Florence Lapica, du syndicat MG 69 : "Les médecins généralistes à Lyon sont surbookés"

Florence Lapica, du syndicat MG 69 : "Les médecins généralistes à Lyon sont surbookés"
Florence Lapica - LyonMag

Florence Lapica, médecin généraliste et présidente du syndicat MG 69, était l'invitée ce mercredi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

La grogne monte chez les médecins depuis quelques mois. Pourtant un accord a été signé en automne dernier avec l’assurance maladie. "Il a y de nombreuses informations qui vont dans tous les sens, vers l’hôpital, vers la médecine générale, vers la médecine libérale… Mais il n’y a aucune mesure concrète et c’est ce qui met tout le monde dans l’embarras. Il faut organiser le système de soin de façon cohérente".

Aujourd’hui l’accès aux soins à Lyon est-il facile pour un patient qui veut voir un médecin généraliste ou autre ? "Non, actuellement l’accès aux soins n’est pas facile, parce que les médecins généralistes sont débordés et rien n’est fait pour attirer les jeunes vers la médecine générale. Il faudrait pour cela que tous les acteurs, à la fois les collectivités locales et la CPAM, aident à l’installation des jeunes médecins. Pour s’installer il peut y avoir plusieurs obstacles, comme l’immobilier par exemple. C’est parfois un véritable parcours du combattant".

Dans l’agglomération, il existe de réelles disparités. Il y a des endroits où il est très difficile de trouver un cabinet pour accueillir de nouveaux patients car les médecins affichent complets. "En effet. Pourtant la solution existe puisque nous même voulions et souhaitions accueillir de nouveaux médecins, mais ça ne sera pas possible avant six ans nous dit-on, pour des problèmes d’immobiliers".

L’immobilier à Lyon est très cher, il est donc difficile de trouver une location ? "Oui c’est très cher et surtout c’est surtout difficile de trouver des locaux suffisamment grand pour accepter un regroupement de professionnels. Car je crois que l’avenir c’est le regroupement professionnel, c’est ce qui attire les jeunes, c’est ce qui permet l’organisation de sa vie professionnelle et de sa vie privée. C’est aussi s’associer et s’organiser avec d’autres métiers paramédicaux, c’est une organisation du système de santé".

Quel est le paysage des médecins à Lyon, sont-ils plutôt vers la retraite ou est-ce que des jeunes arrivent ? "La situation se dégrade d’années en années, l’âge des médecins avance c’est évident. Il y  de nouvelles installations mais elles sont rares et ne sont pas facilitées par les collectivités locales actuellement".

Il faut dire qu’il est difficile de comprendre quels sont les vrais tarifs, de voir quels sont les médecins qui dépassent les honoraires. "Actuellement, rien n’est régulier. C’est justement ce que l’on demande, qu’il y ait un parcours coordonné, de la transparence. Le patient consulte son médecin généraliste qui l’envoie vers un spécialiste, cela doit se faire à tarif remboursable entièrement, à partir du moment où il suit un parcours coordonné. Concernant les dépassements d’honoraires, je pense que c’est un vrai problème d’accès aux soins, par contre la façon dont il a été présenté et réglé à l’automne dernier ne réglera pas le problème. Ils visent uniquement à attaquer ou à condamner de très gros dépasseurs et ce n’est pas ça qui pose problème actuellement".

On parle beaucoup de crise de vocation de la médecine générale, est-ce que c’est quelque chose que vous ressentez ? "Bien-sûr. Je crois que les étudiants, comme j’en reçois actuellement, sont très motivés par tout ce qu’on peut faire, par toutes les  larges compétences du médecin généraliste. Mais ils sont très inquiets par la protection sociale qui pose un grand problème chez les généralistes, car malheureusement la maladie ne nous épargne pas, parce que l’installation n’est pas facilité par les pouvoirs publics comme je l’ai déjà dit et parce qu’il y a des obstacles administratifs. C’est pour cela que nous inquiets pour les patients. Si les patients veulent avoir un médecin généraliste dans dix ans il faut que les mesures soit prises maintenant".

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2 commentaires
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MGG le 14/03/2013 à 17:35

Certes l'immobilier est un obstacle en ville comme l'isolement l'est en campagne mais la véritable cause du désengagement des jeunes de la médecine libérale reste les conditions d'exercice en libéral qui sont devenues un véritable repoussoir pour les jeunes médecins :
- 60 à 80 heures de travail hebdomadaire
- Une rémunération des plus faibles en Europe
- Toujours plus de contraintes administratives
- Des CPAM tatillonnes et promptes à sanctionner les médecin au moyen d'une justice d'exception qui bafoue les droits de la défense
- Des responsables politiques qui régulièrement stigmatisent la profession,
Une sécu qui se désengage de la prise en charge des soins ambulatoires...
Un exemple qui illustre le mépris des responsables envers le médecin libéral : de par la loi le médecin libéral qui assure la permanence des soins (PDS) le fait dans le cadre d'une mission de service public, pourtant il le fait sous le couvert de ses assurances privées, et s'il n'a pas souscrit de contrat il n'est pas assuré !

Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, Lyon 3è, Pdt d'UNION GENERALISTE (FMF), responsable de la CELLULE JURIDIQUE de la FMF

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un cotisant non récoltant le 13/03/2013 à 21:02

On a cas arrêter de rembourser autant et aussi vite les consultations et la seulement ceux qui sont vraiment malades iront chez le médecin et il ne devrait plus y avoir la queue et le trou de la sécu ira de ce fait beaucoup mieux. Supprimons AME et le ménage se fera naturellement. Bon courage aux médecins quand même.

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