L’UMP du Rhône sort de son silence

L’UMP du Rhône sort de son silence

Philippe Cochet et Michel Forissier, respectivement président et secrétaire de la fédération départementale UMP du Rhône, tenaient jeudi leur premier point presse suite à la déconvenue des Régionales. «Le temps de l’analyse était nécessaire» justifie Cochet, après une dizaine de jour de silence radio. Et ce qui aurait pu tourner court et verser dans le convenu a été plus productif qu’un simple bilan. Car derrière la justification où la tentative d’explication à l’échec collectif du 21 Mars, niche la reconstruction de la droite en région. Compte-rendu.

Les Verts en ligne de mire

On l’attendait plus atteint, le binôme de la droite départementale. Il n’en est rien. Philippe Cochet et Michel Forissier ont fait face aux quelques journalistes présents avec l’aplomb qu’on leur connaît. Pourtant, à revoir de plus près les résultats du 21 Mars, il n’y a pas de quoi ergoter. Avec  34,02% des voix exprimées, la droite régionale a pris une vraie claque. Ce qui n’empêche pas Forissier de commencer sa diatribe contre l’ennemi désigné, Europe écologie. «Les Verts n’ont pas de projet de société. On est dans l’associatif qui prendrait le pouvoir.» Voilà pour les fossoyeurs de la droite locale ! Les esprits retors diront qu’une association qui fait perdre un parti, il n’y a pas de quoi se rengorger. Qu’à cela ne tienne, le relais est pris par Philippe Cochet, qui vilipende les alliances de façade des listes d’union du second tour. «Il ne faudra pas que le maintien de l’union artificielle de l’exécutif rhônalpin se fasse au détriment de l’intérêt général.» On l’a bien compris, le droite d’opposition au conseil régional fera le cerbère. Plusieurs fois comparés à des «ayatollahs» par Philippe Cochet, les représentants d’Europe écologie apprécieront. La Coupe Davis attendue à Lyon et non soutenue financièrement par le conseil régional ? «Le tennis n’est pas assez Vert» s’amuse Cochet. L’industrie de pièces automobiles de la vallée de l’Arve ? «Ces industries sont très inquiètes de l’arrivée des Verts» embraye Forissier. A faire porter grossièrement toutes les responsabilités aux Verts, il faut croire qu’une seule est réellement de leur fait : l’acrimonie de la droite lyonnaise à l’égard d’un mouvement qui a repoussé les lignes traditionnelles des partis, et qui est, en grande partie, à l’origine de la déconvenue du scrutin des Régionales. On peut comprendre les deux représentants de l’UMP, car depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy, et malgré les atermoiements sur la taxe carbone, rien a autant été fait pour l’environnement sur une mandature. «Nous avons mal communiqué et peu capitalisé» reconnait le maire de Caluire.

"On ne pourra plus dire qu'on ne savait pas"

Car il semble que l’UMP du Rhône ne fait pas trop de cas de la flambée de voix du Front National lors du scrutin. «Vaste bêtise» s’emporte Michel Forissier, justifiant à coup de comparatifs entre les scrutins de 2004 et de 2010 la baisse du score du Front National sur la commune de Meyzieu. De son côté Philippe Cochet est plus mesuré, même s’il reste convaincu que le score du Front National tient plus du vote sanction que du vote d’adhésion. «En 2012, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas» tempère-t-il, conscient de la menace récurrente que représente la droite nationale lors des scrutins, souvent annoncée moribonde, et toujours à l’origine de triangulaires dévastatrices. Quant à l’abstention, c’est un fait, elle a plus profité à la gauche qu’à la droite. L’électorat qui ne s’est pas déplacé a envoyé un message à l’exécutif national, c’est là la conviction du bureau départemental. Force est de constater, qu’également, le vote des villes a joué en défaveur de la droite, où les Verts ont cartonné. Philippe Cochet parle d’une «boboïsation du vote des villes, d’un vote des villes et d’un vote des champs.» Peut être, mais l’effet d’union des listes de la gauche et des verts a été dévastateur pour la droite républicaine. Conclusion de l’exposé arithmético-idéologico-justificatif : «On a perdu. Il ne faut pas se cacher derrière le petit doigt.» Il est toujours difficile de justifier les défaites, et les deux représentants de l’exécutif départemental se sont pliés à ce débriefing sans trucage. Et, historiquement, après les défaites, vient le temps de la reconstruction. Cela tombe plutôt bien, car d’autres questions brûlaient les lèvres.

"La prime à ceux qui se battent"

Bien peu de gens a droite font encore cas de la défaite des Régionales. Ce qui intéresse les représentants les plus notables de la droite locale, ce sont les Municipales de 2014. Denis Broliquier, Emmanuel Hamelin, Nora Berra et Michel Havard, constituent le catalogue des déclarés ou pressentis. Forissier et Cochet étaient attendus sur ces questions. Et ils ne se sont pas défaussés. «Il faut acquérir une légitimité pour 2014» recadre Philippe Cochet. Ça tombe plutôt bien, car à utiliser une lunette a visée moins longue, les «cadidatables» auraient surement vu qu’en 2011, il y a les cantonales, sans évoquer les législatives de 2012. La mandature cantonale de 2011 n’est certes pas la plus courue de la République, mais elle servira de galop d’essai aux short-listés. «Nous mettrons en avant les nouveau talents, la prime à ceux qui se battent» continue Cochet. Le retour de la méritocratie sauce Sarkozy devrait refaire surface au sein de la droite départementale. Et puisqu’il en faut un à défendre, ce sera Michel Havard, qualifié de «chef de file incontesté». Celui qui mène la danse de l’opposition municipale peut voir venir. Car malgré une sortie médiatique tonitruante la semaine dernière, le nom d’Emmanuel Hamelin n’a pas été évoqué une seule fois. Ce soin particulier pris par Cochet, tout laisse à penser qu’il sera difficile pour le conseiller municipal de gagner la confiance, mais surtout le soutien de sa famille politique. Qu’à cela ne tienne, il faudra de toute façon retourner au charbon dès les Cantonales où, très clairement, l’on jugera de la vaillance de chacun.

