Souffrance scolaire: "Les parents inquiets des relations de leurs enfants"

Souffrance scolaire: "Les parents inquiets des relations de leurs enfants"
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Une conférence sur le thème : "Les souffrances de la cour d’école, quelles solutions ?" est organisée mercredi soir à la mairie du 6e arrondissement de Lyon. Elle sera animée par Emmanuelle Piquet, l’une des psychologues du premier centre de Recherche sur l'Interaction et la Souffrance Scolaire (CRISS) qui a ouvert ses portes au mois de février à Lyon. Elle a accepté de répondre aux questions de Lyonmag.

Lyonmag.com ; Qui sont les enfants qui viennent consulter au CRISS et pourquoi ?
Emmanuelle Piquet : La plupart du temps ils sont au collège, mais on a aussi des jeunes patients de primaire, des lycéens et même une étudiante en ce moment. Ces jeunes patients viennent la plupart du temps car ils sont très isolés, ils n’arrivent pas à se faire d’amis, ils sont dans de grandes souffrances par rapport à cette situation.
Après on a des enfants qui sont insultés de façon très répétitive sur des problématiques physiques, de vêtements, d’orientations sexuelles supposées ou réelles…
Certains patients viennent aussi parce qu’ils sont populaires mais ils ont peur de ne plus l’être. Et donc ils sont dans une espèce de contrôle, de volonté de faire en sorte qu’il n’y a pas de problème. Ca fait des relations qui ne sont plus justes du tout, et donc ça crée des problèmes.

C’est quelque chose d’assez nouveau ?
Oui. Je pense qu’on est une génération de parents inquiets sur les problématiques scolaires, mais on commence aussi à être très inquiets sur les compétences relationnelles de nos enfants. Par exemple j’ai des mamans très inquiètes à l’idée que leur petite fille soit pas invitée à l’anniversaire d’une autre petite fille, ou qui posent beaucoup de questions à leur enfant sur « est-ce que tu as le bon nombre d’amis ? ». Ils interviennent beaucoup dans les relations sociales de leurs enfants et génèrent l’inquiétude chez ces enfants. Et donc même des enfants populaires peuvent être très angoissés à l’idée de perdre ça.
Le point commun entre tous nos jeunes patients c’est une vulnérabilité ressentie.

Parlez-nous de ce centre spécialisé dans la souffrance scolaire, créé au mois de février à Lyon.
Nous sommes à la fois un centre de consultation, de recherche et de formation. Consultation aussi bien des enfants, des parents mais également des enseignants qui peuvent eux-mêmes être dans une grande souffrance au niveau scolaire.
On est aussi un centre de recherche, c’est-à-dire qu’on travaille en équipe, on filme les séances pour pouvoir les retravailler derrière et essayer de trouver les protocoles les plus adaptés possibles pour intervenir rapidement.
Et puis on forme des professionnels de l’enfance : enseignants, infirmières scolaires, médecins scolaires, éducateurs…, à aider les enfants à trouver des outils pour se défendre dans la cour d’école par exemple.

Conférence "Les souffrances de la cour d’école, quelles solutions ?", mercredi 23 mai à 19h, salle du conseil de la mairie du 6e arrondissement de Lyon.

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3 commentaires
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geo le 23/05/2012 à 16:57

On vie dans un monde ou tout est quantifié, analysé, disséqué, de la naissance à la mort.

Nombre d'amis sur Facebook, rationalisation du salarié dans l'entreprise, rapport coût efficacité, coefficient de rentabilité, seuil de rentabilité, ratios etc.......

On veut créer un monde parfait depuis 10 ans et pourtant il n'y a jamais eu tant de mal-être chez les hommes et femmes.

A méditer.

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BEAUHARNAIS le 23/05/2012 à 12:57

EN CREANT DES GROUPES DE PAROLES AU SEIN DES ETABLISSEMENTS AVEC LES ELEVES ET LES PROFS DANS LE CADRE DE LA PREVENSION A LA VIOLENCE VERBALE ET PHYSIQUE CELA POURRAIT DESAMORCER CERTAINS PROBLEMES ET PASSAGE A L'ACTE DRAMATIQUE ET TRAUMATISSANT POUR LES ELEVES ?

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BEAUHARNAIS le 23/05/2012 à 12:50

CREER DES GROUPES DE PAROLES, éléves,profs dans des réunions organisées dans le cadre de la prévention à la violence physique et morale.

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