Procès du bitume : les victimes devront encore attendre

Le dossier oppose la famille de Serano Andrade, un ouvrier de l’Ain, décédé d’un cancer après avoir travaillé plusieurs années au contact du bitume, et son ancien employé, l’entreprise Eurovia-Vinci.
La justice lyonnaise s’est déclarée incompétente pour juger le dossier en l’état et elle a demandé la réunion d’un nouveau conseil régional de reconnaissance des maladies du travail, qui est composé de médecins et d’experts, pour déterminer les origines exactes de la maladie. Pour l’avocat de la famille, Maître Jean-Jacques Rincq, cette nouvelle expertise est une réelle avancée. « Nous avons planté un couteau dans une plaie ouverte, se félicite-t-il. Nous avons la preuve que le bitume tue et tuera encore. Nous espérons impatiemment que ce comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles siègera rapidement. La partie n’est pas gagnée, mais nous avons fait la moitié du chemin », estime l’avocat des Andrade.

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En première instance, le tribunal des affaires sociales de Bourg-en-Bresse avait condamné Eurovia pour « faute inexcusable ». Pour son avocat, Maître Adrien-Charles Dana, ce nouveau recours va permettre à la société de se justifier. « La caisse primaire désigne un second comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles pour statuer sur le dossier contradictoirement, en recueillant les éléments de deux parties. Cela ne fut pas fait devant le tribunal de Bourg-en-Bresse, expose-t-il. Tous les éléments objectifs, médicaux, scientifiques seront produits par Eurovia, et seront débattus devant ce comité. Faire toute la transparence, c’est le souhait d’Eurovia », rappelle l’avocat de la société conceptrice de routes.
Depuis le début de cette affaire en 2010, une dizaine de dossiers de ce type ont été déposés partout en France.