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Interview : Micha Lescot aux Célestins

Le théâtre des Célestins ouvre sa saison avec La seconde surprise de l’amour, un Marivaux mis en scène par Luc Bondy. Une pièce nominés cinq fois aux Molières 2008. Interview de l’acteur Micha Lescot.

L’histoire de cette pièce ?
Micha Lescot : Une marquise vient de perdre son mari. Elle est inconsolable. Son voisin, que j’interprète, est un chevalier qui vient de se faire larguer par sa bien aimée : elle est entrée au couvent... Ils ont juré tous les deux de ne plus jamais tomber amoureux. Evidement, ils vont se plaire très vite. Du coup ils décident d’être amis. Mais ça va devenir de plus en plus compliqué...
Cette promesse, on peut la tenir ?
C’est difficile. Car ils deviennent tellement complices qu’au bout d’un moment il y a de la jalousie qui s’installe et peu à peu on se rend compte qu’ils font le ménage autour d’eux pour ne pas être tentés. Ils sont sincères quand ils disent qu’ils ne sont pas amoureux mais au fond ils refusent de se l’admettre. Et évidement, ça ne marche pas.
L’actualité de cette pièce ?
Elle est  intemporelle et universelle. Le metteur en scène Luc Bondy nous parlait beaucoup des adolescents : ils ont beaucoup de mal à faire le premier pas et à s’avouer leurs sentiments. C’est toujours très difficile de commencer une histoire amoureuse. D’ailleurs à la fin de la pièce, la marquise et le chevalier sont allés tellement loin, leur relation a été tellement intense que lorsque ils craquent et qu’ils vont se marier, c’est finalement presque décevant. Comme si le plus excitant était ce qui se passait avant.
La pièce a obtenu 5 nominations aux Molières. Mais elle n’en a reçu aucun. Une déception ?
Non. Ce n’est pas très grave.
Zéro sur cinq c’est quand même dur !
Oui, on se rend compte que c’est quand même un peu bizarre d’avoir autant de nominations et pas de récompense. Après je ne veux pas rentrer dans un débat. Je ne sais pas vraiment comment ça marche, il faudrait comprendre le fonctionnement des Molières. Et j’ai l’impression que c’est peut-être plus le théâtre privé qui a été récompensé. Moi j’ai déjà eu un Molière, celui de la révélation théâtrale en 2005 pour “Musée haut, musée bas”. Ça m’a fait très plaisir mais après si on obtient pas de récompense, ça n’enlève rien au succès de la pièce qui a effectué une belle tournée avant de venir à Lyon puis de retourner à Paris.
Vous connaissez Lyon ?
Oui c’est même à Lyon que j’ai commencé ma carrière professionnelle puisque que c’est Roger Planchon qui m’a donné ma chance en 1995 à la sortie du Conservatoire de Paris. J’ai beaucoup travaillé avec lui lorsque il dirigeait encore le TNP à Villeurbanne. J’ai aussi joué dans “Je crois ?” d'Emmanuel Bourdieu mis en scène par Denis Podalydès aux Ateliers, puis dans “Victor ou les enfants au pouvoir” à la Croix-Rousse. C’est une ville que j’aime beaucoup et où j’ai d’ailleurs de nombreux amis.
Vous gardez quelles impressions du théâtre lyonnais ?
C’est surtout le TNP qui m’a marqué. Un lieu où tout était fait pour le jeu, les acteurs, le public... Une salle très très agréable, ce qui n’est pas le cas partout, loin de là. On a fait une grande tournée et souvent il y a des places où les spectateurs ne voient pas bien, où c’est trop grand, où l’acoustique n’est pas bonne... Je trouve aussi que le public lyonnais est très bon. On voit très vite que les gens ont l’habitude de venir au théâtre.
Vos autres projets ?
Je viens de tourner pour le cinéma avec Michel Blanc, Muriel Robin et Gérard Jugnot l’adaptation de “Musée haut, musée bas” de Jean-Michel Ribes. Le film sort en novembre. J’ai également fait un autre film avec le réalisateur Jean-Jacques Zilbermann avec Antoine de Caunes et Elsa Zylberstein. Et après les Célestins, on reprend le Marivaux au théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Ce qui va me permettre de répéter une nouvelle pièce mise en scène par Ribes.
Le cinéma est obligatoire pour être reconnu du grand public ?
C’est sûr qu’on est beaucoup plus exposé qu’au théâtre mais il n’y a rien d’obligatoire. Il faut surtout avoir envie, être motivé par le projet. Moi ce qui m’intéresse avant tout c’est de travailler avec de bons metteurs en scène. Pour l’instant on m’a proposé plus de belles choses au théâtre. Il faudrait être fou pour refuser une mise en scène avec Luc Bondy. Je commence à tourner des long-métrages mais je ne joue pas au théâtre en attendant de faire du cinéma !

Propos recueillis par Laurent Sévenier
l.sevenier@lyonmag.com


La seconde surprise de l’amour, de Marivaux, mise en scène de Luc Bondy. Du 8 au 26 octobre aux Célestins. Tarifs de 7,50 à 32 euros.

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