Cantonales : le PS érige le Département en « bouclier social »

Cantonales : le PS érige le Département en « bouclier social »

Cornaqués par le secrétaire départemental Jacky Darne et le futur ex-président du groupe d’opposition au Conseil général Bernard Rivalta, les candidats socialistes et apparentés aux Cantonales de mars ont dévoilé mardi leur programme de campagne.

« Changer le Rhône. » Voilà en substance le message des 27 candidats socialistes, radicaux et centristes pour les Cantonales. Et pour faire tomber la majorité de Michel Mercier, le calcul est simple : récupérer un siège sans en perdre un seul parmi les seize que l’opposition doit renouveler. Pour ce faire, le PS attaque à tous crins. « La grève des magistrats est un signe insupportable de l’immixtion tous azimuts du président de la République », explique, en préambule, le chef de file des socialistes du Rhône Jacky Darne. Attaquer Sarkozy pour toucher Mercier, ou comment toujours rappeler que le président du Conseil général est également le n°4 du gouvernement Fillon. Le PS, qui souhaite politiser cette élection, ne déroge pas à sa ligne de conduite.
D’autant qu’en 2014, l’édifice territorial va passer sous les fourches caudines de la réforme. Qu’en restera-t-il au sortir ? Difficile de se prononcer car le projet de réforme territoriale, en l’état, reste tout à fait opaque sur le futur partage des compétences. Il l’est moins sur le mode de scrutin uninominal à deux tours qui permettra l’élection des futurs conseillers territoriaux, sorte de super-élus siégeant à la fois au Département et à la Région. Les socialistes et apparentés ne souhaitent pas attendre cette date pour passer aux actes.

Le Département vu comme « un bouclier social » face au désengagement de l'Etat

C’est ce qu’explique Dominique Bolliet, élu et candidat du IIIe canton de Lyon. « Nous voulons renforcer le Département comme bouclier social, qui garantit la solidarité entre les personnes et les territoires » confie le maire du 4e arrondissement. Un coup de canif porté à la politique de détricotage social menée par le gouvernement et son désengagement financier des territoires. Cet objectif est soumis toutefois à quelques règles. « Nous devons sortir de la logique du guichet pour aller vers celle de la contractualisation », tranche Bolliet, qui veut extraire l’institution de son rôle trop simpliste de robinet à subventions. « Il n’y aura plus de dotations en moyens sans définition préalable d’un projet clair » continue-t-il, étendant le futur modus operandi aux subventions agricoles, industrielles et associatives.
Côté action solidaire, les candidats d’opposition veulent, entre autres, développer 1 500 places en crèches avant 2014, doubler l’aide du Département au logement social, mixer le logement entre personnes âgées et étudiants tout en oeuvrant le plus judicieusement possible au maintien à domicile des seniors qui le souhaitent. La création d’un Pass Insertion, offrant aux bénéficiaires du RSA la possibilité d’effectuer différentes démarches sur une même journée et dans un même lieu, est également en gestation.
Une solidarité qui ne fait pas l’économie des problématiques liées à l’homosexualité, en particulier celle de l’adoption. Interdite par la loi, une demande en adoption peut toutefois être formulé par un célibataire. Dans ce long processus, le Département donne la chiquenaude, puisque c’est en premier lieu le service de l’Aide Sociale à l’Enfance qui délivre un agrément, impératif à la présentation d’un dossier auprès de l’Agence Française de l’Adoption. L’obtention de cet agrément est tenu à une enquête sociale et à des investigations psychologiques sur la personne formulant la requête en adoption. « Nous voulons que l’obtention de cet agrément se fasse sur une vision objective des conditions d’accueil de l’enfant, pas sur l’orientation sexuelle du demandeur » explique Najat Vallaud-Belkacem. 

La question des infrastructures de transports et du Musée des Confluences toujours à l’instruction


Les socialistes se montrent plus réservés sur les deux serpents de mer du Département : le TOP et le Musée des Confluences. Concernant l’ouvrage de voirie de l’ouest lyonnais, attendu depuis 20 ans, l’opposition affiche son envie d’avancer sur le sujet. Mais souhaite également appréhender le projet dans un ensemble cohérent d’infrastructures de transports. Alors pour avancer, il faut également de la visibilité sur l’A 45 et le COL qui sont encore dans les cartons de l’exécutif national. Idem pour le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, qui a terme doit conduire à la création d’une nouvelle ligne qui permettra aux trains de marchandises d’éviter de transiter par Lyon et la gare de la Part-Dieu. Sauf qu’en l’état actuel des choses, l’Etat souhaiterait que ce contournement partage partie du réseau ferré avec la Part-Dieu. Inenvisageable pour Bernard Rivalta.
Sur le musée des Confluences, les socialistes ne masquent pas le lot d’interrogations lié au projet. Le coût de son investissement est déjà été pris en charge par le Département. Mais si l’ouvrage sort de terre en 2014, son coût de fonctionnement pourra-t-il être pris en charge par le pôle culturel du futur pôle métropolitain ? C’est en tout cas le souhait formulée par l’opposition départementale. La prise en charge financière par le futur pôle pourrait se faire au même titre que celle d’autres évènements, comme Jazz à Vienne, les Nuits de Fourvière ou la Biennale de la Danse. D’autant que le coût de fonctionnement annuel du musée pourrait chiffrer aux alentours de 20 millions d’€.

Des financements à affiner

La coupe franche à venir dans le budget du projet le plus emblématique du Département donne le ton. Les socialistes, s’ils refusent augmenter l’imposition, veulent libérer les budgets. La contractualisation des subventions et le recentrage sur la compétence de solidarité concourent à cet effort. Sera-ce suffisant ? « Nous avons un certain nombre d’autres idées pour faire des économies, mais rien de précis » confie, dans un aveu pas franchement rassurant, Dominique Bolliet. La volonté de secouer le mode de gouvernance de la vieille institution est en tout cas bien présente. « Il faut changer la façon de faire de la politique, et mettre le département à la hauteur des autres institutions qui interviennent sur le territoire » encourage Jacky Darne. Et sortir de sa léthargie un Conseil général qu’il estime géré « comme sous la 3e R&eacut

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1 commentaire
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emilelyon le 10/02/2011 à 10:38

heureusement le Modem a un projet complet www.rhone2011.fr

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