Cette dernière était destinée aux blessés arméniens de la toute récente guerre. Un voeu “pour une paix durable dans le Haut-Karabagh” était également formulé. Les armes, notamment de terribles drones fournis à l’Azerbaïdjan par la Turquie qui ont provoqué des milliers de morts dans la jeunesse combattante arménienne, se sont tues depuis début novembre, quand la Russie a imposé un cessez-le-feu défavorable à son “allié” arménien. La politique a repris ses droits, la médecine de guerre continue à faire valoir les siens.
Leader de la droite lyonnaise, Etienne Blanc, dans un discours très incisif, a regretté la modération du voeu voté par la majorité municipale écologiste et socialiste, et avec son groupe il s’est abstenu. Sénateur, il se situe dans la droite ligne de la décision du Sénat où le groupe des Républicains mené par Bruno Retailleau a obtenu un vote unanime (moins 1 voix) contre l'avis du gouvernement, demandant la reconnaissance du Haut-Karabagh par la France.
A Lyon, Etienne Blanc aurait sans doute voulu la même chose du conseil municipal : un voeu qui expose le rôle de la dictature azerbaïdjanaise dans cette guerre qui a fait des milliers de morts pour des territoires de montagnes gelées. Mais le maire Grégory Doucet a repris la parole, la voix un peu voilée par des heures de conseil municipal, pour défendre la formulation de son texte qui fut voté très largement : "Juridiquement, nous ne pouvons pas nous désaligner de la position de la France et reconnaître le Haut-Karabagh".
Politiquement, sur le terrain en tout cas, la situation semble de nouveau figée après les carnages de 44 jours (du 27 septembre au cessez-le-feu du 9 novembre) de combats au cours desquels les tapis de bombes au phosphore ou à fragmentation lancées depuis les drones turcs décimèrent les troupes arméniennes. Quelques minutes avant Etienne Blanc, Georges Képénékian avait pris la parole dans ce même conseil municipal lyonnais qui se tient par visio pour remercier du vote de l’aide que la Ville de Lyon (jumelée à la capitale arménienne Erevan depuis fort longtemps comme le rappela Sonia Zdorovtzoff, adjointe aux Relations internationales qui espère pourvoir organiser en mai prochain les assises de la coopération franco-arménienne annulée le mois dernier pour cause de covid) apportera aux blessés de guerre.
Georges Képénékian était revenu quatre jours plus tôt d’une mission au côté de la Fondation Mérieux pour évaluer les dégâts humains de la guerre. Il raconta en peu de mots durant le conseil municipal ce dont il avait été témoin : 300 amputations de membres, les 1000 blessés à la colonne vertébrale, les blessures laissés par les bombes au phosphore. Il a été maire de Lyon, mais c’est en médecin qu’il évoqua le tableau.
Aram Gazarian est médecin aussi. En décembre 1988 il est parti avec Georges Képénékian porter secours aux victimes du tremblement de terre qui avait frappé Nalband dans le nord de l’Arménie. Aujourd’hui il dirige un service de chirurgie de la main à l’hôpital Edouard-Herriot, mais il va chaque année en Arménie parce qu’il y a encore de la famille, parce qu’il s’occupe d’une association qui cherche à protéger les monastères arméniens de la destruction par les Azerbaïdjanais (qui ont maintenant récupéré le territoire sur lequel se dresse celui de Dadivank), et surtout car un chirurgien de la main ne peut pas être inutile face à la masse des blessés. Il est parti seul, à ses frais, avec cinq valises de matériel médical en octobre, puis avec une micro équipe financée par l’Union Médicale Arménienne de France en novembre, et s’apprête à repartir avec les HCL début janvier.
Avec lui, du personnel médical de haut niveau : huit spécialistes dont six Lyonnais des HCL. Des médecins sur-spécialisés, comme un neuromyographe, c’est-à-dire un neurologue qui détermine par des techniques utilisant l’électricité l’état de fonctionnement des nerfs du corps humain. Mais aussi un réanimateur spécialisé dans le traitement de la douleur, un infectiologue capable de combattre les infections qui se déclarent après une chirurgie réparatrice et, bien sûr, des chirurgiens. Pour Aram Gazarian et son “équipe” qui logeront chez l’habitant, il ne s’agit pas d’expliquer à leurs confrères arméniens comment pratiquer la médecine, mais de participer aux stratégies médicales initiées par les médecins locaux, et parfois d’apporter des savoir-faire de pointe dans des domaines où les Lyonnais sont en avance.
Car une guerre qui couvait depuis plus de vingt ans, qu’a attisé dans son déclenchement la puissance régionale turque, et qui a fait des milliers de victimes, laisse des traces chez les blessés que tout le savoir-faire politico-médical lyonnais (parmi d’autres du monde entier) ne pourra pas aisément effacer.
Commentaires 11
Déposé le 27/12/2020 à 13h35
Par Terminator...... Citer
Moi je suis pour la paix dans le monde comme Jean jaures... Tu connais ?
A commentaires choisi.. D ailleurs je note que personne n approuvé mon commentaires...
Déposé le 27/12/2020 à 11h29
Par commentaires choisis Citer
Déposé le 27/12/2020 à 06h47
Par Une honte Citer
Déposé le 26/12/2020 à 18h57
Par L'effet domino Citer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Llívia
Déposé le 26/12/2020 à 17h49
Par loyaliste Citer
Déposé le 26/12/2020 à 08h41
Par Aboukam Citer
Déposé le 25/12/2020 à 22h39
Par Zig Citer
Merci.
Déposé le 25/12/2020 à 22h34
Par Terminator...... Citer
S entretuent pas.... Bonne année.... Bonne santé... Et C est un chrétien qui vous le dit...
Déposé le 25/12/2020 à 21h17
Par sans objet... Citer
Déposé le 25/12/2020 à 19h02
Par Quel drame Citer
Déposé le 25/12/2020 à 18h58
Par PerouAtLC Citer