Recours devant le Conseil d'Etat

Dernier petit caramel en date du côté de l’UMP, la saisine du Conseil d’Etat voulue par le conseiller municipal de Vaux-en-Velin Philippe Moine suite à la parution sur le journal institutionnel de la ville d’un article sur l’édition du 19 Mars. Le maire communiste Bernard Genin appelant clairement à voter pour la liste d’union menée par Queyranne. Rien de bien surprenant, sauf que le journal est édité par la ville, et q

X

Tags :

ump

7 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
juston le 13/04/2010 à 09:52

Ce qu'on adore avec les gars de l'UMP, c'est que lorsqu'ils remportent une élection c'est que les français "veulent plus de réformes" mais quand ils perdent une élection c'est que les français " on voulu nous dire qu'ils voulaient plus de réforme" ..... en gros quoi qu'on dise la droite reste figée dans son discours. Les réformes pourquoi pas, mais la vrai question c'est quelles réformes on veut ! Pour batir quelle société, sur ce point l'UMP reste bloqué dans ses idées du 20eme siècle..... Les enjeux du siècle à venir n'ont pourtant rien en commun avec ceux d'hier, notamment en terme de mondialisation, d'écologie, de démographie ...

Signaler Répondre

avatar
rétab le 03/04/2010 à 21:43

êtez-vous un journal d'info ou un journal d'opinion? La manière dont vous rendez compte de la conf de presse de l'ump mérite que l'on se pose la question.

Signaler Répondre

avatar
ZAZA le 02/04/2010 à 17:29

Ce scrutin régional n'a pas amené les resultats attendus.Nous continuons à nous battre derrière le tandem Cochet-Forissier qui ont le merite de renouveler les methodes et de changer notre UMP local.BRAVO

Signaler Répondre

avatar
apolitik le 02/04/2010 à 14:34

Les mauvais résultats de l'UMP aux élections régionales sont tout simplement dûs à la candidature de secrétaires d'état et de ministres. En effet, leur place est aux affaires nationales qui leur ont été confiées et qui nécessitent présence et travail régulier pour être menées correctement.

Signaler Répondre

avatar
bleu le 02/04/2010 à 13:27

Et ben les rouges, on pleure devant l'étalage de la vérité. Un référence littéraire à trois balles, une pensée unique et zou ! Mais pour qui vous prenez vous. Cochet est honnête, intègre, et ne manie pas la langue de bois. Votre vision de la politique, vos alliances disparates, il est la le foutage de gueule. Vous vous moquez des Rhonalpins. Le Modem serait passé au second tour, vous vous seriez couché devant lui, faisant fi du Front de Gauche. Balayez devant la porte de votre soviet avant de venir déverser votre abominable loghorrée autosatisfaite !!!!

Signaler Répondre

avatar
François73 le 02/04/2010 à 13:20

"boboïsation du vote des villes, d'un vote des villes et d'un vote des champs" Désolé, Monsieur COCHET... mais à la lecture de vos propos, je crains que vous ne soyez pris d'une langue de bûche doublée d'un autisme politique assez regrettables pour une personnalité de votre rang ! - Vous n'avez pas encore reçu les résultats du 2nd tour...Ce qui est possible lorsque l'on connait la fréquence de mise à jour des sites et outils internet de l'UMP Rhône-Alpes (cf. le site de Françoise Grossetête ^^) ? En effet, en Savoie (et même en Haute-Savoie) les scores réalisés par l'UMP sont historiquement bas. Partout. Même dans des bastions de la droite, que l'UMP considérait jusqu'alors comme ses "terres" de chasse électorale, pensant qu'elle n'avait même pas besoin de faire campagne... Pari perdu. Votre thérorie du "vote des villes & vote des champs" est donc complètement absurde. Si c'était pour faire la démonstration que vous êtes cultivé et que vous connaissez les fables de Jean de la Fontaine, on aurait préféré des références littéraires plus profondes. J'aurai pour ma part en tête "La Nausée" ou dans la catégorie cinéma "Le Mépris"...

Signaler Répondre

avatar
golden touch le 02/04/2010 à 10:52

Si l'objectif affiché est de mépriser les citoyens avant, pendant et après la campagne, c'est réussi - et même formidablement réussi -. Si le but était de montrer que la claque prise par la droite le 21 mars n'a pas été entendue ou plutôt ressenti, il est atteint. 1 ministre par jour, entre les deux tours en Rhône-Alpes, des polémiques populistes, une candidate hystérique...L'UMP a tout tenté pour ces régionales. Tout, non pas vraiment...Ils ont oublié que pour se présenter devant les électeurs il fallait un projet de société, il ne fallait pas soutenir ou avoir soutenu un candidat à la présidentielle 2007 qui a déçu et foulé aux pieds ses promesses...et élevé l'arrogance comme qualité n°1 de tout homme d'Etat. Si je comprends l'article, et que je le résume : c'est "on prend les mêmes et on recommence." Oui, mais on recommence quoi ? Le paquet fiscal, le bouclier fiscal, le débat sur l'identité nationale, le président du pouvoir d'achat, le fameux "plan marshall des banlieues" promis en 2007 ?!

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.