Entre petites blagues et confidences, plus de 300 personnes pour François Hollande à Lyon

François Hollande en pleine dédicace - LyonMag
Une femme s'approche de l'ancien président de la République. "C'est un grand honneur monsieur", confesse-t-elle d'une voix chevrotante en tendant son livre à celui qu'elle n'ose pas regarder. "Tout le plaisir est pour moi ", répond François Hollande tout en lui adressant un sourire. Rassurée, la femme s'empresse de répliquer : "Ah, et j'adore votre humour". Un compliment qu'elle aurait sûrement regretté en rentrant chez elle si elle ne lui avait pas adressé.

Amusé, l'ancien président se saisit du livre et débouchonne son stylo-plume : "ce sera pour quel prénom ? ". "Brigitte", répond la femme, "j'espère que ça ne vous dérangera pas de l'écrire ", ajoute-t-elle gênée. "C'est un nom un peu à la mode en ce moment ", rétorque François Hollande accompagné d'un ricanement qu'on lui connait bien.

Voilà comment se passe une séance de dédicace avec le sixième président de la Ve République. Des blagues, des confessions et beaucoup de temps partagé avec chacune des personnes venues faire signer "Les leçons du pouvoir". Beaucoup trop de temps pour certains d'ailleurs : "ils devraient interdire les selfies comme l'a fait M. (Thierry) Frémaux au festival de Cannes, on perd un temps fou, les gens attendent ", s'impatientent deux quinquagénaires dans un accent chantonnant "venues rendre visite à [leurs] enfants".

En effet, l'attente est longue, un peu plus de 300 personnes se sont pressées pour l'occasion. Ainsi dès lors qu'une interview vient entrecouper deux dédicaces, un râlement bon enfant se fait entendre dans la file d'attente.

Mais attention, il n'y a pas que les journalistes qui viennent "prendre du temps" à l'ex premier secrétaire du Parti Socialiste. En effet, une militante d'extrême droite semblait "avoir son mot à dire". "Je n'ai pas acheté votre livre, je suis venu vous parler. Est-ce vrai qu'à l'époque vous payiez votre coiffeur 8000 euros ? ", introduit la femme prenant appuis sur la table et fixant dans les yeux un François Hollande décontenancé et surpris. "Bien évidemment que non", a-t-il répliqué en attendant la suite. "Et le mariage pour tous ? Et la PMA ? Ça vous fait quoi d'avoir fait passer des textes réfutés par la majorité des Français ? A cause de vous, on va créer des usines à bébés que l'on va en plus de cela offrir à des couples homosexuels !", questionne la militante rouge de colère.

Des questions auxquelles François Hollande a pris le temps de répondre. Jusqu'au moment où la femme lui demande : "et alors pourquoi n'êtes vous pas venus voir Marin à l'hôpital ? Vous vous y êtes pourtant bien rendus pour voir Théo !".

Marin, le président Hollande ne s'en souvenait pas : "Qui est-ce ?". L'agression du jeune homme avait pourtant eu lieu sous son mandat. Sauvé par son attachée de presse qui prétendait que l'affaire Marin avait eu lieu sous Emmanuel Macron, ce moment délicat a alors été étouffé et la militante invitée à laisser sa place.

On nous indiquera par la suite que François Hollande n'a pas fait tout de suite le rapprochement avec le jeune étudiant victime d'une agression à la Part-Dieu, mais qu'à l'époque, ce dernier avait eu les parents de Marin au téléphone. Une visite dans le service des soins intensifs avait alors été impossible.

Cette dédicace aura donc eu son lot de tension mais également de cocasserie. En effet, une socialiste convaincue, "militante depuis 71" n'a pas hésité à tirer les oreilles de celui qu'elle admire et regrette : "le 49.3, ça t'a perdu François ! C'est dramatique, tu n'aurais jamais fait ça, tu aurais gagné et il n'y aurait pas eu Macron au pouvoir. Et puis pour Benoît Hamon, tu n'étais pas trop là pour sa campagne, tu ne t'es pas trop fatigué".

Outre ces reproches la rencontre s'est tout de même conclue sur une bise franche entre ces deux socialistes s'accordant sur un point : "le Parti socialiste ne disparaitra jamais puisque nous serons tous les deux là pour le tenir".