœur de notre projet”, a insisté le président de la Communauté urbaine pour présenter son nouveau plan de mandat. Mais il a aussi souligné "la dimension humaine" de ce plan, notamment en matière de logement pour favoriser la mixité sociale, et rappeler sa volonté de privilégier le développement durable. Enfin, il s'est engagé à renforcer les partenariats avec les territoires proches de la Communauté urbaine pour en faire une véritable métropole, voire à accueillir les communes qui voudraient la rejoindre.
Sa majorité a sans surprise approuvé son plan même si chaque groupe a fixé des priorités. “Passer d’une ville routière à une ville douce” pour le Modem Eric Desbos, “maîtriser l’étalement urbain” pour le radical de gauche Thierry Braillard, poursuivre la rénovation des quartiers du côté du PC qui a reproché à Collomb d'avoir "oublié" Vénissieux au cours de son premier mandat... D’autres élus soulignant même leurs divergences comme les Verts qui ont rappelé leur opposition au TOP et à l’OL Land alors qu’Yves Fournel, pour le Gaec, souhaitait que le Grand Lyon réétudie la gestion de l’eau dont la distribution est assurée par une entreprise privée. Plus surprenant, le milloniste Christian Barthélémy, président du groupe Métapolis qui rassemblent les élus de droite refusant de rejoindre l’UMP, n'a pas caché que ce plan de mandat répondait à ses propres préoccupations. En particulier sur la stratégie d'agglomération.
“Plan oecuménique”
En revanche, le sénateur-maire UMP François-Noël Buffet, après avoir regretté que le développement durable ne soit “qu’une composante de ce plan de mandat parmi d’autres et non sa base”, a une nouvelle fois pris à partie Gérard Collomb sur la méthode en lui reprochant de mépriser son opposition. Affirmant que le président du Grand Lyon aurait refusé de le recevoir puis, pour se rattraper, proposé un rendez-vous de dernière minute juste 1h30 avant la séance d'hier soir. Buffet s’est emporté : “Mais comment peut-on être traités de la sorte !” Cet élu n’ayant pas non plus digéré d’être écarté des discussions sur le TOP alors que sa commune est concernée. Puis il a accusé Collomb d’avoir monté un piège en faisant voter ce plan de mandat “œcuménique” dont lui-même approuvait un certain nombre de projets, avant de faire voter le plan pluriannuel d’investissements puis enfin, comme conséquence logique, une hausse d’impôts. “Si on vote les deux premiers mais qu’on refuse d’augmenter la fiscalité, on nous reprochera de ne pas être cohérent”, a affirmé Buffet qui refuse ce "saucissonnage".
Après avoir laissé monter au créneau Jacky Darne, vice-président chargé des finances qui a reproché à Buffet “de ne pas être à la hauteur des attentes de la population”, Gérard Collomb a répliqué à son tour. Il s’est ainsi étonné que l'UMP n’approuve pas son plan alors que François-Noël Buffet a exposé une vision "tellement semblable" à la sienne. Mais il a aussi reproché au maire d’Oullins de choisir une attitude “facile” en refusant son plan globalement plutôt que de lui faire des propositions concrètes. Tenant quand même à montrer qu'il était à l'écoute de tous, il a pris plusieurs engagements, notamment d'aider en priorité deux secteurs de l’agglomération qui en ont particulièrement besoin : Vénissieux et Givors. Il a également repris en partie un amendement déposé par Buffet qui demandait le prolongement du tramway jusqu'aux hôpitaux sud, en s'engageant à lancer au moins des études sous son mandat. Avant de conclure ce débat en appelant les élus à éviter les débats politiciens pour “faire fonctionner le Grand Lyon dans une dynamique de rassemblement”.