Coup de neuf nostalgique pour les anciennes blanchisseries des HCL à Bellecombe

Coup de neuf nostalgique pour les anciennes blanchisseries des HCL à Bellecombe
LyonMag

Ce mercredi, il régnait un parfum de nostalgie active à cette signature de la plaque de début des travaux de la reconversion de la blanchisserie des HCL du quartier Bellecombe.

Le maire du 6e arrondissement de Lyon, Pascal Blache vante le partenariat public/privé qui a rendu possible la transformation de ce site en en nouvel ensemble de logements variés et enrichis de commerces. Les HCL ont une nouvelle blanchisserie à Saint Priest depuis 2014, ils ont vendu à Cogedim une bonne partie du site qui accueillera à l’issue des travaux une résidence senior (revendue au Crédit Agricole Assurance) à côté de logements en accession à la propriété (luxueux), du locatif aidé, une résidence pour des jeunes en tout début de vie professionnelle et qui ont du mal à trouver à se loger, une crèche (pour 35 bébés) et deux restaurants.

Les Hospices Civils de Lyon ne sont plus propriétaires, mais ils vont laisser une empreinte sur le site. Ils le font d’abord en conservant une soixantaine de logements côté rue d’Inkerman pour leurs agents (infirmières, kiné, aide-soignantes qui peuvent bénéficier grâce à leur employeur d’un loyer de 20% moins cher que dans le privé).

Ils l’ont fait surtout en pilotant un cahier des charges adressé au repreneur Altarea Cogedim, retenu à l’issu d’un processus de candidatures au cours duquel le gagnant a dû s’engager à conserver la structure industrielle du bâtiment datant de 1947. Les deux architectes présents Emmanuel Dujardin (tangram) et Pierre Minassian (au*m) ont dû jouer avec les contraintes imposées par les HCL, pour désosser, désamianter, déplomber, puis rhabiller et rajouter deux étages supplémentaire, on appelle ça un attique au bâtiment de 1947 :  "et hop c’est reparti pour 50 ans ou même plus", commente Emmanuel Dujardin.

La nostalgie était pourtant bien là quand Georges Képénékian, maire de Lyon, racontait ses souvenirs à propos des draps de lits disposés par les organisateurs de l’événement comme s’ils étaient en train de sécher sur des fils tout autour de ce qui deviendra une salle de fitness en 2019. Avant d’être maire, Georges Képénékian était chirurgien à l’hôpital Saint Joseph, et il connait les draps que les hôpitaux qui reçoivent un patient ne rendent pas à l’hôpital d’origine. Serait-ce encore possible aujourd’hui ? La blanchisserie ultra moderne de Saint Priest est inter-hospitalière, elle gère 30 tonnes de linge par jour et a des codes-barres pour rendre les draps à leurs officiels propriétaires.

Le président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld, a aussi un souvenir personnel : infirmier jusqu’en 1985 (date à laquelle il est mis en disponibilité pour des aventures entrepreneuriales) il raconte les milliers de lits HCL faits dans le cadre de son travail d‘infirmier.   Mais les temps changent, il faut adapter les bâtiments à la nouvelle ville, David Kimelfeld égrène la liste de ces lieux emblématiques qui changent de destination : "la reconversion de l’hôpital Debrousse, l’usine Tase à Vaulx-en-Velin, le bâtiment Citroën rue de l’Université, le Grand Hôtel Dieu…" Partout la logique est la même : des opérations immobilières sont possibles car le prix du m² est élevé : mais comment faire autre chose que du logement et des commerces chers ? Comment faire, par exemple, pour que les locaux associatifs prévus à Bellecombe soient vraiment occupés par des associations qui ne peuvent payer le premier euro d’une location aux prix du marché ?

En attendant il y en a bien pour 18 mois de travaux. L’avantage de la nostalgie c’est que c’est du solide. Car l’avenir… Georges Képénékian en rappelle les incertitudes en conclusion de son discours : "Merci à Altrea Cogedim pour le travail qui commence… On a hâte d’inaugurer ce bâtiment … ça devrait arriver… mon cher David [Kimelfeld]… encore… peut-être…".

Interrogé plus tard sur cette fin de discours un peu étrange il commente en souriant : "C’est un clin d’œil au fait que nul ne sait rien de l’avenir, même l’avenir du maire de Lyon". La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.

@lemediapol

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2 commentaires
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korech le 26/10/2017 à 10:22

"il connaît les draps que les hôpitaux qui reçoivent un patient ne rendent pas à l’hôpital d’origine"

En quelque sorte un détournement de biens publics !

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Belzébuth le 25/10/2017 à 22:31

"Partout la logique est la même : des opérations immobilières sont possibles car le prix du m² est élevé : mais comment faire autre chose que du logement et des commerces chers ? Comment faire, par exemple, pour que les locaux associatifs prévus à Bellecombe soient vraiment occupés par des associations qui ne peuvent payer le premier euro d’une location aux prix du marché ?"

le diagnostic est le bon mais comment guérir de la fièvre immobilière ? Avec le bon vieux remède du % obligatoire de logements sociaux ? Quid des classes moyennes ?
C'est vrai que nous avons eu un très mauvais médecin de familles pendant quelques mandats c'est à souhaiter que le nouvel interne soit à la hauteur.
Au vu de son diagnostic j'espère qu'il sera à la hauteur

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