2 escrocs très kitsch, 1 faux-vrai tableau, 3 flics motards, un mathématicien de génie, sa femme et son fils qui rêve de devenir pop-star, un pseudo acteur alcoolo et sa sœur handicapée, 5 touristes qui ont trouvé une arnaque pour gagner chaque soir 151 dollars à la roulette, 2 mafieux italiens... Tout ce petit monde se croise et s’agite dans des motels un peu miteux à Las Vegas. Impossible de raconter l’histoire de “La Estupidez”, c’est à dire “La Connerie” en espagnol. Car si l’argent est au centre de l’intrigue, on a du mal à comprendre où veut en venir l’auteur Rafael Spregelburd. Et même les changements de costume incessants, le bruit, les cris, les larmes et les dialogues lancés à toute vitesse ne suffisent pas à dissiper l’ennui qui revient régulièrement tout au long des 3h30 de représentation. Heureusement, les décors sont réussis et les acteurs exceptionnels. A cinq ils interprètent 25 personnages et se lancent dans de véritables numéros. Le metteur en scène Marcial Di Fonzo Bo, qui joue plusieurs personnages, est très convaincant avec sa pointe d’accent latin alors que Pierre Maillet est sans doute le meilleur comédien. Karin Viard, qui interprête notamment une fille un peu bête, est aussi superbe. Enfin, Marina Foïs, une ancienne des Robins des Bois qui joue enceinte, s’en sort également très bien. Mais les très bons acteurs, les multiples références au cinéma et à la télé et les pointes d’humour ne permettent pas à cette Connerie de décoller.
La Estupidez de Rafael Spregelburd. Mise en scène de Marcial di Fonzo Bo et Élise Vigier . Avec Marina Foïs, Marcial di Fonzo Bo, Pierre Maillet, Grégoire Ostermann et Karin Viard. Jusqu’au 31 mai au Théâtre des Célestins. Renseignements : www.celestins-lyon.org