Au cœur du dispositif Sentinelle de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry

Au cœur du dispositif Sentinelle de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry
Un militaire de l'opération Sentinelle - LyonMag

C’est l’une des portes d’entrée de Lyon. L’aéroport de Lyon Saint-Exupéry a accueilli l’année dernière 9 millions de passagers dans la capitale des Gaules. Une véritable plaque tournante surveillée tous les jours de l’année, entre autres, par l’armée avec le dispositif Sentinelle.

Dans le hall de la gare SNCF - LyonMag
Dans le hall de la gare SNCF - LyonMag
Lancée en 2015 après les attentats contre Charlie Hebdo par François Hollande, cette opération militaire a pour but d’appuyer les missions de la police et de la gendarmerie dans la lutte contre le terrorisme. Au total, entre 7000 et 10 000 militaires répartis sur le territoire national.

Les militaires qui surveillent l’aérogare de Lyon commencent la journée par un petit déjeuner, à 5h du matin. Après la perception des armes, des fusils-mitrailleurs Famas et leurs munitions, les soldats arrivent sur place à 6h30. Deux heures de patrouilles suivies de deux heures de repos, tel est le rythme quotidien des militaires de l’opération Sentinelle. Les journées sont longues, notamment à cause de l’équipement très lourd que porte chacun des soldats : un gilet pare-balle, un casque lourd, une matraque ou encore une trousse sanitaire. Le tout pour un total de 24 kilos, sans compter le Famas.

Ils communiquent avec les autres autorités de l’aéroport grâce à un Canal de sécurité. Ainsi, s’il y avait une quelconque alerte, l’ensemble des autorités compétentes seraient prévenues à la fois. Le jour de notre immersion, une alerte au colis abandonné à failli être mise en place. Fausse alerte, il s’agissait d’un passager qui s’était éloigné de son bagage. Le lieutenant Emmanuel, responsable de l’unité à l’aéroport, nous explique que "avant de lancer la procédure, une petite enquête est menée par les soldats. Il suffit parfois de demander à une personne à quelques mètres du colis pour lever les soupçons". L’un des soldats rajoute que certains passagers, "notamment étrangers et qui ne sont pas au fait des mesures de sécurité aujourd’hui en France peuvent négliger leurs bagages". Durant les deux mois passés sur place avant la relève, "il n’y a pas eu d’alerte grave" selon un soldat. La routine, ce sont ces fameux colis suspects. Il y en a environ un par jour. Malgré cette accumulation de faits, "nous varions autant que possible le parcours des patrouilles" assure le sergent. Selon lui, lors de ces longues marches, "tout est analysé, et si besoin vérifié. Les bagages, les voitures, les recoins ou encore les personnes, en intérieur et en extérieur, tout y passe".

Les lits des soldats - LyonMag
Les lits des soldats - LyonMag
Une salle de repos est à disposition des militaires au sein de l’aéroport. Un lieu où les conditions de vie sont "largement suffisantes" selon le lieutenant Emmanuel. "Chaque installation a sa spécificité, je peux vous dire que c’est beaucoup moins luxueux à la Tour Eiffel par exemple". Les petits plaisirs dans le quotidien, c’est aussi la sympathie des civils. "Des sourires ou des gestes avenants" réchauffent ceux qui n’ont pas le droit d’avoir froid. Un soldat, semble-t-il littéraire, confie : "au point relais nous pouvons aller chercher des magazines pour la journée". "D’autres ne font plus attention, rares sont ceux qui sont même surpris", affirme un engagé durant la pause déjeuner où le Famas est apporté. Il rajoute également que "les étrangers ne sont pas non plus surpris puisque tous les pays font aujourd’hui la même chose".

Ces moments de repos permettent aussi aux hommes et femmes de prendre des nouvelles de leurs proches puisque pour beaucoup de soldats, le principal problème de ces longues missions est l’éloignement. Néanmoins, plusieurs hommes confieront lors de l’immersion qu’il est "plus simple pour les familles que nous soyons déployés dans un aéroport en France que dans le désert du Mali". De plus, pour d’autres, cette mission sur le sol français est tout simplement "honorable puisque cela permet de protéger les compatriotes directement sur place".

La mission des soldats dure environ deux mois sur un site. Elle reste la même n’importe où sur le territoire national : "dissuader et être capable de régir à tout événement" selon le commandement Jean-Baptiste, à l'état-major du quartier général Frère de Lyon. Pour cela, les militaires resteront jusque "tant qu’il y aura des avions" à l’aéroport de Lyon, tous les jours, et "malgré la monotonie" confie un militaire. Jusqu’à la fin de la mission, le lieutenant Emmanuel sera lui "heureux si à la fin de chaque journée passée sur place il ne s’est rien passé".

Julien Damboise

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1 commentaire
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St Michel le 05/12/2017 à 10:59

Bravo à ces soldats.
Et merci pour leur sacrifice. Merci à leurs familles.

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