Poulets brûlés au MAC de Lyon : la grande hypocrisie

Poulets brûlés au MAC de Lyon : la grande hypocrisie
Romain Blachier - DR

Des associations et des internautes ont dénoncé une oeuvre d’art en pratiquant une forme d’hypocrisie involontaire au Musée d’Art Contemporain de Lyon.

Sur un mur, une vidéo projetée en boucle offre aux visiteurs la possibilité de regarder des poulets vivants, accrochés par les pattes et brûlés par des flammes. Une installation, intitulée "Printemps", située dans une salle un peu à l’écart, qui vaut à son auteur, Adel Abdessemed, de se retrouver au cœur d'une polémique depuis l'inauguration de l'exposition "Antidote" au Musée d’Art Contemporain de Lyon présidé par Alexandre Taillefer.

Beaucoup d’associations de défense des animaux se sont indignées de cette oeuvre artistique sans lire les explications du musée. L’oeuvre entend dans son message dénoncer toutes les souffrances du vivant. Et notamment celles infligées aux animaux. Bien plus : les animaux n’ont pas été brûlés vifs mais l’installation est issue d’un effet spécial pour le faire croire.

Ces explications n’ont pas suffi à beaucoup, certains continuant à partager l’information en continuant à ne lire que les titres d’article, continuant à être persuadés qu’on brûlait réellement des poulets vifs. S’adressant à Georges Kepenekian, David Kimelfeld, Pascal Blache, Françoise Nyssen qui sais-je encore, et demandant le retrait de l’oeuvre.

Ces mêmes personnes qui ont, vegan et végétariens exceptés, une fois leur indignation clamée, enfourné une salade au poulet égorgé, un burger au boeuf abattu ou un navarin à l’agneau assassiné dans leur gosier. En France, 69000 porcs passent à l’abattoir chaque jour. L’un d’entre eux a servi d’ailleurs de côte à une dame qui l’a prise en photo pour montrer sa recette sur Facebook. Avant que la même ne s’indigne juste après de cette histoire d’installation de poulets au Musée d’Art Contemporain de Lyon.

Il ne s’agit pas de prôner le végétarisme à tout crin (dans un pays où d’ailleurs la consommation de viande est en recul, ce qui est une bonne nouvelle pour la planète, pour notre santé, pour le bien-être animal, moins pour les éleveurs victimes également d’une grande distribution qui les affame) ou d’interdire la vente de viande à Nuit Nomade. Je suis trop attaché à mon sabodet et à mon pot au phô (non il n’y a pas de faute d’orthographe) pour cela.

Mais ne sommes-nous pas ici dans une société de tartuffe, où, c’est un peu le cas aussi pour les conditions de fabrication de nombreux de nos objets numériques, nous refusons de voir comment se fait notre confort moderne tout en nous donnant bonne confiance par quelques feux de paille ?

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Romain Blachier

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39 commentaires
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delporte.olivier@orange.fr le 13/03/2018 à 16:53

Si on part sur de la dénonciation sur la maltraitance des animaux dans les abattoirs, l'artiste aurait pu repenser son installation...Connaissant le produit utilisé (et vous l'écrivez noir sur blanc : "les animaux n’ont pas été brûlés vifs"), mais ces pauvres bêtes ont tout de même souffert le martyr...ils ont été brûlés !
Où est l'époque des Vito Acconci, Marina Abramovic qui usaient de leur corps pour interroger le média vidéo, qui dénonçaient des actions politiques ? Où est la poésie et la technique vidéo pure et belle, comme les oeuvre de Pierrick Sorin ? ... Franchement, l'art contemporain a du soucis à se faire avec des artistes de la sorte.

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La bonne provoc pour vendre le 13/03/2018 à 16:49
une histoire de caverne et d'ombres... a écrit le 13/03/2018 à 15h44

Vous manifestez l'incompréhension du grand public qui est pourtant assez bien décryptée dans l'article.

Vous reportez votre indignation devant ces images sur votre idée de "l'art contemporain", au lieu de vous indigner de la situation dénoncée : vous condamnez le vecteur de l'information et non l'acte lui-même.

C'est une confusion fréquente, et c'est vraiment dû à une mauvaise lecture des images en général.

Analyse totalement infondée vu ma dernière phrase qui pousse justement à faire le parallèle avec l'humain pour réfléchir.

Heureusement que vous n'êtes pas prof, j'aurais mal pour les élèves.

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julienlyon7 le 13/03/2018 à 15:48

j'ai croisé " ces poulets " vendredi dernier.... j'ai trouvé cette oeuvre moyenne .... mais bon l'art est suggestif..... et les personnes écrivent leurs tweets ou autres en mangeant un poulet frite :):)

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une histoire de caverne et d'ombres... le 13/03/2018 à 15:44
La bonne provoc pour vendre a écrit le 13/03/2018 à 14h15

L'art contemporain doit se vendre, donc il faut qu'on en parle, donc il faut provoquer.

Fin d'analyse.

Penser à brûler aussi des humains pour faire réfléchir sur la nature humaine et son environnement.

Vous manifestez l'incompréhension du grand public qui est pourtant assez bien décryptée dans l'article.

Vous reportez votre indignation devant ces images sur votre idée de "l'art contemporain", au lieu de vous indigner de la situation dénoncée : vous condamnez le vecteur de l'information et non l'acte lui-même.

C'est une confusion fréquente, et c'est vraiment dû à une mauvaise lecture des images en général.

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La bonne provoc pour vendre le 13/03/2018 à 15:11
romainblachier a écrit le 13/03/2018 à 14h55

Sauf qu'il n'y a personne de vraiment brulé dans cette expo.Lisez l'article. bien à vous

Lisez donc tranquillement et correctement au lieu de zapper comme un fou.

Je n'ai jamais dit qu'il y a des personnes brûlées, je dis simplement que ça pourrait être efficace de brûler des humains de la même manière, pour faire réfléchir à la condition humaine et à son environnement.

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romainblachier le 13/03/2018 à 14:55
La bonne provoc pour vendre a écrit le 13/03/2018 à 14h15

L'art contemporain doit se vendre, donc il faut qu'on en parle, donc il faut provoquer.

Fin d'analyse.

Penser à brûler aussi des humains pour faire réfléchir sur la nature humaine et son environnement.

Sauf qu'il n'y a personne de vraiment brulé dans cette expo.Lisez l'article. bien à vous

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romainblachier le 13/03/2018 à 14:55
Aporie. a écrit le 13/03/2018 à 14h24

Blachier, ou Blablachier pour les intimes, a encore écrit un article inutile. Vous exposez des faits -connus- et faites des procès d'intention comme ceux que vous prétendez dénoncer. Et donc votre propos, quel est-il?
Tartufferies dénoncées par Tartuffe lui même.

je n'ose imaginer que vous avez pris le temps de commenter, d'inventer un pseudo pour vous cacher sans lire l'article. Ou que si vous l'avez lu, vous l'avez trouvé pas bien et avez pris quand même du temps pour le commenter. Ou alors ça me fait peur.

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Aporie. le 13/03/2018 à 14:24

Blachier, ou Blablachier pour les intimes, a encore écrit un article inutile. Vous exposez des faits -connus- et faites des procès d'intention comme ceux que vous prétendez dénoncer. Et donc votre propos, quel est-il?
Tartufferies dénoncées par Tartuffe lui même.

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La bonne provoc pour vendre le 13/03/2018 à 14:15

L'art contemporain doit se vendre, donc il faut qu'on en parle, donc il faut provoquer.

Fin d'analyse.

Penser à brûler aussi des humains pour faire réfléchir sur la nature humaine et son environnement.

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